CHRONIQUES TERRIENNES : LE MONOLITHE D'ATASCADERO - 2 décembre 2020 - Partie 2
15 oct. 2024LA CIVILISATION AZTÈQUE
Avant les Aztèques, il y avait les Toltèques, littéralement « Maîtres Bâtisseurs », qui sont à l’origine de toutes civilisations. Les Toltèques se revendiquaient comme les héritiers de Teotihuacan, site archéologique de la vallée de Mexico où se trouvent certaines des plus grandes pyramides mésoaméricaines jamais construites.
Les Aztèques ou Mexicas sont un ancien peuple mésoaméricain qui parlait le nahuatl. Ils s'étaient définitivement sédentarisés sur le plateau central du Mexique, dans la vallée de Mexico, sur une île du lac Texcoco vers le début du 14ème siècle. Au début du 16ème siècle, ils avaient atteint un haut niveau de civilisation, une des plus avancées d’Amérique et dominaient un vaste empire. Les villes principales étaient : Teotihuacan, Tenochtitlan, Mexico, Tula (capitale toltèque).
Teotihuacan signifierait :
- Cité des dieux
- Lieu de naissance des dieux
- Cité de ceux qui contrôlent la route qui conduit aux dieux
- Place divine, place sacrée
- Lieu des adorations ou lieu d’adoration
- L’endroit de ceux qui ont des dieux
- L’endroit où les dieux agissent
- L’endroit où se font les dieux
- L’endroit où les dieux naquirent
- L’endroit où les dieux se réunirent
Dans la mythologie aztèque, c’est l’endroit où les dieux se réunirent pour créer le Cinquième soleil. Ce qui nous renvoie à la Légende des Soleils.
Selon les versions des mythes, les Aztèques ont été créés par le dieu serpent à plumes, Quetzalcoatl. Ils connaissaient l’écriture et pratiquaient l’astronomie. Teotihuacan est la seule trace qu’il reste des Aztèques, mais le site n’a pas été construit par eux. Seule la ville de Tenochtitlan a été construite par les Aztèques. La civilisation de Teotihuacan était très proche de la culture maya et influença les différents peuples qui sont apparus plus tard.
Les Aztèques vénéraient le soleil, la pluie, la lune ainsi que de nombreux dieux. Leur religion était un mélange de traditions polythéiste, chamaniste et animiste, héritées de civilisations plus anciennes du Mexique central. Le panthéon aztèque est très complexe car les Aztèques s’adonnaient à une très grande libéralité : ils adoptaient très facilement les divinités des groupes qu’ils avaient conquis.
LA MYTHOLOGIE AZTÈQUE
La mythologie aztèque est l’ensemble des mythes sur lesquels reposait la religion aztèque. Cette mythologie partage de nombreux points communs avec les autres mythologies mésoaméricaines. Elle s’en distingue par le dieu originel des Mexicas, Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil.
La mythologie aztèque se caractérise par un polythéisme illimité et strictement fonctionnaliste, c’est-à-dire que les dieux, voués à la conservation du monde, sont affectés à des tâches précises d'assistance aux êtres humains. Cette mythologie n’est pas basée sur des notions de paradis et d’enfer ou de bien et de mal. Elle s’articule autour d’une dualité universelle. Par exemple, la vie et la mort sont alors considérées comme deux pôles complémentaires, à l’image du taijitu représenté par le symbole du Yin et du Yang, dans le taoïsme chinois.
La conception de l’univers dans la civilisation aztèque
La cosmologie aztèque dispense une vision de l’univers très complexe mais peut être résumée en deux principaux éléments : l’horizontalité et la verticalité.
La vision horizontale consistait en une division de l’univers en quatre parties : Nord, Sud, Est, Ouest. Chaque quartier était gouverné par un dieu ou une déesse, noté par une couleur et un animal sacré.
La vision verticale était basée sur l’existence de différents niveaux de l’univers habités par des êtres célestes, divins et mortels. Ainsi, l’univers se composait de 13 niveaux supérieurs et de 9 niveaux inférieurs. Le niveau central était le plan terrestre où résidaient les êtres humains.
Les différents niveaux jouaient des rôles importants dans la cosmologie aztèque. Ils étaient considérés comme des points de liaison entre le monde des dieux et le monde des mortels. Par exemple, la Terre était le point de rencontre des niveaux inférieurs et supérieurs.
La cosmologie influençait la philosophie de la civilisation aztèque qui était basée sur un système de croyances et de connaissances de la nature de l’univers.
Cosmogonie aztèque
Dans la cosmogonie aztèque, il existait de nombreux dieux et déesses. Ils étaient souvent représentés par des animaux, des objets, des phénomènes naturels ou des traits de personnalité. Certains, considérés comme plus importants, possédaient un rôle clé dans la cosmologie.
Quetzalcóatl, littéralement « serpent à plumes de quetzal » était une divinité majeure du centre du Mexique. Dieu de la sagesse, du vent, de la créativité et de la fertilité, son culte semblait originaire de Teotihuacan. Il était considéré comme le dieu suprême de l’univers aztèque.
Tezcatlipoca, dieu de la nuit, de la guerre et de la destinée, était une autre divinité importante dans la cosmologie aztèque.
Tlatoc, dieu de la pluie et Xipe Totec, dieu de la saison des moissons, étaient également des divinités vénérées au sein de la culture aztèque.
L’astronomie et la mythologie
Ces deux éléments étaient très liés chez les Aztèques qui scrutaient la voûte céleste et élaboraient des calendriers complexes. Les Aztèques procédaient à l’observation du lever du soleil à partir des montagnes de la Sierra Nevada pour se repérer dans le temps.
Le monolithe de l’Utah évoquait le fait de porter attention à tout ce qui était ancien, voire l’ancien de l’ancien, un mythe eschatologique à travers la légende des Soleils. Le monolithe de Piatra Neamt suggérait de porter attention aux mythologies, aux anciens mythes, plus particulièrement à ceux qui cartographiaient l’Au-delà, notamment à travers l’Arbre-Monde.
Le monolithe d’Atascadero met en avant la mythologie aztèque qui rassemble tous les éléments cités ci-dessus. Il est donc intéressant et utile d’explorer cette piste….
LA LÉGENDE DES SOLEILS
La légende des soleils est un mythe eschatologique issu de la cosmogonie mésoaméricaine, fondé sur la création puis la destruction de plusieurs mondes (ou soleils) successifs.
Il existe deux types de versions de ce mythe. La première, probablement plus ancienne, évoque quatre ères successives, tandis que la seconde en compte cinq.
Chaque soleil porte un nom et chaque nom correspond à l'agent destructeur du soleil en question.
- Premier Soleil : Ocelotonatiuh (Soleil Jaguar) ou Yoaltonatiuh (Soleil de nuit) ou encore Tlaltonatiuh (Soleil de terre), selon les versions.
- Deuxième Soleil : Ehecatonatiuh (Soleil de Vent).
- Troisième Soleil : Quiauhtonatiuh (Soleil de Pluie).
- Quatrième Soleil : Atonatiuh (Soleil d'Eau).
- Cinquième Soleil : Ollintonatiuh (Soleil de mouvement).
Le 21 décembre 2012 était le dernier jour du Cinquième Soleil. Par déduction, aujourd’hui, nous sommes à l’époque du Sixième Soleil, qui semble être un Soleil de Feu et d’Eau, au regard des phénomènes climatiques extrêmes et intenses que nous rencontrons et subissons un peu partout sur la planète. Nous avons donc changé de cycle depuis plus de 12 ans maintenant. Cette légende fait en réalité référence au cycle de précessions des équinoxes qui dure environ 26 000 ans.
Les deux versions qui présentent le plus de points communs sont l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas et la Leyenda de los Soles. L'ordre des agents destructeurs est le même (terre-vent-feu-eau). Ce sont les mêmes éléments et les mêmes glyphes calendaires que l'on retrouve sur un célèbre monument aztèque : la Pierre du Soleil.
L'Historia de los Mexicanos por sus pinturas
- Le premier soleil, qui avait été créé par les quatre dieux primordiaux, était celui de Tezcatlipoca. Il dura « 13 fois 52 ans ». La terre était peuplée de géants qui arrachaient les arbres et se nourrissaient de glands. Tezcatlipoca reçut un coup de bâton de Quetzalcóatl, tomba à l'eau, puis se transforma en jaguar et tua les géants.
- Le deuxième soleil était celui de Quetzalcóatl. Il dura lui aussi « 13 fois 52 ans ». À cette époque, les macehuales (« gens du peuple » en nahuatl) ne mangeaient que des pignons. Tezcatlipoca, qui s'était transformé en jaguar, donna à Quetzalcóatl une ruade qui le fit tomber, provoquant un vent tellement fort qu'il emporta ce dernier et tous les macehuales. Il n'en resta que quelques-uns dans l'air, qui furent métamorphosés en singes.
- Le troisième soleil était celui de Tlalocatecuhtli ou Tlaloc, dieu de la pluie, de la foudre et des séismes. Il dura « 7 fois 52 ans ». Les macehuales ne mangeaient que de l’acinctli, une plante qui ressemblait au blé et poussait dans l'eau. Quetzalcóatl chassa Tlalocatecuhtli sous une pluie de feu.
- Le quatrième soleil était celui de Chalchiutlicue, déesse des rivières et des lacs, épouse de Tlaloc. Il dura « 6 fois 52 ans ». Les macehuales ne mangeaient qu'une plante qui s'appelait cincocopi et qui ressemblait au maïs. Au cours de la dernière année de ce soleil, il plut tellement que les cieux s'effondrèrent. L'eau emporta tous les macehuales qui devinrent toutes les espèces de poissons qui existent.
- Après la chute du ciel, selon la version de l’Historia de los Mexicanos, les quatre dieux primordiaux, Tezcatlipoca, Xipe Totec, Quetzalcóatl et Huitzilopochtli, ordonnèrent de creuser quatre chemins jusqu'au centre de la terre, afin de relever le ciel, prélude à la réanimation de la terre et à la création d'un nouveau soleil, le cinquième, au cours de la quatorzième année après le déluge.
L’INFRAMONDE AZTÈQUE : LE MICTLAN
Domaine de Mictlantecuhtli, dieu de la mort, son nom signifie « seigneur du Mictlan », le domaine de la mort, le lieu le plus bas de l’inframonde.
Le Mictlan ou Chicunauhmictlan ou Ximoayan désigne, dans la mythologie aztèque, les régions de l’au-delà que doivent parcourir les défunts en vue de libérer :
- leur teyolia, l’âme, soit l’une des trois entités qui forment l’être humain selon les Nahuas.
- leur tonalli, leur énergie vitale.
Le teyolia, avec le tonalli et l’ihíyotl, était une des trois composantes de l’être humain. Cet élément est comparable au concept chrétien d’âme, car il survit à la mort dans l’au-delà. Les Nahuas associaient le teyolia au cœur. Il était considéré comme le siège de la conscience, de la mémoire, de la volonté, des émotions, des passions et du souffle vital. Ainsi, les Nahuas attribuaient au teyolia des valeurs d’intériorité, de sensibilité et de pensée.
Description
L'inframonde du Mictlan se rattache au monde de l’invisible autrement appelé monde spirituel, et se compose de neuf régions. C’est le lieu où les morts réalisent un voyage qui dure quatre ans, voyage qui consiste à effectuer des épreuves en affrontant de nombreux dangers. Durant ce processus, le défunt passe plusieurs stades, se décharne puis se dématérialise jusqu’à la libération du tonalli et du teyolia.
Seules les personnes décédées de mort naturelle, de vieillesse ou de maladies communes pouvaient se rendre au Mictlan, qu’elle que soit le statut et la classe sociale.
L’expression « Tocenchan, tocenpolpolihuiyan » (qui peut être traduite ainsi : « notre maison commune », « notre région commune où nous irons nous perdre », « le lieu où tous vont »), supposerait que tous les défunts, sans exception, passeraient par le Mictlan. Selon le Codex de Florence, ce séjour serait définitif pour certains, tandis que pour d'autres ce ne serait qu'un endroit de passage.
Origine
Dans le mythe fondateur aztèque de la création du monde tel qui est relaté dans la légende des Soleils, Quetzalcóatl et Tezcatlipoca assassinent Cipactli, une créature chimérique vorace, qui flotte dans le vide primordial. Les deux dieux se servent de son corps coupé en morceaux pour organiser le cosmos. Sa tête sert à créer les plans célestes des treize cieux, son corps sert à créer l’espace terrestre du Tlalticpac, et, sa queue et ses extrémités servent à créer les régions de l’inframonde. Durant la nuit terrestre, le dieu soleil, Tonatiuh, traverse le Mictlan pour l’illuminer, engendrant la relation intrinsèque qui existe entre la nuit et les différentes régions de l’au-delà.
Par analogie et correspondance, cela rappelle le voyage du dieu égyptien Râ, qui chaque jour traversait le ciel à bord de sa barque sacrée (parcours du Soleil), et, chaque nuit traversait les mondes souterrains, la Douât.
Localisation
Tandis que le monde des êtres humains, Tlalticpac, se développe sur le plan horizontal, le monde des Treize cieux et les régions de l’au-delà, le Mictlan, s’étendent sur le plan vertical.
LE MONDE CÉLESTE AZTÈQUE : LES TREIZE CIEUX
Les treize cieux, en náhuatl, Ilhuícatl Iohtlatoquiliz ou Ilhuicatl iohhui, correspondent à treize espaces célestes répartis et organisés par Tezcatlipoca et Quetzalcóatl lors de la création du Cinquième soleil afin d'engendrer un univers structuré pour l'humanité.
Afin que le Tlalticpac, le monde des êtres humains, ne soit pas écrasé entre les Treize cieux et le Mictlan, quatre arbres ont été placés aux quatre points cardinaux ainsi qu'un axe central pour que chaque région soit séparée et indépendante.
Chaque ciel est le domaine d'un ou plusieurs dieux et parfois d'armées d'étoiles, qui président au bon fonctionnement du cycle sidéral ou climatique.
Les espaces célestes
Les espaces célestes sont organisés en neuf strates ou niveaux qui sont attribués à des plans sacrés où résident des divinités, deux espaces sont placés juste au-dessus du monde terrestre, et au-dessus de tous ces espaces, un être divin préside la scène.
A SUIVRE : Monolithe d'Atascadero : Synthèse et conclusion
Sources, cartes et photos : Wikipédia - Merci et Gratitude