Vue de l’Alte Prager Hütte sur le glacier Schlatenkees et le Großvenediger, Hohe Tauern, Alpes, Autriche

BRÈVE HISTOIRE DE LA GLACIOLOGIE

En 1703, un philologue et théologien allemand s’interroge sur les origines et les mouvements « des monts de glace ».

En 1706, un médecin et naturaliste suisse, surtout connu pour son interprétation des fossiles comme vestiges du Déluge, étudie scientifiquement les glaciers alpins dans L’histoire naturelle de la Suisse.

En 1779, un physicien, géologue et naturaliste genevois publie Voyage dans les Alpes. Il porta des recherches sur les Alpes, notamment sur le massif du Mont-Blanc.

En 1821, un ingénieur, naturaliste, hydrologue et glaciologue suisse a joué un rôle important dans l’élaboration de la théorie glaciaire. Il porta notamment l’étude sur les blocs erratiques qui ont été transportés durant les climats glaciaires.

En 1840, un paléontologue, botaniste, zoologiste, ichtyologiste et géologue suisse reprend cette étude et publie Étude sur les glaciers. Il propose d’une manière scientifique l’existence d’un âge glaciaire. C’est aussi la date où l’Antarctique commence à être cartographié : la mer Ross, la cordillère Antarctique et deux volcans, le mont Erebus en activité et le mont Terror éteint.

En 1881, un naturaliste, physiologiste, limnologie (sciences des eaux continentales), sismologue et enseignant suisse publie le premier Relevé systématique des fonds glaciaires.

 

Définition de la glaciologie

La glaciologie est une science de la Terre qui étudie la nature physique et chimique des systèmes glaciaires et périglaciaires. C’est l’étude la cryosphère.

La cryosphère désigne toutes les parties de la surface des mers ou des terres émergées où l’eau est présente à l’état solide. Elle inclut les volume de neige, les glaciers, les inlandsis, les banquises, les icebergs, la glace de mer, de lac et de rivière ainsi que les pergélisols.

La cryosphère devient un élément important concernant le changement climatique. Elle entretient des liens complexes et d'interdépendance avec le climat et l'océan.

Le rôle d’un glaciologue est de déterminer les principales caractéristiques des surfaces englacées. La recherche actuelle porte sur deux plans :

  • Sur le plan physique, établissement d’un bilan de la masse glaciaire et sur le comportement de la glace.
  • Sur le plan chimique, des études sont portées sur la glace, le sol et l’air afin de mieux comprendre l’évolution de la glace.

 

Quelques définitions

La glace est l’eau à l’état solide.

Un glacier est une masse de glace formée par l’accumulation et le tassement de neige.

Les glaciers représentent 60 à 70 % des eaux douces de la planète, et, constituent également une partie importante de la cryosphère. 95 % des terres englacées se situent aux hautes latitudes, notamment l’inlandsis de l'Antarctique et du Groenland.

Généralement, il existe deux zones dans un glacier :

  • la zone d'accumulation : partie du glacier où les précipitations de neige se transforment en glace. C’est la zone des neiges éternelles, là où la glace est rarement mise à nu. La zone d'accumulation correspond en général à 60 à 70 % de la superficie d'un glacier alpin ;
  • la zone d'ablation : partie du glacier où la fonte importante provoque la diminution de l'épaisseur du glacier jusqu'à sa totale disparition au niveau du front glaciaire, qui peut prendre la forme d’une falaise ou d’une colline par exemple.

Un front glaciaire est la limite basse d'un glacier qui peut prendre la forme, d’une falaise ou d’une colline par exemple.

Une moraine est un amas de débris rocheux, érodé et transporté par un glacier. Les matériaux qui se détachent des versants de la montagne sont véhiculés par le glacier et déposés lorsque celui-ci fond, généralement à la même altitude qui engendre un entassement rocheux.

Les neiges éternelles sont le résultat d’une couverture neigeuse qui ne fond pas totalement durant la saison chaude. Ces neiges éternelles se retrouvent à l’étage nival, qui vient après l’étage alpin, où la majorité des précipitations sont sous la forme de neige. On y retrouve également des glaciers et des rochers.

Un névé est une accumulation de neige qui peut perdurer en dessous de l’étage nival, même pendant l’été et peut être à l’origine d’un glacier. Ce phénomène s’explique par une orientation ou un relief particulier du terrain qui permet de ralentir ou d’empêcher la fonte des plaques de neige, alors que la température ambiante est supérieure à celle de fonte. Depuis le canton de Genève, il a été observé un névé en forme de cygne visible sur le massif du Jura.

La banquise est une étendue de glace, formée à la surface de l’eau par solidification des couches supérieures d’eau. Si elle se forme en mer, elle est appelée glace de mer. La banquise peut également se former sur les lacs ou les cours d’eau. La flottabilité de la banquise est due à la densité de la glace qui est moins dense que l’eau liquide. Ainsi, la glace flotte grâce à la poussée d’Archimède.

La banquise pérenne possède une épaisseur de trois à quatre mètres. C’est une banquise ancienne de plusieurs années et qui persiste à la fonte estivale.

La banquise saisonnière ou banquise annuelle ou hivernale) a moins d'un an. Elle se forme durant l’hiver polaire, lorsque la température de l’eau de mer descend en dessous de - 1,8°C ou quand la température de l’eau douce descend en dessous de 0°C.

Une calotte glaciaire est un type de glacier formant une vaste étendue de glace continentale, dont la superficie n'excède pas 50 000 km2. Au-delà de cette mesure, il est question d’inlandsis. En raison de leur position (généralement polaire), de leur surface et de l’albédo, les calottes glaciaires jouent un rôle majeur dans le climat de la planète.

L’inlandsis est une grande étendue de glace qui recouvre un continent et qui peut atteindre plusieurs milliers de mètres d’épaisseur. Cet inlandsis peut se prolonger à la surface de la mer et former des plateformes de glace.

Une plateforme de glace ou barrière de glace est une structure glaciaire qui constitue le prolongement d’un glacier ou d’un inlandsis. Une barrière de glace est alimentée par l’écoulement d’un glacier en amont ainsi que par l’accumulation de précipitations neigeuses. Les barrières de glace sont plus épaisses que la banquise et produisent des icebergs par vêlage qui iront fondre dans l’océan.

Iceberg à l'ouest de la péninsule Antarctique

Un iceberg, « ijsberg » en néerlandais, littéralement « montagne de glace », est une vaste masse de glace qui flotte dans la mer et dérive lentement dans les eaux salées. Les icebergs sont répertoriés, par taille, par forme et par couleurs et il existe une classification. Les icebergs sont le résultat des vêlages.

En glaciologie, le vêlage est la production d’icebergs par un glacier. Des masses de glace issues d’un glacier se détachent du front glaciaire et se retrouvent dans une étendue d’eau. Il est dit que ce phénomène a été accentué par le changement climatique.

La glaciologie est reliée à la paléoclimatologie. Les glaces de l’inlandsis constituent de véritables archives historiques. Aujourd’hui, la glaciologie est considérée comme une discipline majeure dans la compréhension du système climatique.

 

Formation de la baie Burrard en Colombie-Britannique

Le bassin de Géorgie s’est formé il y a 80 millions d'années. Il se situe entre les montagnes qui bordent la région de Vancouver et ce qui deviendra l’île de Vancouver. Durant des millions d’années, ce bassin s’est recouvert de sédiments.

Il y a 2,5 millions d’années, les glaciations engendrent la formation d’un inlandsis sur les massifs de la chaîne Côtière. Des glaciers se forment, notamment autour de la région de Vancouver. Il y a 25 000 ans, les glaciers ont sculptés les paysages actuels, notamment la baie Burrard.

Lors d'une période glaciaire, les phénomènes suivants se produisent à la suite du refroidissement climatique :

  • Formation d’inlandsis qui s’installent progressivement dans les régions continentales des hautes latitudes ;
  • Baisse du niveau de la mer : l’amoncellement de glace sur les continents provoque la baisse du niveau des océans et provoque l’émersion d’une partie des plateaux continentaux ;
  • Variation du niveau des océans ;
  • Mouvements tectoniques verticaux qui affectent les régions englacées ;
  • Modification de la circulation océanique mondiale.

Le Nord canadien se compose des régions arctiques qui couvrent 40 % de la superficie du pays. Avec la fonte annoncée de la banquise et de l’Inlandsis, ce territoire est devenu un enjeu géostratégique majeur.

En 2019, une étude a montré qu’une augmentation continue de l’activité des rivières atmosphériques pourrait être à l’origine de l’augmentation de la fréquence de la fonte de la glace. Par exemple, entre 2000 et 2020, en Antarctique, 60% des vêlages de la calotte glaciaire ont été déclenchés par l’arrivée de rivières atmosphériques (Confère recul des glaciers depuis 1850).

 

TEMPÊTES DE NEIGE, BLIZZARDS ET PLUIES VERGLAÇANTES AU CANADA

Janvier 2024 : Une tempête de neige s’est abattue sur le sud de la Colombie-Britannique, notamment sur l’île de Vancouver, à Vancouver, le Grand Vancouver et la côte Sunshine. Cette tempête hivernale a engendré des pluies verglaçantes et des vents froids, dans la vallée du Fraser et dans certaines régions côtières du nord, dont Bella Coola et Prince Rupert.

Le lundi 5 février 2024 : Une partie du pays fut paralysée par une tempête de neige dite « historique ». Les maisons furent bloquées et les voitures ensevelies. Les réseaux de transport furent paralysés et commerces, écoles et institutions durent fermer. Il est tombé un mètre de neige en un week-end à l’est du Canada et certaines régions ont reçu plus de 100 cm. Ce fut le cas sur l’île du Cap-Breton, situé dans la province de la Nouvelle-Écosse, où l’état d’urgence fut déclaré. L’aéroport d’Halifax fut également bloqué et les transports en commun de la ville ont été suspendus.

Décembre 2024 : Une tempête majeure venant du Pacifique a provoqué de fortes chutes de neige ainsi que des vents violents provoquant des conditions de blizzard, de la Californie aux États-Unis à la Colombie-Britannique au Canada.

Une tempête hivernale est un événement dans lequel le vent est associé à une série de précipitations qui ne se produisent qu’à des températures près ou sous le point de congélation : neige, neige mouillée, pluie et neige, grésil ou pluie verglaçante. Les tempêtes ne se limitent pas nécessairement à la saison hivernale. Elles peuvent survenir dès la fin de l’automne jusqu’au début du printemps.

Une tempête de neige est un phénomène météorologique produit par une dépression formée par une masse d’air, dont les températures se situent sous le point de congélation, ce qui engendre de fortes précipitations sous forme de neige. Si la neige, poussée par les vents engendre de la poudrerie, la visibilité sera fortement réduite et provoque des conditions de blizzard.

 

La chaîne Côtière et les montagnes North Shore

La cordillère de l'Ouest recouvre presque entièrement la Colombie-Britannique et le Yukon ainsi que le sud-ouest de l’Alberta.

La chaîne Côtière ou Coast Mountains est une chaîne de montagne qui s’étend le long de la Colombie-Britannique et le Yukon au Canada, et, l’Alaska du Sud-Est aux États-Unis. Le point culminant est le mont Waddington (4016 mètres).

Cette chaîne constitue la continuité des chaînes côtières du Pacifique ou cordillère du Pacifique (Pacific Coast Ranges), situées aux États-Unis. Cette série de montagnes logent la côte occidentale de l’Amérique du Nord, depuis l’Alaska jusqu’au Mexique.

La chaîne Côtière influence d’une manière importante le climat de la Colombie-Britannique. Les montagnes forcent l’air humide provenant de l’océan Pacifique à s’élever et occasionnent l’accumulation de nuages qui génèrent des précipitations sur les forêts luxuriantes des pentes occidentales. Ce qui engendre sur certaines parties de la côte les pluies les plus importantes de l’Amérique du Nord.

Les montagnes North Shore ou North Shore Mountains, sont un massif montagneux qui surplombent la région de la ville de Vancouver, sur la rive nord de la baie Burrard. Les North Shore font partie de la chaîne Côtière, dont elles constituent l’extrémité sud-ouest.

Une des formations les plus caractéristiques des montagnes North Shore, est « Les Lions », The Lions en anglais. Elle est constituée de deux pics jumeaux qui culminent à 1 654 mètres. Cette formation est nettement visible de la plus grande partie de la région de Vancouver. Les Squamish ont nommé ces deux sommets, qu’ils considèrent comme sacrés, « Ch’ích’iyúy Elx̱wín », qui signifie « sœurs jumelles ».

Mont Waddington, Chaîne Côtière, Coast Mountains - Colombie-Britannique, Canada

 

A SUIVRE : Monolithe de Vancouver : Brève histoire du Canada

Sources, cartes et photos : Wikipédia - Merci et Gratitude

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