[…] Nous pouvons prendre le meilleur que nous avons vu et le combiner avec le meilleur que nous avons à offrir [...]

Diana, Princesse de Themyscira, fille d'Hippolyte, reine des Amazones

 

DE 1941 à 1957

(De la Deuxième Guerre Mondiale jusqu’au début de la guerre Froide (1947-1989).

Le créateur

William Moulton Marston (1893-1947) était un éminent psychologue qui se passionnait pour les comics. Promoteur du détecteur de mensonges, il s’inspira du fameux polygraphe pour inventer le « lasso de la Vérité » de Diana alias Wonder Woman et écrivit les scénarios des différentes histoires jusqu’à son décès.

A la fin de l’année 1941, les États-Unis s’apprêtent à rentrer en guerre, suite à l’attaque de Pearl Harbor par l’armée japonaise.

Le synopsis :

Steve Trevor est un aviateur des forces armées américaines pourchassé par les forces maléfiques. Son avion est touché en vol et Trevor se voit obliger d’atterrir en catastrophe sur une île mystérieuse habitée par des Amazones immortelles dont la reine se nomme Hippolyte. Cette dernière a une fille unique prénommée Diana.

Devenue une jeune femme, la princesse Diana participe à un tournoi dont la gagnante devra accompagner le pilote dans « le monde des Hommes » et œuvrer pour la victoire des Alliés afin de conduire l’Humanité sur le chemin de la Paix…

Les origines de Wonder Woman

(Comics paru initialement dans Wonder Woman n°1, été 1942).

C’est dans les premiers numéros de Sensation Comics que Wonder Woman va acquérir certains éléments de sa panoplie de guerrière :

  • l’avion invisible (apparu dans le n°1) ;
  • le lasso de la Vérité (apparu dans le n°6).

« Soutenant l’effort de guerre, les auteurs trouvent le sujet principal des premières années de publication, symbolisé par le conflit entre Arès (Mars dans la mythologie romaine) et Aphrodite (Vénus) ».

La première identité secrète de Wonder Woman est celle d’une infirmière prénommée Diana Prince. Puis, l’Amazone rejoindra l’armée en tant que secrétaire du général Darnell et deviendra, par la suite, un agent à part entière.

Ce premier numéro nous révèle le contexte de la naissance de Diana ainsi que l’histoire de l’Île du Paradis. Un vieux manuscrit écrit en grec ancien relate l’histoire des invincibles Amazones…

L’histoire des Amazones

Il est question de la planète Terre, qui est dirigée par des dieux, plus ou moins en rivalité : Arès, dieu de la Guerre et du Conflit, et, Aphrodite, déesse de l’Amour et de la Beauté. Pour mener ce combat à bien, Aphrodite sculpta une race de super-femmes, plus fortes que les hommes, insuffla la vie à ces dernières et leur donna le pouvoir de l’Amour. Aphrodite nomma cette tribu de femmes, les Amazones. Puis, elle créa une royauté matriarcale et offrit à Hippolyte, reine des Amazones, une ceinture magique qui a le pouvoir de la rendre invincible. Par la suite, les Amazones édifièrent une cité magnifique qu’elles baptisèrent Amazonia…

Aspect psychologiques de Wonder Woman (1940-1950) :

  • impulsive mais combative ;
  • engagée ;
  • intelligente et réfléchie ;
  • détermination à toute épreuve.

1987 : LA PRINCESSE ET LE POUVOIR

(Cf. Wonder Woman V2 n°1, février 1987. Scénario de George PEREZ et Greg POTTER. Dessins de George PEREZ).

L’histoire de Wonder Woman est intimement liée à la mythologie grecque. Dans le numéro intitulé La Princesse et le pouvoir, il est question des dieux et des déesses de l’Olympe, en 1200 avant notre ère et de la création de Themyscira, la terre et nation des Amazones.

Les Dieux veulent maintenir leur pouvoir sur Terre et Arès, dieu de la Guerre, compte bien y parvenir. Artémis, déesse de la Chasse et de la Nature, propose de créer une nouvelle race de mortels qui poussera les Hommes à vénérer les Dieux. Artémis indique à Zeus, roi des dieux et de l’Olympe, que la violence engendrera plutôt de la crainte de la part des Humains. Selon Apollon, dieu de la musique, du chant mais surtout du Soleil, en vénérant les Dieux, l’Humanité renforcera la puissance divine et sans la volonté de l’Homme, les Dieux ne seraient que bien peu de choses !

Avec le soutien d’Apollon, Artémis propose la création d’une nouvelle race féminine qui devra être forte, brave et compatissante et qui elle symbolisera la gloire de l’Olympe. Dans un même temps, Arès s’oppose à Athéna et Apollon, ce dernier leur rappelle que l’Humanité a reçu le don ambigu du libre arbitre. Pour Zeus, les Hommes n’oublieront jamais les Dieux. Héra, sœur et épouse de Zeus, déesse des femmes, du mariage, du foyer et de la fécondité, ne souhaite pas prendre part au conflit.

Pour Arès, les Hommes ont construit leur monde grâce aux empires, aux meurtres, à la destruction et à la guerre, par conséquent, leur cœur lui revient de droit. Selon Athéna, déesse de la Sagesse, de la Paix et de la Guerre intelligente et stratégique, les menaces d’Arès aggravent la situation.

Dans la mythologie grecque, Hadès est le dieu des Enfers, frère de Zeus, dieu des Cieux et de la Foudre et de Poséïdon, dieu de la Mer et des Océans.

Le terme « hadès » désigne « ce que l’on ne voit pas », autrement dit, le monde de l’invisible, celui de l’Au-delà.

D’un point de vue mythologique, Les Enfers est un lieu souterrain gouverné par Hadès. Pour y parvenir, il faut que l’âme paye son tribut à Charon, passeur du fleuve Styx, cours d’eau menant aux Enfers dont la porte est gardée par Cerbère, le chien à trois têtes (Cf. Orphée et Eurydice). Ce lieu situé sous la terre se divise en deux parties bien distinctes :

  • Les Champs-Élysées, où les âmes des héros et des gens vertueux goûtent à un repos bien mérité après leur trépas ;
  • Le Tartare, lieu purgatoire où tortures, actions punitives et supplices en tous genres y sont pratiqués (Cf. Le supplice de Tantale).

Dans le comics, il est question de l’Hadès, autrement dit, Les Enfers, le royaume des morts. Artémis et Athéna décident de réunir certaines déesses pour les rallier à leur cause, en un lieu situé au cœur de l’Hadès et appelé La Caverne des Âmes, source originelle de la vie, matrice de Gaïa où tourbillonnent des « lumières » qui se trouvent être des âmes de femmes tuées par la peur ou l’ignorance des hommes.

C’est Gaïa qui les garde dans une autre dimension en attendant de renaître et qui durant des siècles ont erré dans les limbes. Aphrodite, Déméter, Artémis, Athéna et Hestia se sont réunies en ce lieu afin de donner naissance aux « Filles de Gaïa », êtres dont le destin des hommes et des Dieux reposeront entre leurs mains.

Hippolyte est la première à apparaître, sa sœur Antiope, en second. Ici est l’émergence de milliers d’âmes réincarnées, prêtent à vivre une nouvelle vie. Vient ensuite, Ménalippe (Mélanippè dans la mythologie et dans l’histoire, signifie « cheval noir »), qui deviendra l’oracle de cette nouvelle race tant elle fait corps avec la nature. Puis, Aella, courageuse comme un faucon mais dont le cœur est aisément troublé.

Artémis s’adresse à ces nouvelles âmes fraîchement arrivées sur Terre en ces termes : « Vous êtes la race élue qui guidera l’Humanité sur la voie de la vertu, la voie de Gaïa. Athéna vous offre sa sagesse, puisse la lumière de la vérité et de la justice vous guider. Artémis vous offre le don de chasser. Déméter rendra vos champs fertiles. Hestia vous bâtira une cité et Aphrodite vous offrira le miracle de l’Amour. Votre force proviendra de ces dons qui sont votre patrimoine, votre pouvoir ».

Hippolyte est la reine et Antiope règne à ses côtés. Les deux sœurs devront veiller à ce que ces dons ne soient jamais détournés. Et Artémis d’offrir la ceinture de Gaïa à Hippolyte qui devra toujours la porter.

Ainsi naquirent les Amazones, communauté sacrée de femmes créée par les déesses de l’Olympe. Ce peuple vit dans une cité, lieu où règnent compassion et justice. Ce lieu se nomme Themyscira, célèbre lieu qui constitue le pouvoir et la gloire des Amazones, connu dans toute la Grèce Antique et également jalousé par les rois. Ce qui engendra des légendes sur des atrocités commises par les Amazones : meurtres, guerres et pillages en ont fait des parias que les Déesses pleurent maintenant. L’Humanité les juge différentes et étranges, voire quasi inhumaines. Et ce que les hommes ne comprennent pas, génère de la peur chez eux… Et c’est encore vrai aujourd’hui !

Pendant ce temps, Arès rumine sa vengeance et compte bien sur Héraclès pour décimer les Amazones. Dans sa quête de pouvoir ultime, le Dieu de la Guerre est prêt à jouer de patience pour atteindre son objectif. Voulant s’opposer à Artémis, Arès espère verser le sang sur le champ de bataille car le sang versé de l’Homme nourrit et renforce le dieu belliqueux qui ne souhaite qu’être le maître suprême.

Aux portes de Themyscira, Héraclès et Thésée (Cf. Les Douze travaux d’Héraclès et Thésée et le Minotaure, mythologie grecque) exigent à rencontrer Hippolyte, reine des Amazones, ce qu’avait prédit Ménallipe, l’oracle de Themyscira. Hippolyte s’oppose à Héraclès en essayant de raisonner ce dernier, lui proposant des accords de paix plutôt que de faire la guerre, car les Amazones désirent guider l’Humanité vers une vie meilleure.

Après une multitude de péripéties où Hippolyte réussit à s’extirper de sa prison où Héraclès l’avait enfermée, la reine ressent le désir d’un enfant. Suivant les conseils de l’oracle, Hippolyte sculpte une image dans l’argile du paradis et fait appel à Artémis en laissant son esprit communier avec la matrice de Gaïa, là où il restait encore une ultime et dernière âme…

Les Déesses de l’Olympe formulèrent alors une incantation destinée à cette âme et c’est ainsi que :

  • Déméter offrit à cette âme le pouvoir et la force de la Terre ;
  • Aphrodite lui offrit la beauté et un cœur aimant ;
  • Athéna, la sagesse ;
  • Artémis, l’œil du chasseur et l’unité des animaux ;
  • Hestia, le feu qui ouvrira le cœur des hommes ;
  • Hermès, la vitesse et le don de voler.

Tout cela appartiendra à cette dernière âme lorsqu’elle deviendra une femme, qui recevra le don de Gaïa, la vie. Hippolyte nomma cette âme devenue sa fille du nom d’une guerrière grande et sacrée : Diana.

1995 : DÉBUTS VIOLENTS

(Cf. Wonder Woman V2 n°93, janvier 1995. Scénario : William MESSNER-LOEBS - Dessin : Mike DEODATO Jr.).

Lors d’un rituel, une amazone nommée Artémis se voit recevoir des sandales offertes par Hermès ainsi que les bracelets d’Atlas qui lui confère la force de dix guerrières.

En effet, Artémis s’est montrée digne de porter le message de paix et d’amour des Amazones dans le monde des hommes. En cela, Hippolyte accepte Artémis en tant que sœur et fille. Cette dernière apparaît telle une fougueuse et sauvage guerrière. N’écoutant personne, elle reçoit pourtant le serment des Amazones mortes pour la liberté, celles qui ont combattu la brutalité et l’oppression.

Pendant ce temps, Diana défie sa mère, la reine Hippolyte et se pose des questions existentielles…

Dans les années 90, le personnage de Wonder Woman s’applique à vivre les affres du quotidien et s’interroge sur sa véritable ascendance. Remettant en cause la légende, elle pense être en réalité la fille illégitime d’Hippolyte et d’Héraclès. En fin de compte, il s’avèrera que Diana est la fille de Zeus, roi et dieu de l’Olympe.

A la même époque, Diana Prince dirige la Justice League et commande ses pairs… (Cf. chronique littéraire : Justice League Anthologie).

JUSTICE LEAGUE ANTHOLOGIE

Superman, Batman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern et tant d’autres ont, depuis leur création, partagé des aventures communes au sein de l’univers DC Comics.

Au fil de l’évolution éditoriale, les récits se sont faits plus riches et plus complexes ; avec ses cités imaginaires, ses planètes extraterrestres et ses super-vilains !

La Justice League, Ligue de Justice, demeure une constante de ces différents univers : la base de ce concept renvoie directement à la légende des Chevaliers de la Table Ronde, voire aux dieux de l’Antiquité. De ces derniers, les héros empruntent leurs dons et aptitudes surhumains. Ils empruntent aux premiers, la solidarité et les valeurs de noblesse et de courage. Défendant la Terre et l’Univers des différentes menaces qui s’imposent à chacun d’entre eux, les justiciers apprennent aussi à coopérer et à confronter leurs visions personnelles quant à la lutte contre le crime et la protection des opprimés.

A SUIVRE :

  • DC Comics présente Wonder Woman Anthologie - Part 2

 

 

Sources :

  • Wonder Woman Anthologie : Les mille et un visages de la Princesse Amazone - DC Comics - 2016
  • Justice League Anthologie : la plus grande équipe de super-héros - 27/10/2017

Voir également mythologies grecque et romaine.

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