Petite boule grise, rayée de blanc, qu'un jour de février, on a déposé délicatement au creux de mes mains, je t'ai choisi pour t'aimer et te protéger, consciente du fait que c'est avant tout ton esprit qui m'a choisi. Pesant à peine quelques grammes, tu te blotissais déjà dans mes bras, recherchant ma chaleur, je te parlais, tu me répondais.

 

 

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Guidé par le son de ma voix, tu rampais difficilement pour me suivre et je t'attendais pour ne pas que tu te perdes, pour ne pas que tu te sentes paniqué.
Tu têtais ton biberon avec énergie, actionnant frénétiquement tes petites oreilles frêles, d'avant en arrière sous l'action de la succion, adorable châton que tu étais.
Tu t'endormais sur le dos, tout près de mon visage, les pattes repliées, par mimétisme, mignonne petite pelote de poils.
Un jour, je découvris ton morceau de queue et je pris peur de t'avoir blessé par mégarde. J'appris par la suite que tu possédais des origines siamoises et comprenais ton aptitude à converser.

 

Lors de nos promenades, je te glissais dans la poche avant de ma salopette, te permettant de pouvoir observer le monde de ma hauteur, intrigant les passants attendris. Je t'initiais aux voyages par le biais du train et de la voiture, depuis tu y as pris goût, regardant avec curiosité le paysage se déroulant sous tes grands yeux de félins, l'un jaune, l'autre orange, particularité qui étonnera toujours les personnes qui te rencontrent, tout comme ta queue en forme de point d'interrogation.
Quatre mois à peine et tu aimais jouer avec le papier et les livres, il te fut interdit d'y toucher le jour où tu t'acharnais sur un de mes bouquins, la tapisserie ayant souffert de tes multiples coups de griffes.

Puis tu as grandi, treize ans après, tu es toujours là, près de moi, mon compagnon, mon protecteur, petit moteur ronronnant au fil de mes caresses...
Ton activté préférée restant la sieste, tu adores te prélasser dès qu'un rayon de soleil pointe le bout de son nez. C'est dans ces moments là que tu redeviens un châton aux attitudes attendrissantes.
Bavard, tu m'accueilles lorsque je rentre à la maison, tu n'hésites pas à me faire la conversation.
Atteint d'une extraordinaire logorrhée, parfois, je ne sais comment interpréter tes miaulements, ayant appris ta gestuelle, aujourd'hui, je suis à même de comprendre ce que tu veux me dire.
Je te surnomme souvent, par fantaisie, car j'adore te trouver des pseudonymes amusants, qui font que nos échanges restent uniques : Monsieur Moumoute ou Monsieur Poi-Poil, parce que ta fourrure est dense. Monsieur Moustache, car il t'arrive de perdre une vibrisse de temps à autre, certains te prénomment "Bibi", ce qui signifie "chéri" en arabe, tous ces substantifs me rappellent que tu es un petit coeur... de chat !
L'eau ne te rebute en aucun cas. Une de tes activités favorites reste "le trempage des pattes" lors de mes ablutions, tu continues à me faire la conversation, éternellement...

Protecteur de mes repos nocturnes, tu me réveilles lorsque le cauchemar se fait ressentir dans mon esprit. Tu veilles sur moi, tu me préviens et de cela, je t'en serais à jamais reconnaissante.
Délicat, tu manges avec ta patte, attrapant avec attention la nourriture qui git dans ton auge. Il arrive qu'une de ces boulettes de viande se coince malencontreusement dans tes griffes, c'est alors que tu secoues énergiquement ta patte pour la faire voltiger, décorant, malgré toi, le papier peint !
Possessif, dès qu'un inconnu de sexe masculin surgit, tu le toises afin de savoir si ses intentions ne sont point mauvaises.
Boudeur, quand je me fâche, tu n'es pourtant pas rancunier.
Têtu, quand tu as décidé de faire la fête aux déchets.
Câlin et extrêmement affectueux, des caresses, tu en demandes à chaque fois que tu aperçois ma main.
Mélomane, quand je me mets à mixer, tu apprécies la musique que je joue et n'hésites pas à me le faire savoir en remuant frénétiquement ta queue. Tu exécutes à chaque fois, ce que j'appelle la  "danse des coussinets". Ces derniers que j'aime à caresser pendant de longs moments au son de ton ronronnement ; vibrations incessantes de ton larynx (qui sait ?!), instants de pure détente, de relaxation, je m'endors, l'esprit apaisé d'avoir passé et repassé mes doigts dans ta robe touffue.

Ton petit pêché mignon : les viennoiseries !

L'odeur exquise d'un croissant te fait immédiatement tourner la tête et tu n'as de cesse d'en réclamer un bout dès que je dispose de cette magique patisserie.

Solitaire, tu n'aimes pourtant pas rester seul, je le sais.
Coquet, tu l'es ! Tu apprécies les séances de brossage intense, ce qui, je le conçois, doit être bien agréable pour toi...

 

Mon chat de la chance, mon bienfaiteur, celui qui sait me saluer avec respect et que je salue également chaque jour avec humilité.

Tu es mon maneki-neko, le seul et l'unique !

 

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