The Twilight Zone
21 sept. 2010
"Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension qui ne se conçoit pas seulement en terme d’espace mais où les portes entrebâillées du temps peuvent à tout jamais se refermer sur vous."
Série américaine créée par Rod Serling, intitulée en français La Quatrième Dimension, a été diffusée entre 1959 et 1964. La série comporte cinq saisons, comportant 138 épisodes de 25 minutes ainsi que 18 épisodes de 50 minutes.
Cette série mythique s’applique à mettre en scène des histoires étranges et paranormales. Les épisodes sont surtout basés sur la narration et à défaut d’effets spéciaux élaborés, en appelle à la suggestion et à l’imagination du spectateur.
Rod Serling souhaitait frapper le téléspectateur, le choquer par la chute inattendue, surprenante et singulière de chacune des histoires.
Le prologue sert d’introduction et agit comme un leitmotiv, incitant le spectateur à se plonger dans un autre univers dans lequel toute logique et toute rationalité sont à bannir. Les thèmes abordés sont divers et variés et ne manquaient pas d’originalité pour l’époque.
Entre 1985 et 1989, la série sera reprise toujours sous le même titre en anglais, s’intitulant La Cinquième Dimension en français, comportant trois saisons comptabilisant 80 épisodes de 45 minutes et 30 épisodes de 34 minutes.
Entre 2002 et 2003, la série refait surface, comportant 44 épisodes de 22 minutes. Elle s’intitule La Treizième Dimension dont le narrateur est l’acteur Forest Whitaker.
"Au-delà des dimensions classiques où l’homme projette ses pas, il en est une où s’échappent ses pensées les plus folles. C’est une dimension aussi vaste que l’espace, aussi démesurée que le temps, un reflet changeant entre l’ombre et la lumière, un champ d’hypothèses entre la science et la superstition, un terrain glissant entre l’abîme de nos frayeurs et la cime de nos connaissances. Sublimant l’imagination, faisant éclater le rationnel, nous l’appellerons simplement la quatrième dimension."
La présentation par la voix-off, péridiégétique, intime le mystère, le fantastique, l’étrange et l’énigmatique, apportant ainsi une focalisation mentale nécessaire au déroulement de la narration.
La quatrième Dimension en tant qu’espace irréaliste
"Au-delà des classiques notions d’espace où l’homme projette ses pas, il est une dimension où peuvent se glisser d’innombrables portes du temps, ses désirs les plus fous. Une zone où l’imagination vagabonde entre la science et la superstition, le réel et le fantastique, la crudité des faits et la matérialisation des fantasmes. Pénétrez avec nous dans cette zone, entre chien et loup, par le biais de la quatrième dimension."
Le narrateur ayant invité le spectateur averti à laisser de côté son esprit rationnel, la série imagine des mondes différents où les personnages sont confrontés à leurs propres fantasmes, leurs propres peurs, leurs propres angoisses. En cela, cette dimension pourrait être comparée à l’inconscient.
Mondes parallèles où la morale concerne directement les protagonistes, la distanciation est faite dès le prologue induisant un rapport de non identification.
L’exploration de l’esprit humain, rencontre d’autres peuples hypothétiquement existants, souvenirs, pouvoir extra-sensoriel, voyage dans l’espace et dans le temps, les thèmes exploités ne manquent pas et font surtout référence à ceux utilisés généralement dans la science fiction, ce qui rend la série intéressante.
"Nous sommes transportés dans une autre dimension. Une dimension faite non seulement d’images et de sons mais surtout d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination. Un voyage au bout des ténèbres où il n’y a qu’une destination, la quatrième dimension."
Images mentales
Depuis le début de son histoire, le cinéma a pour souci non seulement de représenter le regard, mais aussi de traduire toutes ces visions qui passent par nos têtes : imagination, souvenirs, hallucinations, images mentales en tout genre, la difficulté étant de différencier des images directement perçues dans la réalité supposée par la diégèse.
Le point de vue
Dans la série, le point de vue se place généralement du côté du personnage principal que la voix off introduit et accompagne tout au long de l’épisode. Le spectateur est par conséquent amené à découvrir l’intrigue en même temps que le personnage, ce qui induit un certain suspense et tient le spectateur en haleine jusqu’à l’épilogue.
Un voyage dans La Quatrième Dimension, ça ne s’explique pas, finalement, ça se vit, car on fait souvent appel à la propre histoire du personnage, ainsi, il est aisé de penser qu’il a eu une vie avant d’y rentrer et qu’elle continuera quand il en sortira. Voyage intérieur au-delà du subconscient, redéfinissant leur vision de la vie et leur perception du monde, enrichissante pour l’esprit, les personnages en ressortent transformés ou sont obligés d’accepter leur sort, libérés ou prisonniers de leur vie quotidienne.
Le narrateur en voix off clôture l’épisode par une conclusion qui laisse le spectateur interrogatif sur les facultés de l’esprit à comprendre ces phénomènes qui paraissent être extraordinaires mais qui finissent par nous faire douter de notre propre pensée…
Source : Le récit cinématographique - André Gaudreault & François Jost - 1990