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Réalisation : Edward D. Wood Jr.

Scénario : Ed Wood

Pays : USA

Genre : Science-Fiction

Année : 1955

Production : Reynolds Pictures

 


Synopsis

 

Craignant pour le maintien de la sécurité et de la paix dans l’univers, un général martien envoie sur Terre Eros et Tanna afin de convaincre les terriens de renoncer à la bombe. Pour parvenir à leur fin, les extra-terrestres vont mettre en action le plan 9 : ils vont ressusciter les morts et les retourner contre les vivants. Arme imparable ?

 

Le contexte du film

 

Bien que ce film ait été produit en 1955, il n'est sorti sur les écrans américains qu'en 1982 et diffusé dans les salles françaises en 1995.

C’est d’ailleurs grâce à Tim Burton, qu’Ed Wood fut connu du public contemporain, puisqu’il en réalisa un biopic la même année.

 

Le "plan nine", pour ceux qui l'ignoreraient encore, c'est le projet d'extraterrestres belliqueux qui décident d'envahir la Terre.

Pour ce faire, ils vont ressusciter les morts et les retourner contre les vivants. Arme imparable, se dit-on, avant de voir en quoi consiste l'armada cadavérique.

 

Elle se réduit à un Bela Lugosi en vampire impotent, Tor Jonhson, dans son habituel numéro de brute épaisse et Vampira, dans son non moins habituel rôle de goule assoiffée de sang.

 

Bela Lugosi figure bien dans quelques scènes, mais il décède, en fait, à peu près à l'époque du tournage. La légende dit même "sur le tournage", mais il semble bien que jamais l'acteur n'a mis le pied sur le plateau.

 

Au pied du mur, Wood engage alors un acteur non professionnel, ressemblant très vaguement à Lugosi, mais surtout plus grand d'une vingtaine de centimètres, lequel se promène le long du film, sa cape bien au devant des yeux pour mieux cacher la supercherie.

 

Le vrai Bela Lugosi, lui-même en fait des tonnes, serrant son mouchoir et se lamentant de façon archi-théâtrale à l’enterrement d’un ancêtre dans la scène d’ouverture du film.

 

Pas étonnant dès lors qu’on sente une certaine imprécision dans le déroulement de l’intrigue, d’autant que, suite à ces divers « tripatouillages », certaines scènes commencent à la nuit et finissent au jour (ce qui pose généralement un problème de raccord au montage, ici raccord-lumière) ou réciproquement.

 

En fait, l’invasion en question se réduit à quatre envahisseurs, trois morts-vivants et deux ou trois soucoupes volantes découpées dans du papier et baladées devant le ciel étoilé. Comme quoi, la Terre aurait tort de s’inquiéter davantage.

 

Comble du paradoxe, le film fut monté avec une part d’investissement provenant de l’église baptiste. Comprenne qui peut !

Malgré toutes ces raisons, ou pour toutes ces raisons, le film trimbale à travers les générations une réputation de film culte…


 

Source :
Ze Craignos Monsters - Jean-Pierre Putters (1991)

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