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Photo (Graff) by Phoebe - 07/10/2011 - France

 

A l’image des “Enfants du Rock”, célèbre émission de télévision diffusée dans les années 80’s sur une chaîne bien connue de mes concitoyens français, dont la mascotte était un lion et le logo, une pomme, je vous propose de vous retracer l’histoire de ces mouvements artistiques, musicaux et cinématographiques, devenus pour certains phénomènes de société, qui ont marqué cette décennie et qui perdurent de nos jours, dont certains ont grandement influencé ce que nous écoutons aujourd’hui.

Reprenant le titre de l’émission diffusée actuellement sur la chaîne franco-allemande Arte, j’ai eu l’idée d’adapter le principe de ce très bon programme sur mon blog.

Etant curieuse du monde qui m’entoure et souhaitant observer et également découvrir les différentes composantes de la multitude de courants et d’expressions artistiques qui s’intègrent ou non au sein de notre société, c’est aussi en tant que passionnée que j’opère.

C’est au cours du mois d’octobre de cette année que j’ai eu l’occasion de découvrir une autre partie de la scène underground parisienne que je connaissais très peu auparavant.

Le Rock, le Punk et le Metal étaient des musiques auxquelles je portais très peu d’intérêt car elles ne faisaient pas partie de mon paysage auditif référentiel, bien que j’avais fait l’expérience durant les années 90’s du Hardrock, mais je n’avais pas vraiment accroché à ce style musical, mes oreilles ayant plus l’habitude de la musique pop et rap telle qu’Arrested Development et Björk.

Mais il y a de cela de merveilleux dans les échanges humains, c’est qu’au fil des rencontres, je me suis aperçue que la musique, qu’elle quelle soit, outre le fait de véhiculer notre histoire personnelle, véhicule également une histoire, politique, sociale et surtout humaine.

Ce que je n’arrivais pas à comprendre ou à apprécier durant les années 90’s, m’apparaît aujourd’hui avec les plus grands reculs, comme une source évidente et précieuse d’informations qui seraient susceptibles d’apporter une explication sur la conception que se font nos contemporains sur l’art en général, la musique, la photographie et le cinéma en particulier.

Nos regardons et écoutons parfois les événements et les mouvements artistiques et culturels du passé avec une certaine nostalgie, et il est évident que c’est aussi ce qui peut apporter une influence, voire une inspiration aux artistes actuels.

Devant la capitalisation outrageuse de l’art qui pousse à leur paroxysme les lois sur le copyright et sur les droits d’auteur ainsi que celle d’un libéralisme qui se barre en eau de boudin, la dissidence artistique serait un élément à prendre en considération.

Hélas, l’art a développé des circuits commerciaux qui ont poussé certains mouvements dits marginaux, dits « underground », à réagir contre l’establishment et à créer une alternative culturelle, nous prouvons qu’il n’y a pas qu’une seule manière de concevoir l’art tout en s’émancipant d’un comportement conformiste et capitaliste, jouant sur les lois de l’offre et de la demande.

C’est ainsi que l’on voit émerger un peu partout dans le monde, différentes scènes alternatives. Mon but est de les dénicher, chose qui n’est pas toujours simple. Pour se faire, il suffit d’avoir un esprit curieux et ouvert aux événements qui nous entourent.

Les années 80’s ont vu émerger une multitude de concepts et de mouvements musicaux proches du bruitisme, de la musique concrète ainsi que de la musique anti-pop tels que le Rock Indus, le Heavy Metal et la musique gothique. Dans un contexte politique de guerre froide, la population a peur qu’un conflit nucléaire éclate et la pression des maisons de disques paralyse la créativité.

Entre 1977 et 1989, le mouvement Punk se méfiait déjà des « majors », ce qui contribua à l’émergence d’autoproductions, de fanzines et de labels indépendants. Le mouvement Punk cultive, entre autre, la philosophie de l’amusement avec un minimum de moyens, à la manière du « Do It Yourself » (DIY). Puis, la rébellion punk s’est doucement évanouie dans les limbes de la New Wave et le Dark Wave, mais également a énormément influencé des styles musicaux tels que le Hardrock, le Heavy Metal, le Gothique, la musique dite « industrielle » ainsi que les milieux underground Techno, plus spécifiquement en influençant certainement les musiques extrêmes telles que le Speedcore ou le Frenchcore, qui constituent des styles extrêmes et durs, avec le Hardcore, au sein des musiques électroniques.

A la fin des années 70’s, plus personne ne croit au socialisme, élément qui reste hélas d’actualité. Certains gouvernements, dont le tristement célèbre « Tatcher », se sont appliqués à annihiler toutes formes de culture dissidente et à caractère provocateur, tout en coupant les subventions accordées à la culture, d’où par exemple la pauvreté du paysage cinématographique britannique des 70’s et 80’s (Cf. histoire du cinéma britannique). Autre exemple, dans la ville de Shefield (Angleterre), la vie des jeunes était devenue glauque et le bruit des forges et des marteaux-piqueurs rappelait une triste réalité sociale, où le taux de chômage ne cessait d’augmenter ainsi que le coût de la vie quotidienne.

« Les gens vivaient comme s’il n’y avait pas de lendemain ».

Cabaret Voltaire est un groupe anglais, originaire de Sheffield, de musiques New Wave et industrielle, influencé par le Dadaïsme (leur nom est emprunté au célèbre café dada basé à Zürich en 1916), utilisant la musique issue du bruitisme, dont l’objectif était de contester l’ordre établi en se moquant de la politique et des politiciens. Leur démarche artistique consistait à mixer des sons à l’aide de bandes magnétiques pour démontrer, entre autres, l’absurdité des choses. Les thèmes exploités par Cabaret Voltaire sont d’ordre politique (contre la violence politique), économique et social.

Le Dark Wave

C’est un genre musical qui est apparu à la fin des années 70’s, coïncidant avec la popularité croissante du mouvement post-punk, faisant émerger des courants musicaux tels que la New Wave et le Rock gothique, mettant en avant des groupes tels que Joy Division, Siouxie and the Banshees, The Cure et Depeche Mode pour les plus connus. Les autres genres associés à la musique Dark Wave sont généralement la New wave, Batcave, Deathrock, Cold Wave, Dark Folk ainsi que la Synthpop, dont les instruments prédominants sont les synthétiseurs, les boîtes à rythmes, les percussions et les guitares.

Le Dark Wave se caractérise souvent par des paroles introspectives et une certaine tendance à la mélancolie. Les groupes post-punk anglais ont largement contribué à l’expansion de la culture gothique.

Dans les années 80’s, la scène underground berlinoise est très active. Des conflits sont déclenchés à la suite de l’évacuation d’un célèbre squatt artistique berlinois.

Pour Mona Mur, chanteuse allemande de Dark Wave, le mouvement gothique est le paroxysme de la noirceur, de la dureté de la vie et de la folie. Ici, il n’est pas question de faire de la provocation dans le seul but d’en faire, mais il est plutôt question d’exprimer une réalité, à travers l’expression de la colère, sorte d’exorcisme contre les mondes politique et militaire.

Le désespoir et la solitude atteignent leur apogée au sein d’une musique bruitiste qui devient par la force des choses une musique radicale et extrême. Ce qui contribuera à l’apparition de la musique industrielle et à la production de films trashs. (Cf. réalisateur John Waters).

Au même moment, on voit apparaître la musique fonctionnelle ; une musique qui accompagne les cours d’aérobic, en plein essor à cette époque (on se souviendra que ce phénomène avait même envahi nos écrans de télévision), qui témoigne du développement d’une mode qui perdurera jusqu’à nos jours, celle du culte du corps, révélant l’influence de l’esprit capitaliste américain sur le reste du monde.

Le plus intéressant serait de pouvoir se donner les moyens de constater à quel point la musique peut se décliner dans ses expressions les plus variées, de la plus simple à la plus complexe et ainsi trouver des auditeurs susceptibles de s’y intéresser au-delà des exigences du marché du disque.

L’existence d’une scène gothique underground et Dark Wave en est la preuve. Cette scène alternative et énigmatique est souvent stigmatisée par le caractère sombre et mélancolique qu’elle diffuse. Le mystère et l’inaccessible en constitue les symboles qui verront émerger le « Deep Thinking », mouvement totalement dépourvu d’humour.

Le mouvement gothique underground fait appel à une multitude de domaines tels que l’architecture, la politique, l’art, la sculpture, la poésie, la peinture, la photographie, la littérature, le cinéma et la musique dont les textes étaient souvent très durs et sanglants.

Le signe de reconnaissance était le mode vestimentaire, qui reste toujours en vigueur aujourd’hui dont l’élément noir était prédominant.

Le club Batcave était dans les années 80’s un club connu pour ses soirées fétichistes où les reconstitutions de roman d’horreur étaient à l’honneur. Il arrive parfois que le gothisme se teinte de romantisme mélancolique. D’ailleurs, pour certains adeptes, la culture gothique et wave est plutôt synonyme de pacifisme.

Le groupe The Cure contribuera à faire connaître ce mouvement auprès du grand public et le groupe Depeche Mode deviendra une référence dans le milieu gothique français des années 90’s.

Que signifie le gothisme au sens philosophique du terme ?

C’est avant tout une tournure d’esprit qui consiste, non pas, comme on pourrait le croire, en l’obsession de la mort, mais plutôt, à la manière des samouraïs, en la prise de conscience de cette dernière. Ce qui rejoint, à mon humble avis, la pensée du bushi ; car ce personnage qui appartient à une période du passé féodal japonais, ressentait le pathétisme des choses au plus profond de son être, conditionné certes par une éducation sévère mais qui lui conférait la capacité à se confronter à la mort en l’incluant dans son mode de vie.

Le mouvement Dark Wave est un mouvement artistique qui a énormément influencé le milieu de la mode. Croyances, superstitions, mélancolie, idées noires et suicidaires ne sont que des concepts qui concourent à l’élaboration d’un jeu artistique, une mascarade dont personne ne serait dupe. C’est un mouvement spectaculaire au sens premier du terme, faisant appel au développement des cinq sens tels que la vue et l’odorat mais également à toute une palette de concepts adoptant la provocation comme leitmotiv.

Aujourd’hui, l’élément musique passe au second plan au détriment de la scénographie et des jeux de lumières. Les thèmes abordés dans les chansons évoquant souvent la colère et la quête d’un avenir meilleur. Dans les années 80’s, cela correspondait à une accumulation de l’agressivité contre tous ceux qui étaient responsables (et le reste certainement) du monde tel qu’il est devenu avec une peur perceptible d’une guerre nucléaire qui certainement été aussi susceptible de faire des ravages au sein des populations civiles.

De nos jours, la raison n’a pas changé, nous en voulons toujours a ceux qui nous laisse un monde ravagé par les guerres, les conflits d’état ainsi que les successives crises économiques.

L’art existe également pour exprimer une multitude de sentiments dont la violence et la noiceur mais il permet également d’exprimer le bonheur et la joie. En cela, j’ai retenu une petite phrase d’un psychologue devenu chanteur : « On peut écrire d’excellentes chansons sans être nécessairement dépressif ou mélancolique ».

Bref, je souhaitais également surtout mettre en avant l’inutilité de stigmatiser un mouvement artistique plus qu’un autre et il est important à mon humble avis de faire attention à ne pas réduire ces mouvements à un simple sectarisme car certains d’entre eux sont malheureusement récupérés à des fins politiques où l’on prône des idées et des comportements assez controversés notamment à caractère raciste.

Même si l’art fait référence à la religion, à la foi, au satanisme, on est en droit de se poser des questions sur les intentions de l’auteur. L’art est également là pour qu’il se produise des interprétations et des explications.

« Finalement, ce qui fait peur, c’est l’invisible ».

Des musiques telles que le Rock, Hardrock, le Heavy et Black Metal tout comme la musique Punk sont sensées effrayer l’establishment et se font écho de revendications sociales pour certaines.

La musique post-Punk

Pour ce qui est de ces genres musicaux, je dois avouer que mes connaissances se limitent aux chants souvent incompréhensibles proférés avec agressivité et violence, que l’on pourrait interpréter tels des revendications, un refus des règles établies, la culture du mauvais goût et de l’absurde car il est vrai que la voix prédomine sur les autres instruments.

Mes années 80’s ont été marqué par Nina Hagen, que je considère comme une cantatrice et un des symboles de la culture Punk et revendicative. Mais, bizarrement, c’est le fameux titre « African Reggae » qui m’aura le plus influencé car ce qui était mis en avant était une influence certaine à la musique reggae qui à également marqué cette période.

Dans ce domaine, mes années 90’s et 2000 ont plutôt été marquées par des groupes tels que Kulk et The Sugarcubes, The Clash, Madness, Orchestral Manœuvre in the Dark (OMD) ainsi que la Mano Negra, groupe français de Rock alternatif.

The Kulk

Il ne fait aucun doute que si je me suis intéressée en premier lieu à cet ancien groupe anarcho-punk islandais créé en 1983, c’était à cause de la présence de la chanteur Björk dont la voix prédominait dans le groupe. De fil en aiguille, je me suis détachée de ma première démarche afin de m’intéresser au côté expérimental du groupe. Car en effet, si ce groupe prônait avant tout le côté anarchique des choses, ce ne sont pas les textes qui m’ont accroché mais bien l’aspect mystique, « Kulk » signifie littéralement en islandais « sorcellerie », ainsi que le fait qu’il y était également question de bruitisme et d’utilisation de sont que l’ont pourront presque qualifier de minimalistes. La voix de Thor Eldon venant bien souvent le côté lyrique de la voix de Björk.

The Eye et Holidays in Europe restent les deux seuls albums connus de ce groupe très particulier et qui finira par changer de nom pour devenir The Sugarcubes, dont les sonorités étaient beaucoup plus rock et « mainstream » bien que les textes restaient d’une extrême légèreté.

Il m’a été récemment donné l’occasion d’assister à un concert de musique Punk et Heavy Metal, concert qui s’est déroulé à la Miroiterie, à Paris.

Non pas que je découvrais un monde musical particulier, mais j’appréhendais la musique d’une manière différentes, étant ouverte à de nouvelles formes musicales pouvant enrichir ma petite base de données et de voir de quelle manière nos artistes contemporains sont influencés par le monde qui nous entoure. Et puis, tout à fait par hasard, j’ai eu l’occasion de pouvoir prendre contacte avec l’un des membres du groupe « The Aint », groupe de rock alternatif qui m’a étrangement fait penser à des groupes britanniques des années 8à tels que The Clash ou Madness (d’ailleurs certaines de ces mélodies me trottait dans la tête tout en écoutant le concert) et j’en ai donc profité pour lui poser quelques question sur sa vision de la musique…

Phoebe : Quelles influences ou références musicales avez-vous ?

 

Fred : Nos influences sont assez vastes avec une solide base rock.

Je vais citer vite fait par ordre « logique » : David, le chanteur, est très punk américain mais a une largesse d’esprit telle qu’il est chanteur dans un groupe Electro-Punk, par exemple.

Gilles, le guitariste, écoute pas mal de Brit-Pop mais est passé par des phases comme Depeche Mode et d’autres trucs qu’écoutent les plus de trente ans, qui viennent d’un temps que les moins de vingt ans…

Arsène, l’organiste (ou « clavieriste », mais c’est pas beau, je trouve), est le vieux briscard du groupe. Influencé par les années 80, dont il a été acteur, il est plutôt rock alternatif. On pensera à la Mano Negra et toute cette époque…

Pierrick, le bassiste, écoute de tout mais on entend souvent du Reggae et de la Brit-Pop dans sa voiture… Paradoxale ?

Fred, le batteur et votre serviteur pour cette interview, est passé par le punk, le rock et l’électro.

Tous très éclectiques, ça nous donne ce mélange alternatif qui tend de plus en plus vers le côté Brit-Pop, quand même…

Ceci depuis l’arrivée de David en début d’année qui a aidé à tracer la route qu’avait pris The Ain’t deux ans avant.

 

Phoebe : Lorsque que je vous ai écouté, cela m'a rappelé quelques groupes anglais tels que The Clash ou Madness, pensez-vous être les descendants de ces groupes mythiques ?

 

Fred : Descendants, je ne sais pas, ce serait très présomptueux de notre part même s’il est évident que nous avons écouté ces groupes et qu’ils font partie de nos racines musicales.

Mais bien d’autres groupes, et pas forcément d’anciens, nous font vibrer et nous sommes évidemment influencés par eux.

 

Phoebe : The Ain’t, revendications politique et sociale ou simplement art de vivre ?

 

Fred : Les deux ? Ce nom reflète bien pour nous l’état, actuel et passé, et nous n’espérons pas de futur, du monde qui nous entoure.

Nous vivons presque tous dans le même marasme et les termes « Ain’t got no fun », Ain’t got no money », « Ain’t got no… »… correspondent bien à l’ambiance générale.

L’impression aussi que notre voix ne compte pas. Ou que nous sommes seulement des portes-monnaies vivants… The Ain’t représente donc cette voix qui n’a pas d’existence…

Et art de vivre car la négation de ce qui nous entoure de plus mauvais nous permet de survivre… C’est, cependant, de plus en plus dur de survivre…

 

Phoebe : Avez-vous un avis à apporter sur la scène underground en générale, parisienne en particulier ?

 

Fred : A part que je kiffe ?

Que j’aime cette proximité avec les personnes avec quand même un but inavoué de vouloir investir de plus grande scène…

La scène underground est très combattive. Et ses acteurs sont pour la plupart des personnes engagées et très urbaines.

Nous arrivons avec les divers acteurs de la scène à organiser des évènements, des concerts et à produire, tant bien que mal, des artistes qui valent le coup d’être écouté.

Pouvons nous arriver à la conclusion que nous en sommes arrivé à ce niveau de solidarité et d’entraides « grâce » aux diverses politiques engagées ? Celles qui visent à tuer la culture, l’éducation, la santé…

Mais je m’écarte du sujet là… ;p

 

Phoebe : Le prochain concert : où et quand ?

 

Fred : Bah, ce samedi à Nantes à la convention de tatoo qui y est organisée (notre chanteur est le célèbre David Morrison, tatoueur et star de son état). Nous jouons en début de soirée.

Et le prochain de prévu après est en décembre au Combustible, à Paris.

Nos dates de concert et les flys sont sur notre site et nos réseaux sociaux .

Peut-être qu’on s’y retrouvera un jour ! 

Merci à toi, en tous cas, pour les photos et cette interview !

On aurait presque l’impression d’avoir des choses à dire…

Fred

 

Sources :

  • Welcome to the Eighties ~ Emission du 29/09/2011 ~ Arte.tv
  • Techno Rebelle, un siècle de musiques électroniques ~ Ariel Kyrou ~ 2002

Mise à jour par Phoebe le 2 Août 2020

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