Frozen River
14 juil. 2009
Réalisation et scénario : Courtney Hunt
Pays : USA
Année : 2008
Genre : Drame
Production : Cohen Media Group
Distibution : Rezo Films
Synopsis
L’histoire de deux femmes que le destin réunit dans la pauvreté. Ray, mère de famille, manque cruellement d’argent malgré son emploi de caissière dans une petite épicerie de la ville. Elle vit dans une situation précaire, dans un mobile home avec ses deux enfants. A la recherche de son mari disparu avec les économies du foyer, elle rencontre Lila, jeune mère célibataire Mohawk qui lui propose un moyen de gagner rapidement de l’argent : faire passer illégalement des immigrés clandestins à travers la rivière gelée de saint Lawrence, délimitant la frontière entre les Etats-Unis et le Canada. Cette partie de la frontière étant située dans la réserve indienne, elle ne tombe pas sous la juridiction américaine.
Le contexte du film
Frozen River fut à la base un projet de court-métrage. L’idée est née quand Courtney Hunt découvre le trafic d’immigrés à la frontière canadienne, dans l’Etat de New York, où se trouve plusieurs réserves d’Indiens, donnant lieu à des situations juridiques hors normes. Elle fut surprise des risques que prennaient certaines femmes indiennes en traversant la rivière gelée Saint Lawrence.
Qui sont les Indiens Mohawks ?
Dans le film, ce peuple indigène nous apparaît comme une petite communauté sans problème, où l’on a apprend aux jeunes à respecter les anciens ainsi que les vraies valeurs humaines.
Les Mohawks sont une ethnie faisant partie de la confédération iroquoise des Six Nations. Ils résident au Québec, en Ontario et dans le nord-est des Etats-Unis d’Amérique.
La fin justifie-t-elle les moyens ?
La réalisatrice dépeint une situation assez paradoxale, mettant en scène des personnages en proie à des alternatives extrêmes soulevant une certaine éthique. Exploiter la misère des uns afin que les autres puissent subsister. La dénonciation du trafic est l’un des sujets traités dans ce film, mais il l’est d’une façon assez subtile, que seule une femme aurait pu faire. Le point de vue de Courtney Hunt s’attèle à nous montrer les raisons pour lesquelles, Ray, mère de famille célibataire doit se battre pour survivre. D'une façon honnête et juste, elle décrit la condition des mères célibataires, sans ressources, vivant dans la précarité, intolérable à notre époque, et bien souvent marginalisées. La détermination du personnage à vouloir sauver le peu qu’il lui reste, est honorable à tout égard et on ne pourra lui en faire le reproche.
Ici, le point de vue adopté est fort intéressant : le spectateur placé en tant qu’observateur ne pourra que blâmer ce système qui engendre ses pauvres et les dénigre en les pourchassant .
Du vrai cinéma d’Art et Essai, qui nous laisse en pleine réflexion d’une société qui se crée ses propres maux sans vouloir trouver une solution pour les résoudre.
Du cinéma indépendant comme on voudrait en voir plus souvent...