LA VOIE DES RÊVES # 18 : LA FEMME SAUVAGE, UNE PUISSANTE MAGICIENNE - Part 2
16 mars 2020/image%2F0859201%2F20240414%2Fob_915000_07-sorciere.png)
NB & AVERTISSEMENT :
Cette chronique n’est pas une méthode d’apprentissage pour s’appliquer à la pratique de la psychologie ou de la psychanalyse. Il existe des professionnels et des personnes qualifiées, spécialistes de ces domaines d'études. (Cf. Google is your friend (Google est ton ami !).
Cette chronique a été écrite à titre informatif ainsi que pour un confort de compréhension, et, est rattachée à l'analyse cinématographique d'un film dont le titre est Les sorcières d'Eastwick, film américain réalisé par George Miller et sortie en France en 1987.
Le propriétaire du site ou son hébergeur ainsi que l’auteur de ce blog ne peuvent être tenus responsables des conséquences induites par les écrits qui ne constituent aucunement des conseils de pratiques psychologiques, de psychanalyse ou autres pratiques de guérison de la psyché humaine.
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les dieux ». Inscription du Temple de Delphes
L’ARCHÉTYPE DE LA FEMME SAUVAGE : LA FEMME EST UN ÊTRE PUISSANT ET MAGIQUE
(Basé sur le conte Vassilissa et la Sorcière Baba Yaga. Cf. La Voie des rêves # 18, de la 1ère à la 4ème tâche).
CINQUIÈME TÂCHE : SERVIR LE NON-RATIONNEL
Cette partie du conte voit Vassilissa demander du feu à Baba Yaga, qui accepte à la seule condition que Vassilissa accomplisse pour elle quelques tâches ménagères en échange. Les tâches psychiques de cette période d'apprentissage sont les suivantes :
- Rester auprès de la Déesse Sorcière, se familiariser avec les grands pouvoirs sauvages de la psyché féminine.
- Arriver à reconnaître son propre pouvoir et les pouvoirs de la purification intérieure : nettoyer, trier, nourrir, produire des idées et de l'énergie, laver les vêtements de Baba Yaga, lui faire la cuisine, nettoyer sa maison et trier les éléments.
"Laver est un rituel de purification de toujours. Cela ne signifie pas seulement purifier, c'est aussi "immerger", imprégner d'un mystère, d'un numen (nouveau) spirituel. Laver, c'est la première tâche du conte [...]. Nos idées, nos valeurs, comme les vêtements, finissent par se ramollir à force d'être endossés. C'est dans l'eau qu'on renouvelle et revivifie, qu'on redécouvre ce qu'on croit fondamentalement vrai, fondamentalement sacré [...]. Faire la lessive de Baba Yaga, c'est métaphoriquement, apprendre comment trier, repriser et rénover la psyché instinctive par une purification, un lavage des fibres de l'être".
Toute femme sage (celle qui sait) fait le ménage de son environnement psychique, en gardant les idées claires, en veillant à la netteté du lieu où elle travaille et réfléchit à ses projets.
Nettoyer la cabane de la Baba Yaga signifie que la femme devra se réserver un temps pour la contemplation et garder propre un espace bien à elle, se réserver du temps : psychanalyse, contemplation, méditation, choix de la solitude et autres expériences de descentes et de transformations qui vont procurer un temps et un espace particuliers nécessaires à cette tâche. Chaque femme a ses préférences, sa manière à elle (Cf. Les femmes DJ).
Nettoyer la cabane et la cour de Baba Yaga, c'est également tenir en ordre et de garder claires des idées inhabituelles, des idées peu courantes, mystiques, bizarres ou du domaine de l'âme. C'est non seulement reconnaître la valeur de la vie non superficielle mais également se préoccuper de son ordre.
Cuisiner pour Baba Yaga, c'est allumer le feu car une femme doit brûler, de passion, de désir, d'idées, de mots, pour ce qu'elle aime vraiment. Cuisiner pour la Vieille Sorcière, c'est avoir impérativement allumé "le bon feu" sous sa propre vie créatrice. Il faut beaucoup cuisiner pour établir un lien avec le féminin ancien.
"A travers ces tâches, Baba Yaga délivre son enseignement et Vassilissa apprend à ne pas reculer devant l'énorme, le puissant, le cyclique, l'imprévisible et l'inattendu, devant l'échelle immense qui est celle de la Nature, devant le curieux, l'étrange, l'inhabituel ".
Les cycles féminins qui correspondent aux tâches de Vassilissa sont les suivantes :
- "Régulièrement, nettoyer sa façon de penser, remettre à neuf ses valeurs, débarrasser sa psyché des trivialités, balayer son soi, désencombrer sa façon de penser et de sentir.
- Allumer sous sa vie créatrice un feu et faire en sorte qu'il ne s'éteigne pas, cuisiner systématiquement des idées signifie avant tout que l'on prépare de manière originale la vie, celle qui est inédite, afin de nourrir la relation entre soi et la nature sauvage".
SIXIÈME TÂCHE : SÉPARER CECI DE CELA
Dans cette partie du conte, Baba Yaga exige de Vassilisssa deux tâches particulièrement difficiles. Les tâches psychiques de la femme sont les suivantes :
- Apprendre le discernement, savoir faire la part des choses de manière éclairée.
- Savoir distinguer toutes ces choses avec sagacité (séparer le bon grain du mauvais, extraire les graines de pavot d'un monticule de terre).
- Observer le pouvoir de l'inconscient et son fonctionnement même lorsque le moi n'en a pas conscience (les deux mains qui se matérialisent dans les airs).
- En apprendre plus sur la vie (le blé) et la mort (les graines de pavot).
"Le tri dont il est question ici intervient lorsque nous sommes face à un dilemme ou à un problème et que nous ne voyons pas ce qui pourrait nous aider. Mais il suffit de laisser les choses se faire seules et de revenir un peu plus tard, pour découvrir la réponse là où il n'y avait rien. "Va dormir et voyons tes rêves" : peut-être que la femme âgée de deux millions d'années viendra-t-elle vous visiter dans votre sommeil. Peut-être apportera-t-elle la solution ou vous révélera-t-elle que celle-ci se trouve sous votre lit, dans votre poche, dans un livre ou derrière votre oreille. On a constaté que si l'on pose une question au coucher, la réponse vient souvent au réveil, avec un peu de pratique. Il y a dans la psyché quelque chose de la poupée intuitive, quelque chose qui est sous, sur ou dans l'inconscient collectif et fait le tri des éléments que nous dormons et rêvons. Faire confiance à cet attribut fait aussi partie de la nature sauvage".
Dans la Grèce antique et en mésoamérique, on utilisait des hallucinogènes extraits du blé, de l'orge, du pavot et du maïs lors des rites consacrés aux dieux, aux déesses, aux esprits, au Ciel, aux étoiles, au Cosmos. Le tri effectué par Vassilissa est lié à la récolte des plantes médicinales par les vieilles guérisseuses, encore en activité sur le continent américain, du nord au sud en passant par l'Amérique centrale. La tradition d'une vieille pharmacopée : baumes, onguents, infusions, cataplasmes, remèdes, autant de métaphores qui constituent des remèdes et traitements pour l'esprit. Certaines nourrissent, d'autres permettent le repos, certaines alanguissent, d'autres encore stimulent. Autant de facettes des cycles de la Vie/Mort/Vie.
"Baba Yaga ne se borne pas à demander à Vassilissa de séparer ceci de cela afin de savoir faire la différence entre le vrai et le faux mais également, savoir distinguer un remède d'un autre", mais quand c'est poison, c'est poison (Cf. les trois poisons du bouddhisme, les sept pêchés capitaux dans le christianisme). Comme les rêves, analysables sur un plan objectif mais encore porteurs de réalité subjective, ces éléments qui soignent et nourrissent jouent aussi en même temps pour nous le rôle de guides : faire le tri des agents de guérison de notre psychisme de façon à comprendre que ce qui nourrit la psyché est aussi un remède pour soi-même et que nous devons en extraire l'essence, la vérité, pour se nourrir soi-même.
Pour Vassilissa, ces éléments sont riches d'enseignement sur la nature de la Vie/Mort/Vie, sur la façon à prendre soin de la nature sauvage. Par exemple, jardiner permet la pratique de la méditation et sa fonction est de tranquilliser l'esprit en utilisant l'esprit sans pensée.
"Il apprend à voir quand vient le temps de la cueillette et celui du retour à la terre, à suivre les inspirs et les expirs de la grande Nature Sauvage plutôt qu'à lutter contre. Cette méditation nous enseigne que le cycle de Vie/Mort/Vie est un cycle naturel. La nature qui donne la vie, comme celle qui gère la mort, demandent à être accueillies et aimées à jamais. Au cours de ce processus, nous devenons semblables à ce cycle, nous devenons capables d'insuffler l'énergie, de renforcer la vie et de laisser mourir ce qui doit disparaître".
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SEPTIÈME TÂCHE : INTERROGER LES MYSTÈRES
Il faut savoir non seulement poser mais également se poser les bonnes questions. Les tâches sont les suivantes :
- Poser les questions nécessaires pour essayer d'en savoir plus sur la manière dont fonctionne la nature Vie/Mort/Vie.
- Apprendre la vérité sur ce qu'implique la connaissance de tous les éléments de la nature sauvage ("En savoir trop peut faire vieillir prématurément".).
Il faut accepter de ne pas tout connaître car c'est humainement impossible. Il faut juste accepter de n'être qu'une infime partie de la conscience de l'Univers.
"Importance cruciale du laisser-vivre, du laisser mourir. C'est le rythme de base, le rythme naturel que les femmes doivent comprendre et suivre. La poupée et Baba Yaga sont les mères sauvages de toutes les femmes : elles fournissent les dons de l'intuition, tant sur le plan personnel que sur le plan divin".
"En savoir trop peut faire vieillir prématurément".
"Il y a une dose de savoir pour chaque âge, chaque étape de l'existence [...]. Il ne faut pas forcer. La compréhension viendra en son temps. Il faut accepter que certaines choses soient hors de notre portée, même si elles agissent sur nous et nous enrichissent [...]".
A la fin de ces tâches, "l'héritage des mères sauvages" est approfondi. Des pouvoirs intuitifs émanent des aspects de la psyché tant humains que propres à l'âme.
HUITIÈME TÂCHE : SE TENIR A QUATRE PATTES
Baba Yaga donne la lumière à Vassilissa - un crâne qui flamboie au bout d'un bâton - et lui dit de partir. Les tâches de cette partie du conte sont les suivantes :
- Prendre possession de l'immense pouvoir de voir les autres et d'agir sur eux (recevoir le crâne).
- Examiner les situations de sa propre vie à cette lumière nouvelle (retrouver le chemin de la vieille belle-famille).
"Même si Baba Yaga peut insuffler la vie avec une infinie tendresse, elle sait rester sur son propre terrain, qui est le monde souterrain de la psyché. Le terrain de la trop-bonne mère est celui du monde du dessus. La douceur a beau pouvoir trouver sa place dans le sauvage, le sauvage ne peut trouver longtemps sa place dans la douceur.
Lorsque que les femmes intègrent cet aspect de la Baba Yaga, elles cessent d'accepter d'autorité tous les raseurs et autres sangsues qui croisent leur route. Il leur faut, pour prendre leurs distances avec la douce bénédiction de la trop-bonne mère, apprendre à ne pas se contenter de regarder, mais à avoir un œil de plus en plus perçant afin de ne plus se fatiguer avec les imbéciles.
Ayant servi la Baba Yaga, Vassilissa a créé une nouvelle capacité en elle-même et elle reçoit une parcelle du pouvoir de la vieille Sorcière".
Cette forme de connaissance de la Baba Yaga offre aux femmes de petits bénéfices et les guide en leur montrant clairement ce que cachent les motifs, les actes et les paroles des autres.
Si la psyché instinctive crie : "attention", alors il faut prendre garde. Si l'intuition profonde dit : "Fais ci, fais ça, va par là, avance, arrête-toi", la femme doit modifier ses plans selon ces données. L'intuition n'est pas destinée à être consultée une fois, puis laissée de côté. On ne la jette pas comme un mouchoir en papier. On doit la consulter tout au long des différentes étapes du chemin, qu'on se batte avec un démon intérieur ou qu'on accomplisse une tâche dans le monde extérieur. Que nos préoccupations, nos aspirations soient d'ordre personnel ou général, ce qui compte avant tout, c'est de renforcer notre esprit pour agir (Cf. L'esprit martial : de la force mentale à la stratégie de combat).
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Le crâne à la lumière flamboyante est le symbole de l'esprit. Dans les rites religieux les plus anciens, les os étaient considérés comme des agents pour évoquer les esprits, les crânes étant la partie la plus importante. C'est une croyance ancestrale : la connaissance immémoriale des anciens de la communauté continue à habiter leurs os après la mort. Le crâne est considéré comme le dôme qui abrite un reliquat considérable de l'âme du disparu et peut, si on le lui demande, faire revenir l'esprit du défunt le temps qu'on le consulte.
Par exemple, Heilung est un groupe de musiciens folk expérimental, d'origines allemande, danoise et norvégienne, dont le nom signifie "guérison" en allemand. D'après Faust, l'un des fondateurs du groupe, l'auditeur est supposé se retrouver dans un état de détente et de bien-être après un voyage musical magique, qui peut, par moment, être turbulent. Leur musique, accompagnée de poèmes, est basée sur des textes présents sur des artefacts issus de l'âge de fer et de l'époque viking. Elle est décrite telle "une histoire amplifiée provenant du début du Moyen-Âge du nord de l'Europe". La référence aux premiers temps de l'Humanité est également faite en utilisant des textes et des poèmes historiques et les langues utilisées sont variées : dialectes allemands, anglais, gothique et latin. Le groupe utilise divers objets en guise d'instruments : des os d'animaux y compris des os humains (que les Humains utilisaient déjà durant l'âge de fer), hochet en corne de buffle, rappelant le hochet du chaman, etc. Le chant de la chanteuse est perçu comme vibrant et envoûtant telle une incantation.
Lorsque Baba Yaga donne à Vassilissa un crâne éclairé, elle lui remet une icône de vieille femme, une connaissance ancestrale qu'elle emportera toujours avec elle. Elle l'initie à l'héritage matrilinéaire qui, dans les cavernes et les canyons de la psyché, demeurent entiers et se développent.
Vassilissa retourne dans la forêt obscure avec son crâne flamboyant. Elle rentre chez elle avec assurance. C'est l'ascension après l'initiation, comme un joyau au centre d'une couronne. La femme a appris à s'attendre à l'adversité dans le monde extérieur et à la traiter par la manière forte et non avec complicité. Vassilissa a servi la Déesse Sorcière de la psyché, nourri leur relation, purifié les personae, gardé les idées claires. Elle a fait connaissance avec la force sauvage féminine et ses voies. Elle a appris à reconnaître la différence du grand pouvoir sauvage dans sa propre psyché.
Vassilissa ne manque ni de confiance ni de force. Elle peut avancer dans la vie, d'un pas sûr de femme. Elle a porté son pouvoir au point d'incandescence et considère désormais sa vie et le monde à cette lumière nouvelle. Voyons maintenant ce qui arrive lorsqu'une femme se comporte de la sorte.
NEUVIÈME TÂCHE : REPROJETER L'OMBRE
Une fois chez elle Vassilissa porte le crâne flamboyant au bout d'un bâton. Elle est tentée de s'en séparer mais le crâne la rassure. Le crâne observe la belle-mère et ses filles qu'il réduit en cendres. "Et Vassilissa vivra heureuse et longtemps". Les tâches psychiques de cette période sont :
- Utiliser la vision perçante (les yeux ardents du crâne) pour reconnaître l'ombre négative dans sa propre psyché et/ou les aspects négatifs des êtres et des événements du monde extérieur et prendre les mesures nécessaires.
- Reprojeter les ombres négatives dans sa propre psyché grâce au feu de la sorcière (la méchante belle-famille qui a tourmenté Vassilissa est réduite en cendres).
Vassilissa, porte un crâne et a conservé sa poupée qui lui montre le chemin. Elle est devenue une femme qui marche avec son pouvoir devant elle. la lumière incandescente qui émane du crâne est une représentation des processus psychiques en rapport avec le tri. Cette représentation est liée à la "parenté avec les ancêtres" et au souvenir. Le crâne représente l'intuition et Vassilissa porte maintenant la flamme de la connaissance : elle possède des sens aigus. Elle peut voir, entendre, sentir, goûter les choses avec eux et elle a son Soi propre.
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Si Vassilissa était une guerrière, la poupée représenterait un bouclier protecteur, le crâne flamboyant au bout du bâton, une dangereuse et efficace lance affûtée et la sensibilité de Baba Yaga, l'âme du guerrier.
"La lumière du crâne ne pardonne rien. Les gens âgés apparaissent comme des vieillards, la beauté devient de la luxuriance, la sottise de l'imbécilité, l'ivresse de l'ivrognerie, l'infidélité de la trahison, les choses incroyables des miracles. La lumière du crâne est celle de l'éternité. Voir sentir de la sorte oblige à agir sur ce que l'on découvre : une bonne intuition, un bon pouvoir, c'est du travail en perspective. Il est d'abord nécessaire de surveiller, de prendre en compte les forces négatives et les déséquilibres au détriment de l'intérieur comme de l'extérieur".
Par la suite, on doit s'armer de volonté pour pouvoir agir en connaissance de causes que ce soit pour améliorer, équilibrer ou permettre à quelque chose de vivre ou de mourir. Avec la lumière devant nous, il est plus facile de voir parfaitement tous les aspects de nous-mêmes et des autres, du disgracié au divin en passant par tous les états intermédiaires.
C'est pourtant avec cette lumière que viennent à "la conscience les miracles de la profonde beauté du monde et des êtres". Elle permet de dépasser la mauvaise action et de voir. Cette lumière peut faire la différence entre diverses couches de personnalité, d'intentions, de motivation chez les autres, entre conscience et inconscience, chez soi-même comme chez les autres. "C'est la baguette magique de la connaissance, le miroir où l'on sent et où l'on voit toute chose".
C'est la nature sauvage profonde. Le crâne flamboyant montre également les trahisons qui se préparent, le défaut de courage chez ceux qui jouent les bravaches (faux brave, fanfaron, grande gueule, monsieur ou madame je sais tout mais qui sait rien), l'envie figée derrière un sourire chaleureux ou haineux (frustré, "mange-merde", "gratte-cul", "lèche-botte", "crève-cœur". NB : les caresses de chiens, ça donne des pupuces donc attention à la flatterie), les atours qui ne font que masquer le dégoût ou la véritable nature de la personne (merci le maquillage ! Ironie bien entendu !). Elle éclaire aussi crûment nos failles (à travailler ou à modifier afin qu'elles deviennent des forces) que nos trésors. Cette connaissance est la plus difficile à affronter. Le crâne n'a pas le cœur tendre car son rôle est d'être CLAIRVOYANT !
Une femme doit savoir choisir ses amis et ses amants avec discernement, car les uns comme les autres peuvent devenir malveillants. Quel que soit l'importance du choix, l'idée est de consulter à chaque fois que cela est nécessaire, le soi instinctuel à travers ses divers aspects dont on dispose et qui sont symbolisés par la poupée, la vieille Baba Yaga et le crâne ardent. Il est possible de renforcer le lien avec l'intuition en refusant que qui que ce soit réprime vos énergies vivaces, autrement dit, vos opinions, vos pensées, vos idées, vos valeurs, vos idéaux. L'opposition bien/mal, vrai/faux n'existe pas en ce monde. En revanche, il y a ce qui est utile et ce qui ne l'est pas (Cf. ne faire que des choses utiles et laisser les choses inutiles à ceux qui aiment rien branler et à ceux qui aiment bien parler pour ne rien dire ! C'est Bouddha qui l'a dit !).
Il y a aussi ce qui peut se révéler destructeur (par exemple, éviter les personnes toxiques, les vampires d'énergie) et ce qui peut être constructif, ce qui est correctement intégré et ce qui ne l'est pas. Laisser les cycles internes régir votre vie dans ses flux et ses reflux et ne laisser pas d'autres forces ou d'autres personnes extérieures à vous ou des complexes négatifs internes prendre le pas (Cf. le flux du Tao, le sabre Taiaki, le vide parfait). Il existe des entropies et des actes créatifs constants qui font partie de nos cycles internes. Notre tâche est d'être synchrone avec eux (Cf. L'esprit martial, Tai : corps - Chi : esprit - Wasa : technique).
"Apprendre à apprendre". Le rythme existe déjà et quand le rythme est là, l'exécution est bonne !
L'intuition offre des options. Lorsqu'on est en contact avec le soi spirituel, on a toujours au moins quatre possibilités :
- les deux extrêmes
- le juste milieu
- le moyen terme
- "l'après plus ample réflexion".
Il faut savoir être à l'écoute de notre oreille intérieure, notre regard intérieur, notre être intérieur. Et le suivre. Il connaît la suite... (prendre refuge en son for intérieur cf. Les enseignements de Bouddha).
Quand on se sert de l'intuition et de la nature instinctive, c'est qu'elle provoque l'émergence d'une spontanéité à la démarche sûre. Spontanéité ne veut pas dire faire n'importe quoi, ne signifie pas impulsivité, il ne faut pas agir sans réfléchir.
IL EST TRÈS IMPORTANT DE CONNAITRE SES PROPRES LIMITES.

Les petites mères sauvages
Elles n'ont rien à voir avec les trop-bonnes mères. Elles nous guident, sont fières devant nos réussites et critiquent tout ce qui bloque (Cf. Fudo Myoo, combat les esprits malins qui barreraient le chemin de la loi bouddhique), tout ce qui est source de malentendus dans notre vie créatrice, sensuelle, spirituelle et intellectuelle. Elles ont pour but de nous aider, de se préoccuper de notre art, de nous reconnecter à nos instincts sauvages, de veiller au rétablissement de ce que nous sommes à l'origine, de ce que nous sommes de mieux. Elles sont enchantées quand nous prenons contact avec la poupée, fières quand nous trouvons Baba Yaga, heureuses quand elles nous voient revenir portant le crâne flamboyant.
Il est dangereux d'être trop gentil(le), un juste milieu constitue une attitude juste et correcte (Cf. L'octuple noble chemin, quatrième vérité in Les quatre nobles vérités in Les enseignements de Bouddha). Savoir dire non.
La Femme Sauvage est celle qui ose, celle qui crée, celle qui détruit. Elle est l'âme primitive, inventive, qui permet tous les actes créatifs, tous les arts. Elle crée une forêt autour de nous. Alors, il est possible d'envisager la vie sous un angle neuf et original (Cf. Confucius, Wu Wei).
Conclusion
A la fin du processus de rétablissement de l'initiation dans la psyché féminine, nous avons donc une jeune femme riche d'une expérience extraordinaire, qui a appris à suivre son savoir, sa propre connaissance.
Grâce aux neuf tâches effectuées, elle a subi une initiation complète, elle est donc initiée aux pouvoirs de Baba Yaga. C'est elle qui détient la couronne. Utiliser et conserver l'intuition en toute conscience, "laisser vivre ce qui doit vivre et mourir ce qui doit mourir".

Baba Yaga est comparable à Nyx, la déesse de la Nuit, la mère de l'Univers. Toute déesse Vie/Mort/Vie est une déesse créatrice. Elle fabrique, confectionne, insuffle la vie. Elle est là pour recevoir l'âme lorsque le souffle s'arrête.
Laisser naître, ce qui doit naître, laisser apparaître, ce qui doit apparaître, laisser créer, ce qui doit être créer.
"La nature ne demande pas la permission quand il s'agit de naître et de fleurir".
Encourager les cycles sauvages, c'est encourager les cycles de création, pour en générer d'autres encore, ce qui permettra de pouvoir adopter une vision originale.
"Laisser mourir" : c'est le thème de la fin du conte. Vassilissa a bien appris sa leçon, elle l'a bien comprise et l'a bien retenue et bien appliquée et c'est ce qui fait que cela fonctionne et il n'y a pas d'autre secret à ce sujet !
"Est-ce que Vassilissa pique une crise de nerfs lorsque le crâne carbonise les méchantes femmes ? NON !"
Parce que CE QUI DOIT MOURIR, DOIT MOURIR ! Comment prendre une décision ? ON SAIT, C'EST TOUT !
Faire appel à "La Que Sabe" (Celle qui Sait) en lui demandant son avis, elle qui est la Mère des Âges. Rien ne la surprend et elle a tout vu. Par exemple, e cycle menstruel indique aux femmes quand le temps de la vie est là (ovulation) et quand le temps de la mort arrive (les menstrues).
"A la lumière du crâne flamboyant, nous savons".
Source :
Le rétablissement de l'intuition en tant qu'initiation, La poupée dans la poche : Vassilissa la Sage in Femmes qui courent avec les loups : Histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage - Clarissa Pinkola Estés - 1992, 1995, 1996
Voir également :
- Le Mythe de Circé - Maurizio Bettini & Cristina Franco
- Biographies & Mythes historiques : Athéna - Corinne Barastégui
- Lune Rouge : Les forces du cycle féminin - Miranda Gray
- Taoïsme : Les enseignements sexuels de la Tigresse Blanche
- Heilung, groupe de musiciens folk expérimental originaire du Danemark, de Norvège et d'Allemagne
L'ORACLE DES DÉESSES (Avatars by Phoebe)