Les cétacés : recensements & observations
16 juil. 2012
Lieux de vie, observations écologiques
Plus de quatre vingt espèces de cétacés peuplent la quasi totalité des mers, fleuves et océans du globe. De l’Antarctique à la Terre de Feu en passant par le Golfe de Gascogne, la mer Méditerranée et l’Océanie, ces mammifères marins sont également un bon indicateur de l’état des océans de la planète.
En mer Méditerranée
Depuis 1991, le Groupe de Recherche sur les Cétacés (GREC) a pu recenser une multitude d’espèces. En Méditerranée, il existe vingt espèces répertoriées, seule une dizaine a pu rencontrées et huit composent l’essentiel du peuple de la mer Méditerranée occidentale (les espèces orientales sont moins connues).
Espèces le plus souvent rencontrées
Rorqual, dauphin bleu et blanc, dauphin de Risso, globicéphale noir, dauphin à bec court, grand dauphin (Tursiop truncatus qui est une espèce côtière), cachalot commun et baleine à bec de Cuvier aussi appelée Ziphius.
Dauphins bleu et blanc
En Polynésie française
La Polynésie est constituée de 121 îles réparties sur 5 millions de km². Des observations ont été effectuées durant neuf années au sein de quatre archipels : Les Marquises, l’archipel de la Société et Tahiti ainsi que l’archipel de Tuamotu.
Au sein de l’archipel polynésien, on rencontre plusieurs espèces de cétacés dont six espèces fréquentes : dauphin à long bec, dauphin à bec étroit, dauphin tacheté, dauphin d’Electre (Péponocéphale), grand dauphin et mégaptère.
Dauphins à long bec
Les îles Marquises constituent un havre de paix et un paradis marin pour les dauphins ainsi qu’un lieu privilégié d’hivernage pour les baleines. L’archipel de Tuamotu, constitué d’environ 70 îles, est situé entre les Marquises et l’archipel de la Société. On y rencontre neuf espèces de dauphins ainsi que des mégaptères, des cachalots, des mesoplodons ainsi que des Tursiops.
Les delphinariums : mon expérience
Le dauphin est un mammifère marin qui a toujours fasciné l’homme et les nombreux films et documentaires ont largement contribué à faire de cet animal la mascotte des delphinariums et du grand public. Or, les cétacés sont par définition des animaux sauvages habitués à vivre dans le vaste océan, parcourant parfois des milliers de kilomètres.
Etant moi-même fascinée par les cétacés, je pensais que le seul moyen de pouvoir en admirer était d’aller dans un delphinarium. En 1994, je découvrais le parc aquatique à Antibes où je pus voir en chair et en os dauphins, otaries, orques épaulards, phoques et requins. Ma première réaction fut d’être émerveillée, puis s’ensuivit une grande déception. Ce parc ressemblait à un zoo aquatique où les animaux faisaient leurs petits tours de passe-passe, réglés comme du papier millimétré, à horaires fixes pour épater le public, tout en nous expliquant que les cétacés avaient pour habitude d’exécuter « ces tours » dans leur milieu naturel.
Mais les delphinariums profitent de la crédulité et de la méconnaissance du public sur les cétacés. Tout le monde trouve cela extraordinaire et applaudit au moindre saut et à la moindre pirouette effectués. Le spectacle est fabuleux à regarder et a de quoi faire briller les yeux des petits comme des grands. Oui, mais voilà…
Après avoir visité le parc, je ressentais une étrange sensation de gêne et de malaise mêlée à de la culpabilité. Comment pouvais-je créditer de telles pratiques d’autant plus que le parc ressemblait étrangement à un parc d’attraction dont l’entrée était très onéreuse à l’époque.
Comment pouvais-je accorder une quelconque confiance à un parc d’attraction qui retenait prisonniers des animaux sauvages ? Moi qui prônait le concept de liberté à travers l’image symbolique du dauphin, quelle ne fut pas ma déception en voyant ces animaux parqués dans des « aquariums », c’est comme si je m’étais vue enfermée derrière des barreaux. J’étais en colère, peinée et pleine de désillusions et je jurais de ne plus remettre les pieds dans un delphinarium (NB : J’évite également les zoos et les cirques).
Cette expérience me poussait d’ailleurs à entamer des études d’océanographe mais je fus vite fait rattrapée par les arts du spectacle ! Aujourd’hui, nous sommes en 2012 et je n’ai toujours pas dérogé à mes principes et c’est également avec joie que j’ai découvert une autre manière de contempler les dauphins, ce qui me permet également de contribuer à la protection et à la sauvegarde de notre environnement.
Si vous souhaitez vous aussi observer les cétacés, sachez qu’il existe des excursions basées sur l’éco-tourisme, ce qui permet de préserver les animaux dans leur environnement sans les réduire en esclavage et les rendre dépendants de la main de l’homme. Les cétacés sont des êtres très intelligents pouvant égaler celle de l’homme, à ce titre, ils ont le droit de vivre libres et nous nous devons de faire en sorte qu’ils le restent car il faut garder en tête que ce ne sont pas des animaux domesticables.
Pourtant, en liberté, le dauphin à déjà apporter la preuve de son intelligence : non contents de sauver les naufragés, ils s’avèrent que dans certains pays, les dauphins s’allient aux pêcheurs afin de rabattre les bancs de poissons, un bel exemple d’entre-aide inter-espèces et de vie en symbiose.
Quelques bonnes raisons pour ne plus fréquenter les delphinariums et pour ne pas exercer le métier de dresseur
Les dauphins captifs sont contrôlés par la nourriture. Un dauphin adulte peut ingurgiter jusqu’à 25 kilos de poissons et dès qu’il est rassasié, il cessera d’obéir et de faire des tours.
Un dauphin captif a une espérance réduite de 10 à 20 ans par rapport à un dauphin vivant en liberté.
L’espérance moyenne de vie d’un dauphin vivant en liberté s’évalue entre 40 et 50 ans, certains dauphins peuvent même vivre jusqu’à 60 ans.
Les dauphins des parcs aquatiques sont des espèces sauvages qui se voient séparées du reste du groupe. Il est à noter que les dauphins sont des animaux sociaux et les séparer de leur groupe constitue un grand bouleversement dans leur vie.
Les dauphins captifs ne proviennent pas tous du même groupe. Les individus de groupes différents ainsi mélangés se retrouvent en situation de stress, deviennent agressifs, violents voire suicidaires.
La demande en dauphins de la part des delphinariums entraîne les massacres perpétrés actuellement au Japon.
Aller voir un spectacle aquatique dans les delphinariums, c’est conforter l’idée qu’il existe une forte demande pour ce genre de spectacle.
Casser le marché en ne fréquentant pas ou plus les delphinariums, serait un moindre mal pour ces mammifères marins qui restent des animaux sauvages qui doivent rester en liberté.
La vie en captivité reste un enfer pour les animaux qui la subisse. Dans l’océan, les dauphins et orques ont pour habitude de parcourir des milliers de kilomètres chaque jour. En captivité, ces animaux se voient obligés de tourner en rond dans des bassins non adaptés : les conditions de vie poussent les dauphins captifs à des comportements contre-nature.
Catastrophe écologique
En Juin 2008, il a été constaté un échouage massif d’une centaine de dauphins à Madagascar. Les causes avancées sont diverses : il s’agirait d’une épidémie due à une intoxication naturelle ou humaine, accompagné d’événements océanique et météorologique.
En outre, l’hypothèse l a plus plausible reste l’utilisation de sonars de bateaux réservés à la recherche pétrolière.
En Février 2009, aux Philippines, dans la baie de Manille, 200 à 300 individus se sont échoués en eau peu profonde dû à un séisme sous-marin qui a endommagé les tympans et le système d’orientation des cétacés. Heureusement, les dauphins ont été réorientés vers le large lors d’une opération de sauvetage.
Alerte rouge dans les eaux mauritaniennes
En Juin 2004, les scientifiques ont remarqué une vague de mortalité chez les cétacés. Ce phénomène qui a lieu chaque année reste inexpliqué et il a été recensé une grande population de cétacés échouée (baleines, dauphins mais également tortues et phoques).
La pêche industrielle dans les eaux mauritanienne reste un fléau de grande envergure et constitue un génocide maritime. Les filets dérivants capturent accidentellement les cétacés au large (pêche accidentelle estimée à trois cétacés par an et par bateau) et ceci constitue une vraie catastrophe écologique.
D’autres causes ont également été avancées telles que la propagation d’un virus (épizootie : maladie frappant une espèce animale dans une région plus ou moins vaste du monde) causant la mort des dauphins. Mais la cause la plus dangereuse reste la pollution humaine, la prospection et l’exploitation pétrolières sans étude océanographique, entraînant le stress et le suicide de nombreux cétacés.
La Mauritanie se situe au nord ouest de l’Afrique, ses côtes sont baignées par l’océan Atlantique et on y a recensé plus de 21 espèces de cétacés dont le Tursiop truncatus, le Delphinus Delphis (dauphin commun à bec court) et le Phocoena phocoena plus connu sous le nom de marsouin commun. Ici, deux espèces sont principalement menacées : le phoque moine et le dauphin à bosse de l’Atlantique (Sousa teuszii).
Dauphin à bec court
Mais ce qui est le plus alarmant encore c’est que la Mauritanie vient de signer des accords de pêche avec la Chine et non des moindres puisque que cette dernière aura la possibilité de pêcher dans les eaux mauritaniennes pendant 25 ans sans quotas de pêche prédéterminés pour la modique somme de 100 millions d’euros. Cet accord a de quoi faire peur et constitue un avenir peu reluisant pour les petits pêcheurs mauritaniens qui vivent des ressources maritimes.
Mais que faire pour arrêter le carnage tant qu’il en est encore temps ?!
Des espèces menacées ou en voie de disparition
Dauphin d’Electre aux Marquises, Dauphin de Maui en Nouvelle-Zélande (Océan Pacifique), Globicéphale noir aux îles Féoré (Mer de Norvège), Dauphin à bosse Mauritanie (Océan Atlantique).
Dauphins d'Electre
A voir également « The Cove : La Baie de la Honte », film documentaire américain réalisé par Louie Psihoyos, distribué en France par la société Europa Corp.
Sources :
En savoir plus sur les cétacés :
Groupe de Recherche sur les Cétacés : http://www.cetaces.org/cetaces/
Voir également article complet : 10 bonnes raisons de ne plus fréquenter les delphinariums et lire également l’interview-témoignage de Richard O’Barry, ancien dresseur et fervent défenseur de la cause des cétacés : Blog : Les News sur les dauphins : http://www.dauphinweb.com
Catastrophe écologique en Mauritanie : voir article : http://archives.e-mauritanie.net
Cf. Réseau-Cétacés : http://reseaucetaces.fr
Contribuer à la sauvegarde de l'Arctique : savethearctic.org