CHRONIQUES TERRIENNES : LE MONOLITHE DE PINAWA - 6 décembre 2020 - Partie 2
30 déc. 2024/image%2F0859201%2F20241214%2Fob_503d5e_vision-archetypale-d-un-camp-ojibwa-s.jpg)
LES OJIBWAS
Les Ojibwés ou Ojiboués ou Anishinaabe-Ojibwe ou Chippewas sont des autochtones d’Amérique du Nord, appartenant au groupe des Anichinabés. Ils sont répartis de façon sensiblement égale entre les États-Unis et le Canada.
Les Anichinabés sont un ensemble de nations autochtones d'Amérique du Nord parlant les langues algonquiennes. Cet ensemble inclut les Algonquins, les Outaouais, les Saulteaux, les Ojibwés, les Oji-Cris, les Mississaugas et les Potéouatamis.
Les Ojibwés, dont beaucoup parlent encore la langue ojibwé, qui appartient au groupe linguistique algonquien, sont liés aux Outaouais et aux Cris. Principalement composés d’Anichinabés, ils sont plus de 100 000 à vivre dans une région qui s'étend au nord, du Michigan au Montana. En outre, 76 000 membres répartis en 125 tribus, vivent au Canada, de l'ouest du Québec à l'est de l’Ontario.
Le terme « Chippewa », déformation anglophone de « Ojibwa », prédomine aux États-Unis, bien que les deux terminologies soient valables dans les deux pays. Le terme « anichinabés », littéralement « peuple des origines », se répand de plus en plus au Canada. L'origine exacte du nom « ojibwé » n'est pas claire. Toutefois, certaines explications ont été avancées :
- de ojiibwabwe, qui signifie « [ceux qui] cuisent jusqu'à goder », en référence au séchage au feu des coutures des mocassins pour les imperméabiliser ;
- le plus probable, de ozhibii'oweg, « [ceux qui] gardent une trace de leur vision », en référence à une forme d’écriture picturale utilisée lors des rites animistes.
L’animisme, du latin « animus », originairement « esprit », puis « âme », est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets et les éléments naturels, comme les pierres et les vents, ainsi qu’en des génies protecteurs.
Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités zoomorphes et anthropomorphes, peuvent agir sur le monde tangible (le monde visible, le monde matériel), de manière bénéfique ou non. Dans cette conception, il convient donc de leur vouer un culte.
Ainsi défini, comme « une croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, une croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés », l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents.
Dans les religions des peuples autochtones d’Amérique du Nord, les divinités sont associées à des éléments naturels, avec une grande importance accordée au soleil, à la lune, à la pluie.
Les peuples de la Mésoamérique ne comptaient pas moins de quatre dieux du maïs : un pour le maïs blanc, un pour le jaune, un pour le rouge, un pour le noir. Durant la période inca, Pachamama, la déesse Terre-Mère, était vénérée et recevait des offrandes.
LA MYTHOLOGIE DES OJIBWAS
Cette mythologie est riche en récits et en légendes. Concernant l’eschatologie, qui traite des croyances relatives à la fin des temps et à l’au-delà, les Ojibwés possèdent des concepts uniques.
Au sein de la mythologie ojibwa, il existe des récits sur la création et sur la fin du monde, souvent centrés sur des figures mythiques comme Nénébojo (ou Nanabozho), un héros culturel et un trickster. Un trickster est un personnage malicieux et rusé souvent dans les mythes, contes et légendes. Il utilise son intelligence et sa ruse pour tromper les autres personnages et tirer profit des situations.
Les Ojibwas croient en un monde des esprits où les âmes des défunts continuent leur existence. Les esprits des ancêtres jouent un rôle important dans la vie quotidienne et les rituels des Ojibwas.
Les récits eschatologiques des Ojibwas incluent des visions de transformations du monde et des cycles de destruction et de renaissance, reflétant une vision cyclique du temps et de l’existence.
CE QUI FAIT PENSER A l’hindouisme et au prayala, un mythe qui concerne des cycles de création et de destruction.
En Inde, les textes védiques, brahmaniques et tibétains adoptent un schéma de création différents des mythes polynésiens ou bibliques. Plutôt qu’un événement, la Création se présente comme un processus, un avènement continu de l’Univers qui enfle et se résorbe nécessairement.
Chaque création n’a jamais de vrai début et donc de fin. L’Univers relève du devenir, sans qu’il y ait absolument un terme initial ou final. On ne craint pas la fin du monde parce qu’il y en aura d’autres. Et on ne s’extasie pas outre mesure sur la création : il y a celle-ci, celle d‘après, celle d’avant et toutes les autres.
Ainsi, création et fin du monde deviennent des circonstances banales. La destruction des mondes – nommées « prayala », littéralement « dissolution », « destruction » ou « anéantissement » – n’est jamais à ce point complète qu’un reliquat ne subsiste et ne devienne la graine du monde suivant.
En outre, le prayala est parfois vu comme « l’assomption de l’âme » (l’âme qui monte au ciel), la disparition du relatif au profit de l’absolu. Plus qu’un mythe, c’est l’histoire du cycle de la Terre.
Dans les mythologies ojbiwée et anichinabée, il existe un mythe eschatologique dont le titre en anglais est Waynaboozhoo and the Great Flood.
Dans les mythes et légendes algonquins, il existe également un mythe eschatologique nommé en anglais The Great Flood.
LES ASSINIBOINES
Les Assiniboines ou Assiniboins sont une tribu autochtone d’Amérique du Nord, qui s'auto-désignent comme Nakotas (ou Nakodas ou Nakonas) et dont la langue appartient à la branche dakota du groupe linguistique siouan. Avant le 17ème siècle, ils migrèrent vers le nord-ouest, plus précisément vers la région du lac Winnipeg, ensuite, ils s'installèrent près des parties supérieures des rivières Saskatchewan et Missouri.
Dans la mythologie abénaquise, Tabal-dak est un esprit créateur androgyne qui a engendré l’humanité. Les Abénaquis sont un peuple autochtone, membres des Premières Nations, qui fait partie de la famille linguistique et culturelle algonquienne.
Pour les Apaches, Ysun est le Créateur, un esprit très puissant mais sans forme propre, une entité immatérielle dont l’influence s’étendrait à tout être vivant.
Dans la mythologie algonquienne, Manitou est l’Esprit Suprême des Algonquins. Il est aussi connu sous le nom de Kije Manito ou Gitche Manitou, littéralement en langue algonquienne « Grand Esprit ». Il est le Créateur de tout ce qui existe sur Terre. « Manitou » est un terme qui peut aussi qualifier une ou plusieurs entités qui se manifesteraient dans les rêves.
Chez les Assiniboines, Iktomi est issu de la cosmogonie lakota. Iktomi est un esprit farceur araignée, un héros culturel pour les Lakotas. Iktomi a d'autres noms comme Ikto, Ictinike, Inktomi, Unktome et Unktomi. Ces différents noms proviennent des différences dans les langues tribales, cette divinité araignée étant connue chez de nombreuses tribus d'Amérique du Nord.
Selon les Lakotas, Iktomi est le fils d’Inyan, un dieu créateur. Il a un frère, Iya, puissant dieu destructeur. Une histoire raconte qu'Iktomi était un dieu de la sagesse, mais qu'il a été dépouillé de ce titre à cause de son manque de sagesse. Il jouait des tours aux gens qui se moquaient de son apparence. Les mythes ayant pour héros Iktomi sont souvent racontés pour faire rire, et le dieu, bien que respecté, n'est pas craint.
Iktomi est cependant décrit parfois de manière plus digne, par exemple dans le mythe de l’attrapeur de rêves.
Il a l'apparence d'une araignée, mais peut prendre toute forme, y compris celle d'un humain. Dans ce cas, il est réputé porter des peintures rouges, jaunes et blanches, avec des ronds noirs autour des yeux. Il est responsable du bannissement d’Anog Ite sur Terre.
- Maheo est le Manitou des Cheyennes.
- Chez les Iroquois, le Grand Esprit est à l’origine de l’Univers et de tout ce qui l’entoure.
- Chez les Navajos, Estsanatlehi est la créatrice des humains. Elle est la femme de l’esprit du soleil Tsohanoï.
- Chez les Sioux, Tanka Wakan ou Waconda ou Wakanda est la Source Suprême de la Sagesse, esprit généreux et tout puissant, celui qui éclaire le chaman.
- Chez les Pawnee, Tirawa, esprit lointain et tout puissant, aussi nommé « Voûte des Cieux », est le Créateur du monde. Avec son épouse, Atira, il tenait conseil dans le ciel et distribuait ses instructions aux autres esprits ; c'est lui qui maria le soleil (Shakouroun) et la lune (Pah), leur donna mission pour le premier de réchauffer la terre, pour la seconde de procurer sommeil et repos, et qui plaça leur enfant (un garçon) sur la terre, afin qu'on lui enseigne la vie, lui offrant pour compagne la fille née des étoiles. Tirawa, quoique très vénéré, pouvait se montrer d'une humeur incertaine, puisqu'il provoqua le déluge et faillit faire disparaître le genre humain dans un coup de colère…
L’ANIMISME : NOS ÂMES SONT DE GRANDES VOYAGEUSES
L’animisme est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des « génies » protecteurs.
Ces âmes et ces esprits sont des manifestations de défunts ou de divinités célestes ou animales qui peuvent agir sur le monde matériel, de manière bénéfique ou non.
L'animisme se base sur la croyance que « tous les êtres vivants ont une âme ». C’est une pratique spirituelle consistant en la communication avec les esprits :
- DES ANIMAUX
- DES VÉGÉTAUX
- DES DÉFUNTS
- DES MINÉRAUX
- DES HUMAINS
Les rites d’initiation peuvent se manifester à travers une épreuve extrême qui consiste à indiquer aux esprits « le patient » à mettre à mort pour le faire renaître. La souffrance devient alors un moyen d’apprendre et de comprendre, et, c’est souvent à ce stade que le novice acquiert ses esprits auxiliaires qui l’assisteront.
S’il y a réussite, à la suite de cette expérience initiatique que l’on pourrait comparer à un rite d’intériorisation, le chaman obtient l’émergence d’une personnalité nouvelle, avec des pouvoirs et accède à une conscience aiguë d’une autre vision du monde.
Dans un contexte d’animisme, la maladie résulte d’un déséquilibre, d’un désordre physique, psychique et spirituel, car tout est lié. Après avoir procédé à des rituels de divination et de diagnostic, le chaman s’apprête à lutter contre les esprits hostiles, parfois voleurs d’âme.
Durant le rituel thérapeutique, le guerrier spirituel (le chaman) entame alors son voyage pour récupérer l’énergie vitale du patient. Ainsi, le guerrier est confronté à de nombreux obstacles et luttes contre les êtres néfastes avec l’aide de ses esprits-auxiliaires. L’esprit du jaguar en Amazonie, de la panthère en Afrique équatoriale ou de l’ours polaire dans l’Arctique, rendra le chaman plus fort et plus féroce.
L’animisme africain, les chamanismes sibérien et américain ont en commun la médiation entre les êtres humains avec des forces spirituelles (esprits de la nature, âmes des animaux sauvages, ancêtres…). Généralement, le chaman devient alors l’intercesseur auprès de la ou des divinités.
Les qualités que doit posséder un chaman :
- Le chaman possède la connaissance ésotérique lui permettant d’entrer en contact avec l’autre monde.
- Il est une personne éclairée, expérimentée et compétente.
A l’aide de paroles rituelles et de plantes, il voyage pour recueillir la volonté des esprits et leur soumettre les besoins humains. Cette volonté recommandera les offrandes et rites qui lui permettront d’apporter la guérison, la pluie, la fécondité, etc.
L’animisme est une vision particulière du monde visible et invisible, où la plupart des formes de vies et d’objets ont un esprit et une essence semblables à ceux des êtres humains. Dans l’animisme, l’intériorité des choses est ainsi traduite par la présence d’esprits.
A SUIVRE : Monolithe de Pinawa : Chamanisme, rêves et visions
Sources, cartes et photos : Wikipédia - Merci et Gratitude