LES ARTS MARTIAUX DANS LA CULTURE POPULAIRE CHINOISE
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LES ARTS MARTIAUX DANS LA CULTURE POPULAIRE CHINOISE

On retrouve dans la culture populaire chinoise de nombreuses références aux concepts et pratiques se rapportant aux arts martiaux chinois. Historiquement, l’influence de ces arts se retrouve dans la littérature et les performances artistiques de toute l’Asie. Plus récemment, cette influence s’est étendue aux films, touchant ainsi un public beaucoup plus large et se propageant au-delà de l’Asie et de ses racines ethniques.

 

Le « wuxia » : genre littéraire

Les arts martiaux ont joué un rôle prépondérant dans le genre littéraire « wuxia ».

Ce type de fiction est basé sur les concepts chinois de la chevalerie (ce que l’on appelle en France des romans de cape et d’épée), dont le thème central gravite autour des arts martiaux.

Le récit « wuxia » peut être identifié dès le 3ème siècle avant J.C. et le 3ème siècle après, genre littéraire qui devient populaire dans une grande partie de l’Asie et exerce une influence majeure dans la perception du public sur les arts martiaux. On peut également retrouver des influences martiales au sein des opéras chinois, dont « l’Opéra de Pékin » qui est l’un des exemples les plus connus.

Cette forme dramatique populaire remonte à la dynastie Tang (618-907 après J.C.) et continue d’être un exemple de la culture chinoise. Quelques mouvements d’arts martiaux se retrouvent dans les danses de l’opéra chinois et certains experts en arts martiaux peuvent être considérés comme interprètes.

Aujourd’hui, les arts martiaux chinois ont donné naissance au genre du cinéma d’arts martiaux, populaire désigné par films de kung-fu.

« Wuxia » signifie littéralement « héros-guerrier » ou « chevalier martial », terme traduit généralement par « chevalier errant ».

« Xia » : signifie « héros », « chevalier », « redresseur de torts ».

« Wu » : signifie « militaire » ou « martial ».

« Wuxia » désigne par conséquent un genre littéraire chinois ainsi que les œuvres de fiction ayant pour thème les aventures de « chevalier errant » qui se déroulent généralement durant la Chine ancienne.

Ces chevaliers errants étaient des héros populaires, experts en arts martiaux qui étaient épris d'honneur et de justice. Ils seraient apparus à l’époque des « Royaumes combattants » (du 5ème au 3ème siècle avant J.C.).

Les romans « wuxia » apparaissent sous la dynastie Tang (618-907) puis deviennent populaires à l’époque Song (960-1279) et perdurent jusqu’à nos jours.

Le genre littéraire « Wuxia » s’est étendu également aux arts, à la bande-dessinée, au cinéma, au théâtre et aux jeux vidéos.

 

Le « Wu Xia Pian » : genre cinématographique

Littéralement « film de héros martial », genre cinématographique propre au cinéma chinois, s’apparentant au genre littéraire « wuxia ».

Le terme est généralement traduit par « film de cape et d'épée » ou « film de sabre chinois », dont la correspondance est le « chambara eiga » au Japon et le film de capes et d’épées en France.

« Hong Xia, la Justicière errante » réalisé par Wen Yimin en 1929, film muet chinois en noir et blanc est le plus ancien film de wuxia conservé en Chine.

Extrait sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=HMlHk-dRWHA

 

Historique : les origines

Le mythe du chevalier errant, le « wuxia » naît durant la période des « Royaumes Combattants » (481-221 avant J.C.) : la noblesse guerrière est peu à peu supplantée par la classe des lettrés :

  • Centralisation du pouvoir par la dynastie Zhou (1045-256 avant J.C.)
  • Utilisation de la cavalerie et de l’infanterie, masse de soldats peu entraînés, aux dépens de la noblesse guerrière.

Certains nobles devenaient des lettrés (wenshi) et étaient employés comme fonctionnaires, mais d’autres refusaient d’abandonner leur art de vivre et se retrouvaient en marge de la société (wushi). Ils devenaient alors des chevaliers errants, des « youxia ».

Le terme « Jiang hu » signifie en mandarin « fleuve et lac » mais est plus généralement traduit par « rivières et lacs ».

Dans la littérature (cf. « Au bord de l'eau », roman chinois daté du 14ème siècle), ce terme était utilisé pour désigner une société marginale durant la Chine impériale, société essentiellement constituée de chevaliers errants appelés « youxia », de bandits des forêts vertes, sorte de chevaliers honorables ou justiciers, dont l'équivalent serait Robin des bois.

D'une manière générale, ces personnes étaient mal vues par la société traditionnelle mais étaient tout de même tenues en haute estime pour l'aide qu'elles pouvaient apporter à la population (lutte contre l'oppresseur ou les voleurs).

Le « Wu Xia Pian » apparaît dans le cinéma chinois, sous la République de Chine dès les années 1927 sous l’influence du « Massacre de Shanghaï » (terreur blanche chinoise), instauré par Tchang Kaï-chek, qui marqua le début de la Guerre civile chinoise (1927-1950).

Le premier film « Wu Xia Pian » est « Li Feifei : une chevalière errante » (1925), mais c’est « L’incendie du monastère du Lotus Rouge » réalisé en 1928 par Zhang Shichuan, produit par la société cinématographique Mingxing, qui marqua le premier grand succès du genre. D'ailleurs, ce film connaîtra dix-sept suites.

A la fin des années 1930, le genre connaît un grand essor en particulier dans la région de Canton. Par la suite, le « Wu Xia Pian » fut interdit par le régime communisme, mais continua d’être produit dans d’autres régions sinophones, en particulier à Taïwan.

Le genre connaît un regain d'intérêt au cours des années 1950.

Au début des années 1960, c’est Hong-Kong qui devient le principal producteur de films de ce genre. S’inspirant des films de sabre de l’âge d’or japonais, tel que « Les Sept samouraïs » d’Akira Kurosawa (1954), les studios « Shaw Brothers » les adaptent à la culture chinoise, assurant au cinéma hongkongais une renommée mondiale.

C’est à ce moment que les combats d’arts martiaux prennent une nouvelle dimension. Plus longs, plus chorégraphiés mais plus violents également. Cette métamorphose s’accompagne d’un changement de langue : du mandarin de Shanghaï (à Shanghaï, on parle shangaien, la langue Wu, qui est la langue nationale) au cantonais de Hong-Kong.

« L’Hirondelle d’or » (Titre anglais (VA) : « Come drink with me ») de King Hu (1966) est un film qui marque une importante évolution dans le genre wu xia pian.

Extrait de L'Hirondelle d'or : https://www.youtube.com/watch?v=Ds3bpxi5WWs

 

« A Touch of Zen » (VO : « Hsia nu ») (1969) et « L'Auberge du Printemps » (VO : « Ying chun ge zhi Fengbo » - VA : « The Fate Of Lee Khan ») (1973), sont deux films taïwanais réalisés par King Hu.

Durant les années 1970, le Wu Xia Pian est supplanté par l'avènement des films de Kung-Fu avec Bruce Lee.

« Duel to the Death » réalisé par Ching Siu-tung en 1983, film hongkongais qui marque ainsi le déclin des films de cape et d'épée. Le cinéaste Chang Cheh transforme ses propres films afin que le récit délivre plus d'action en réalisant les remakes de la trilogie « One-Armed Swordsman ».

 

Renaissance

Grâce au réalisateur, producteur et scénariste Tsui Hark qui a su moderniser le genre, les années 90 représentent l'âge d'or du nouveau cinéma de Hong-Kong, où polars et films martiaux se partagent l'affiche. Alors même que « Duel to the Death » annonce la fin d'une époque, Tsui Hark réalise en 1983 « Zu, Les Guerriers de la Montagne Magique », film rempli d'effets spéciaux, remettant à l'honneur le genre wu xia pian fantastique.

Ching Siu-tung réalise la trilogie « Histoire de fantômes chinois » (1987, 1990 et 1991), séries de films fantastiques produits par Tsui Hark.

Au début des années 90, Tsui Hark réussit tout de même à relancer le Wu Xia Pian à la sauce fantastique en produisant une trilogie : « Swordsman », adaptation du roman de Jin Yong, « Le Vagabond au sourire fier » et réalisé par Ching Siu-tung, King Hu, Raymond Lee et Tsui Hark (1990), « Swordsman 2 » réalisé par Ching Siu-tung et Stanley Tong (1992) et « Swordsman 3 » Ching Siu-tung et Raymond Lee (1993).

« The Bride With White Hair » (VF : « Jiang-Hu : Entre passion et gloire » réalisé en 1993 par Ronny Yu.

Ces films s'inscrivent dans le même genre de cape et d'épée tout en appportant au Wu Xia Pian une touche fantastique et magique. C'est d'ailleurs cette forme mutante que le public occicental connaît le plus. Issu de la littérature classique et populaire, le Wu Xia Pian reprend des thèmes traditionnels populaires : opposition entre bien et le mal, du devoir et du désir. Il met fréquemment en scène un chevalier itinérant.

 

Autres films notables

« Tai-Chi Master » de Yuen Woo-ping (1993), film sorti en France en 2002.

« Les Griffes d’acier » (VA : « Claws of Steel ») de Wong Jing et Yuen Woo-ping (1993).

« Il était une fois en Chine », film de Kung-Fu réalisé par Tsui Hark sorti en France en 2000.

Le genre est encore une fois remis à l’honneur avec « The Blade » réalisé par Tsui Hark, film sorti en France en 1997. Ce film est considéré comme une véritable oeuvre issue du Wu Xia Pian. Mais le grand public occidental n’a découvert ce genre traditionnel qu’en 2000 avec des films comme :

« Tigre et Dragon » de Ang Lee (2000)

« Hero » de Zhang Yimou (2002)

« Le Secret des poignards volants » de Zhang Yimou (2004).

 

A SUIVRE : le cinéma hongkongais

 

Sources :

Dossier Shaw Brothers DVD Classik

http://www.cinemasie.com/fr/dossiershk/histoirewuxianpian/

 

Pour en savoir plus sur la culture populaire chinoise

Bibliographie :

« Yi Jin Jing »

« Jiaoli Ji »

« Le Classique des rites » (« Li King »)

« Mémoires du Grand Historien » - Sima Qian

« Le Livre des Han »

« Annales des Printemps et des Automnes »

« Tchouang tseu » ou « Zhuangzi »

« L’Art de la guerre » - Sun Tzu

« Au bord de l’eau » ou « Le Récit des berges » - Shi Nai’an

« Les Trois Royaumes » Luo Guanzhong

« La Pérégrination vers l’Ouest » ou « Le Voyage en Occident » ou « Le Singe pèlerin » - Wu Cheng’en

« Jin Ping Mei » ou « Fleur en fiole d’or » - Lanling Xiaoxiao

« Le Rêve dans le Pavillon Rouge » Wuxia - Le cinéma d’arts martiaux - Roland Breuil et Christophe Schreiber

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