PHÉNOMÈNE DU RÊVE TÉLÉPATHIQUE OU TÉLÉPATHIE ONIRIQUE

Les rêves peuvent véhiculer des messages par d’autres canaux que ceux des cinq sens. C’est une question qui a été un objet d’étude (théorie et pratique) à des endroits différents et à des époques différentes (Chine, Egypte, Grèce antique, Aborigènes d’Australie, Antiquité, etc.).

Il existe une méthode qui s’avère être nécessaire car les rêves sont compliqués et leur symbolisme est si abstrus (difficile à comprendre) que la probabilité de coïncidence entre eux et des événements réels est très élevée. Une fois réveillé, le rêveur interprète son propre rêve et interprète son propre récit en se livrant à des associations libres.

L’expérimentateur s’efforce d’envoyer des pensées oniriques au dormeur, sans informer ce dernier des messages émis à son intention. Par la suite, une comparaison est faite entre le contenu du rêve à celui des messages envoyés. Les résultats ont démontré que les ressemblances sont nettement plus nombreuses que celles que l’on pouvait attendre.

Les multiples expériences réalisées (pendant 6 ans et sur plus de 100 sujets) démontrent qu’il existe une relation significative entre ce qui est émis et ce qui est perçu.

L’énergie psychologique de l’esprit humain est immense et fluctuante (complexe et énigmatique) è cf. modes d’expression conscients et inconscients au niveau de la civilisation et des forces qui la déchirent.

« La parapsychologie peut-elle quitter l’univers du bizarre, de l’absurde, voire du diabolique et aborder les rives, de l’expression vérifiable et intelligible du potentiel de la nature humaine ? Quelles sont ces forces secrètes qui agissent en nous ? ».

La télépathie onirique, qui tente de rentrer en contact avec une réalité lointaine et avec les pouvoirs inconscients de l’être humain accorde un statut de discipline scientifique.

 « Félicitons (et remercions) les Hommes dont ‘œuvre vise à comprendre et à maîtriser ces forces profondes qui, parfois, se manifestent dans une étude scientifique du rêve, dont la portée est incalculable ». Gardner Murphy

RÊVES TÉLÉPATHIQUES SPONTANÉS

La critique de Cicéron (106 av. J.C - 43 av. J.C, Arpinum, Italie)

Cicéron était un homme d’Etat romain, avocat et écrivain.

« Le rêve paranormal, qui semble transcender le temps et l’espace, ne demeure pas moins controversé, autant aujourd’hui qu’à l’époque de Cicéron, qui accusait l’oniromancie de n’être ni plus ni moins que de la superstition ».

L’oniromancie (songe et divination) est l’art divinatoire utilisant les rêves. Cette discipline tenait une place importante dans de nombreuses civilisations antiques.

Exemples :

  • Dans l’Egypte antique et selon un livre de sagesse, les dieux auraient créé les songes pour délivrer des messages aux êtres humains.
  • En Chine, Les mémoires du Coffret de Jade sont une compilation de rêves prémonitoires.

De nos jours, il existe des rêves qui paraissent puiser une information à une source éloignée, sont considérés par les parapsychologues comme des exemples de perception extra-sensorielle et notamment de télépathie.

Il a été mis en évidence des procès-verbaux authentifiés d’expériences de télépathie onirique scientifiquement contrôlés. Les publications font rarement état de récits de rêves télépathiques. Et pourtant, la vie quotidienne de gens ordinaires offre l’exemple de tels rêves.

Les Anciens ne parlaient pas « de rêve télépathique spontané » mais plutôt « de rêves divins envoyés par les dieux ».

Le rêve de Pharaon fut consigné dans le Bible. Ce rêve prédisait « sept années d’abondance et sept années de famine ». L’interprétation de Joseph s’inscrit dans la tradition générale de l’oniromancie ou art d’interpréter les songes (rêves prémonitoires ?) pour prédire les événements futurs. Dans ce cas-là, on considérait que le songe lui-même avait été envoyé par Dieu.

L’utilisation, dans l’Antiquité, du rêve pour diagnostiquer et même guérir les maladies, est mieux connue. Des plaques votives en hommage aux divinités qui avaient envoyé aux malades des rêves « guérisseurs » ornaient à profusion les murs des temples consacrés à des dieux tels qu’Asclépios/Esculape, dieu gréco-romain de la médecine.

On faisait coucher le patient dans le sanctuaire et on lui disait qu’une divinité lui apparaîtrait en songe pendant son sommeil, pour lui indiquer le remède à son mal.

D’après les plaques votives, cette pratique, appelée « incubation », était souvent couronnée de succès. L’interprétation de la médecine moderne serait différente et se rapprocherait beaucoup de celle d’Aristote, qui disait que le rêveur prenait conscience, dans son sommeil, de symptômes qui passaient inaperçus à l’état de veille.

L’oniromancie, l’interprétation des rêves, exerce la même fascination sur les contemporains que sur les Anciens.

En outre, les techniques interprétatives ont beaucoup changé.

La première « bible » de l’oniromancie est le « Traité d’Artémidore de Daldis », qui est un catalogue de symboles oniriques accompagnés d’explications toutes faites.

Artémidore de Daldis était un écrivain et philosophe syrien d’expression grecque. Son ouvrage principal, l’Onirocritique (« Oneirokritika », littéralement, « interprétation des rêves »), condense tout le savoir antique sur la divination par le rêve et servira durant des siècles d’ouvrage de référence sur la question. Sigmund Freud l’utilisa également comme ouvrage de référence.

Dans l’Antiquité, le rêve était perçu comme un lien entre l’être humain et tout ce qui le dépasse. Les rêves ont joué un rôle religieux important, notamment dans le culte d’Asclépios (ou Esculape chez les Romains), dieu gréco-romain de la médecine. Cela a permis le développement d’une médecine de sanctuaire fondée sur les rêves de personnes malades en consultation. Les onirocrites, professionnels chargés d’interpréter les rêves, ont été conscients de la technicité de leur art qu’ils pratiquaient avec méthode, ce pour quoi ils s’évertuaient à la rédaction de traités théoriques et pratiques.

L’ONIROCRITIQUE

Les préfaces des livres I et IV exposent les principes de base et les méthodes de l’onirocritique. Bien qu’il s’agisse de divination (à replacer dans le contexte de l’époque), Artémidore se plaçait dans une perspective largement rationaliste, avec une exigence de rigueur méthodique qui distinguait sans doute son ouvrage parmi les autres du même genre.

L’INTERPRÉTATION DES RÊVES DANS L’ANTIQUITÉ

La base de l’interprétation d’Artémidore repose sur un système de classification des rêves. Pour lui, les rêves se divisaient en 2 grandes classes :

  • Le rêve non divinatoire
  • Le songe divinatoire

Le rêve divinatoire se divise en :

  • Rêves somatiques (qui concernent seulement le corps)
  • Rêves psychiques (qui concernent seulement l’âme)
  • Rêves mixtes (qui concernent le corps et l’âme). Cette catégorie n’intéresse pas l’onirocritique car ces rêves ne prédisent pas l’avenir.

Le songe divinatoire se divise en 2 catégories :

Les songes théorématiques : la vision coïncide avec son accomplissement (ex : rêver qu’un ami éloigné vient vous rendre visite et celui-ci vient vous rendre visite quelques jours plus tard). Ces rêves n’exigent pas une grande habileté de la part de l’interprète.

Les songes allégoriques : songes apportant une signification d’une certaine chose au moyen d’autres choses. Selon les lois naturelles, ces songes sont la transcription de l’âme qui laisse entendre un événement ou « qui indique l’accomplissement signifié au moyen de symboles énigmatiques ».

Selon Artémidore de Daldis, les songes relèvent bien d’une étude scientifique vu que les symboles utilisés relèvent des lois naturelles.

Les songes allégoriques se divisent en 5 sortes :

  • Le rêveur seul
  • Une autre personne
  • Le rêveur et une autre personne
  • Le public en général
  • L’univers

Toujours selon Artémidore, l’interprétation des rêves devait également tenir compte du domaine auquel appartient le symbole. Il distingue 6 données fondamentales susceptibles d’apparaître dans n’’importe quel type de rêve :

  • La nature
  • La loi
  • La coutume
  • Le métier
  • Les noms
  • Le temps

Chacune de ces données peut être positive ou négative. En règle générale, toutes les visions oniriques conformes à l’un de ces 6 domaines sont de bon augure.

Les rêves peuvent-ils être expérimentés ? Si oui, de quelle manière ? Car leur diversité est innombrable.

« On ne peut rien imaginer de si absurde, de si incroyable ou de si monstrueux qui déborde la puissance du rêve ».

Par quelle méthode leur diversité infinie peut-elle être fixée dans la mémoire ou analysée par la raison ? Et quelle est la part du hasard ?

« Quiconque ne s’est pas encore totalement affranchi de la superstition, reste particulièrement confondu devant l’aspect fantastique des rêves ».

Il ne faut pas oublier que si prodigieux, si incompréhensibles et si mystérieux qu’ils semblent être, les rêves ne contiennent que des choses dont nous avons eu, consciemment ou inconsciemment, l’expérience au moins une fois à l’état de veille.

Les rêves ne sont rien de plus que la réorganisation opérée par l’esprit, partiellement éveillé, de fragments enchevêtrés et erratiques, ainsi que de traces d’expériences passées, de choses que nous avons à un moment ou à un autre vues, entendues, lues et comprises, ou que nous avons pensées.

La signification prophétique et prémonitoire du rêve demeure aujourd’hui encore, l’aspect le plus mystérieux du monde onirique.

Les rêves prophétiques se fondent le plus souvent, simplement sur un malentendu. Tout le monde rêve, à de nombreuses reprises dans une seule nuit. En une semaine, en un mois, on accumule des dizaines sinon des centaines de rêves. Est-ce que beaucoup d’entre eux se réalisent ? Non, car en règle générale, les rêves ne s’accomplissent pas. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’ils coïncident plus ou moins avec les événements futurs. Et cela reste conforme avec la théorie de la probabilité : les rêves étant nombreux et les événements aussi, certains d’entre eux doivent inévitablement correspondre. Il n’y a rien d’extraordinaire à cela.

Les parapsychologues sont convaincus que les phénomènes de télépathie et de clairvoyance existent, ils soutiennent que certains rêves sont peut-être conditionnés par des facultés parapsychologiques que le sommeil naturel ou hypnotique exalte.

Les parapsychologues observent que les rêves télépathiques sont relativement rares :

« Le grotesque fatras qui s’engouffre constamment par la porte d’ivoire, jette le discrédit sur nos plus rares visiteurs, qui franchissent la porte de corne. »

La porte de corne et la porte d’ivoire sont des lieux de la mythologie grecque issus d’une image poétique dont la première occurrence connue se trouve dans l’Odyssée.

Ce sont les portes qu’empruntent les rêves pour rendre visite aux mortels pendant leur sommeil. La porte de corne livre passage aux rêves véridiques (porte positive), notamment aux rêves dits prémonitoires, tandis que la porte d’ivoire (porte négative) livre passage à des rêves trompeurs.

A SUIVRE…

Source principale :

« Le rêve télépathique » - Montague ULLMAN, Stanley KRIPPNER & Alan VAUGHAN

 

Phoebe : "Dors, rêve, ouvre ton esprit & observe l'Univers".

Phoebe : "Dors, rêve, ouvre ton esprit & observe l'Univers".

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