QU’EST-CE QUE LA SORCELLERIE ? Partie 2

Pratiques considérées comme de la sorcellerie

Le terme « sorcellerie » est communément appliqué aux pratiques visant à influencer les énergies d'une personne, d'un lieu, d'un objet, etc.

Certains, comme les néopaïens, considèrent la nature maléfique de la sorcellerie comme étant une projection chrétienne. Cependant, le concept de « praticien de la magie » influençant le corps ou l'esprit d'autrui contre son gré était présent au sein de nombreuses cultures avant même l'introduction du monothéisme.

Plusieurs pratiques magiques sont assimilées à la sorcellerie, de telle sorte que les personnes qui les utilisent ont été considérées comme des sorcières ou des sorciers.

La nécromancie, consistant à demander à l’âme d'un mort de révéler l'avenir, est également considérée comme une pratique typique de la sorcellerie.

Pour René Guénon (1886-1951), écrivain, philosophe, orientaliste et métaphysicien, la magie est une technique par laquelle sont manipulées certaines lois naturelles délaissées ou inaccessibles aux savants modernes mais faisant l'objet d'anciennes sciences traditionnelles maintenant oubliées.

L'auteur insiste sur le caractère naturel des phénomènes en cause et dénonce le qualificatif de « surnaturel » qui leur est souvent fautivement attribué. Il s'agit, pour le pratiquant, d'exploiter des courants ou des entités psychiques et de les faire agir sur l'élément corporel. Il différencie ce domaine de celui de la théurgie qui, bien qu'ayant parfois des effets semblables, utilise, elle, des influences spirituelles, divines ou surnaturelles.

René Guénon a publié dix-sept ouvrages de son vivant, auxquels s'ajoutent dix recueils d'articles publiés à titre posthume, soit au total vingt-sept titres régulièrement réédités. Ces livres ont trait principalement à la métaphysique, au symbolisme, à l’ésotérisme et à la critique du monde moderne.

 

La sorcellerie dans l'Europe chrétienne

La caractérisation européenne de la sorcière ne provient pas d'une source unique. Certaines hypothèses suggèrent que les sorcières étaient simplement des femmes chamanes qui ont été progressivement transformées en figures malveillantes par la propagande chrétienne. Les personnages de Frau Hölle ou Holda peuvent en constituer des exemples évidents (Confère monolithe de Bassrode).

Dans les premiers temps du christianisme en Europe, la population, habituée à l'usage de la magie dans la vie quotidienne, attendait du clergé une forme supérieure de magie par rapport à l'ancienne magie païenne. Alors que la chrétienté concurrençait le paganisme, ce problème était d'une importance cruciale pour le clergé, qui peu à peu substitua aux pratiques ancestrales le culte des reliques des saints, reprenant ainsi l'usage populaire d'amulettes et de talismans.

L'image folklorique de la sorcière provient cependant de nombreuses sources, la caractérisation de la sorcellerie ne pouvant se résumer à une caricature de la prêtresse païenne. Elle a évolué au cours du temps et constitue une combinaison de nombreuses influences.

 

Le monde occidental contemporain

La Wicca est une religion polythéiste et un culte à mystères. Comme les Mystères d’Éleusis de la Grèce antique, elle consiste en des pratiques ésotériques, spirituelles et magiques nécessitant une initiation. Surtout connue et pratiquée dans les pays anglophones (États-Unis, Royaume-Uni, Canada), la Wicca est basée sur les mythologies celtique, germanique, grecque et égyptienne.

Le monolithe de l'Utah, découvert le 18 novembre 2020 et le monolithe de Las Vegas, découvert le 6 décembre 2020, évoquaient le pythagorisme, l'orphisme ainsi que les cultes à mystères de l'Antiquité.

Le monolithe de Gränichen suggère d'explorer le domaine de la magie.

 

QU’EST-CE QUE LA MAGIE ?

Définition

  1. Art de produire des effets inexplicables, par des moyens occultes.
  2. En religion, science, religion des mages, prêtres de la Perse.
  3. En ethnologie, dans les sociétés primitives, pouvoir secret pour atteindre la connaissance.

Autre définition « Science occulte qui permet d'obtenir des effets merveilleux à l'aide de moyens surnaturels. »

L'idée de magie requiert d'admettre l'existence de forces surnaturelles et secrètes. Cet art consisterait à connaître les puissances du ciel et de la nature afin de les utiliser, et, de recourir à des moyens d'action qui ne sont ni religieux ni techniques mais occultes, c’est-à-dire, secrets.

Le domaine de la magie en est venu à incorporer des éléments qui, ailleurs, relèveraient de la catégorie de la religion ou de la spiritualité, comme :

  • La Kabbale, une tradition de la mystique juive considérée comme ésotérique et secrète.
  • le yoga, un ensemble de doctrines spirituelles issu des religions indiennes dharmiques.
  • Le Yi Jing, ouvrage de divination issu de la cosmologie taoïste qui est une pratique spirituelle basée sur une mystique, une éthique, la connaissance de la médecine traditionnelle chinoise, la connaissance des énergies et de la géométrie sacrée.

 

Quel genre de magie et pourquoi ?

Augustin d’Hippone ou Saint Augustin, philosophe et théologien chrétien ayant vécu entre le 4ème et le 5ème siècle, distinguait dans la magie :

  • une forme « plus détestable » la goétie, qui est l’art et la pratique de l’invocation des démons. Cette pratique s’oppose à la théurgie.
  • une forme « plus honorable », la théurgie. Magie permettant d’invoquer les bons esprits et les puissances surnaturelles aux fins louables de pouvoir communiquer avec Dieu, les divinités, la Lumière, la Source.

Depuis la fin du Moyen Âge, vers 1450, les savants font la distinction entre deux sortes de pratiques, en fonction de leurs buts moraux :

  • la magie noire (« nigromancie »),
  • la magie blanche (« mageia »).

Les statuts de Narbonne (1638) exposent la séquence suivante, décroissante en valeur : magiciens, devins, enchanteurs, sorciers.

 

Quelques définitions

Proclus, philosophe néoplatonicien, définit la théurgie ainsi : C’est « une puissance plus haute que toute sagesse humaine, qui embrasse les bienfaits de la divination, les vertus purifiantes de l’initiation, bref toutes les opérations de la possession divine ».

André-Jean Festugière (1898-1982), philosophe dominicain français, philologue, spécialiste du néoplatonisme, notamment de Proclus, raconte que la théurgie est un « système religieux qui nous fait entrer en contact avec les dieux, non pas seulement par la pure élévation de notre intellect vers le noûs divin, mais au moyen de rites concrets et d'objets matériels ». Le noûs, est en philosophie et dans l’Antiquité grecque ; l’intelligence, l’esprit, l’intellect.

Pierre A. Riffard : « La théurgie est une forme de magie, celle qui permet de se mettre en rapport avec les puissances célestes bénéfiques pour les voir ou pour connaître ou pour agir sur elles (par exemple en les contraignant à animer une statue, à habiter un être humain, à révéler des mystères). »

 

LA WICCA CONTEMPORAINE

Le mot « sorcellerie » se dit « wiccacraeft » en vieil anglais et « witchcraft » en anglais moderne.

Les termes « wicca » et « wicce » désignent respectivement « le sorcier » et « la sorcière », le pluriel est « wiccan ». Le verbe « wiccian » signifie « ensorceler », « pratiquer la magie ».

Pour certains adeptes initiateurs du mouvement wiccan, le terme « wicca » signifierait « l'art des sages ».

Selon les écrits de l'ethnologue Margaret Murray dans l'édition de 1957 de l'Encyclopaedia Britannica, la signification du mot sorcière « witch » est liée à celle du mot « savoir », « wit ».

Le mot « wizard », étymologiquement « celui qui sait », désigne aujourd'hui « un sorcier », « un magicien », qui tire son origine du vieil anglais « wys/wis », signifiant « sage ». Il est à rapprocher du terme « wise », qui signifie « sage », issu de la même racine que le mot allemand « wissen » qui signifie « savoir ».

D'autres étymologies accolent les origines du terme au culte d'Hécate dans la Grèce antique ou rattachent le mot « wicca » à l'indo-européen « wic/weik », termes qui signifient « soumettre » et « changer ».

La Wicca ou le wiccanisme est un mouvement spirituel et ésotérique qui inclut des croyances telles que le chamanisme, l'animisme, le druidisme, souvent teinté de polythéisme réunissant, par syncrétisme, plusieurs religions anciennes : grecque, celtique, nordique, germanique et égyptienne.

Les Wiccans sont des adeptes qui prônent le culte de la nature, mère nourricière, et, pratiquent pour une grande partie la magie, et, en font un art de vivre dans leur quotidien.

La Wicca est un culte à mystères où certaines divinités sont vénérées et honorées :

  • Hécate, déesse de la magie, symbolise la Nouvelle Lune,
  • Artémis, déesse de la nature & de la chasse, symbolise le croissant de lune,
  • Séléné, déesse de la Lune, symbolise la Pleine Lune.

D’autres déesses, prêtresses et magiciennes peuvent également être invoquées :

  • Circé, très puissante magicienne grecque,
  • Gaïa, déesse primordiale,
  • Hathor, déesse égyptienne de l’Amour, de la Maternité, de la Beauté, de la Musique et de la Joie,
  • Freya, déesse nordique assimilée à Vénus et à Athéna, etc.

 

La philosophie wicca

Dans la Wicca, « Tout est Un » et donc le divin est partout, en toutes choses, comme dans l’animisme et le shintoïsme, littéralement la « Voie des dieux », religion polythéiste japonaise. Dans la Wicca, tout doit être honoré car tout est sacré :

  • Les wiccan s'appuient sur un principe de tolérance et sur le respect de la nature.
  • La Wicca se réclame d’un art de vivre en harmonie avec son environnement, prônant le respect d’autrui ainsi qu'une démarche de partage avec ce dernier.
  • Les wiccan croient en l'existence de la magie, considérée comme une « énergie cosmique » présente en chacun de nous et partout où elle peut s’exprimer, être ressentie et être captée.
  • L'autre principe prépondérant dans la Wicca est celui de la Loi du Triple Retour : tout ce que l'on fait sera rendu trois fois, peu importe qu'il soit positif ou négatif.

La magie est une pratique fondée sur la croyance en l'existence d'êtres, de pouvoirs et de forces occultes (secrets, cachés) et surnaturels, permettant d'agir sur le monde matériel par le biais de rituels spécifiques.

Les évolutions des connaissances scientifiques dans le monde occidental chrétien depuis la période médiévale, en donnant des explications aux phénomènes naturels se sont progressivement opposées à la croyance en la magie.

Cependant, selon des anthropologues comme Evans-Pritchard, qui décrit la magie chez les Azandé comme « une philosophie naturelle associée à une réponse socialement appropriée et culturellement significative au problème de l’inconnu négatif », la croyance en la magie ou sorcellerie n'est pas incompatible avec une appréciation rationnelle de la nature.

D’un point de vue contemporain et ethnologique, la magie et sa pratique constituent une pensée magico-religieuse.

 

SYNTHÈSE ET CONCLUSION

Comme les monolithes de l’Utah, de Piatra Neamt, d’Atascadero, de l’île de Wight, de Las Vegas, d’Oudehorne, de Pinawa, de Toulouse et de Baasrode, le monolithe de Gränichen révèle un principe cosmique où se trouve Trois Unités en dehors desquelles rien ne peut exister.

Ces dix monolithes expriment trois choses inévitables que sont la manifestation d’un pouvoir, d’une sagesse et d’un amour qui sont les attributs de Dieu dans sa Maison de Lumière.

Comme le monolithe de Pinawa, le monolithe de Gränichen évoque le chamanisme et indique que c’est une pratique ancestrale connue en Europe du Nord et de l’Est avant l’ère chrétienne.

Comme les monolithes de Piatra Neamt et de Baasrode, il évoque les mythologies germanique et nordique.

A travers la mythologie scandinave, il révèle des concepts de sorcellerie et de magie.

Le monolithe de Las Vegas évoquait un culte à mystères issu de la Grèce antique, les Mystères d’Éleusis.

Le monolithe de Gränichen évoque également un culte à mystères contemporain, la Wicca. Cette religion polythéiste syncrétique, considérée comme un mouvement spirituel, utilise la magie et nécessite une initiation.

En outre, la Wicca peut être pratiquée d’une manière personnelle, en usant d’une démarche intellectuelle et spirituelle. Cette pratique est appelée la « Wicca de salon ».

D’un point de vue contemporain et ethnologique, la magie et sa pratique constituent de nos jours une pensée magico-religieuse.

Le monolithe de Gränichen a été découvert dans un pays où la montagne couvre environ 60% du territoire. Ce monolithe dévoile ainsi la symbolique de la montagne déjà évoquée par les monolithes de l’Utah et de Piatra Neamt, d’Atascadero et de Las Vegas.

La montagne représente l'âme et son élévationla lumière divine ainsi que la vérité ultime. La montagne peut être considérée comme une puissance immobile appartenant à la sphère suprahumaine où gravitent les étoiles, les corps célestes ainsi que le royaume des dieux.

 

A SUIVRE : Monolithe de Glastonbury Tor, Angleterre, Royaume-Uni, Europe

Sources, cartes et photos : Wikipédia - Merci et Gratitude

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