Phoebe : « Ouvre ton esprit & observe l’univers »

Phoebe : « Ouvre ton esprit & observe l’univers »

Chroniques lunaires n°5

« LES SCIENTIFIQUES DE LA NASA AFFIRMENT QUE NOUS POURRIONS COLONISER LA LUNE D’ICI 2022 »

Un groupe d’experts spatiaux ainsi que des scientifiques ont écrit un article qui détaille comment les êtres humains pourraient établir une colonie sur la Lune dans 6 ans.

La finalité n’est pas vraiment la colonisation de la Lune : d’un point de vue exploitation minière, l’enjeu est beaucoup plus grand que l’on ne saurait le penser, puisqu’il s’agirait sur le long terme, d’établir une colonie humaine sur la planète Mars et dans l’absolu d’établir plein de colonies sur d’autres planètes.

Dans ce cas de figure, la Lune sera pris comme terrain d’entraînement, en vue d’une future colonisation martienne (Cf. « Embarquement pour Mars », préface de Thomas Pesquet, livre dont le sommaire semble intéressant !). En effet, le satellite naturel de la planète Terre semble constituer un élément concret pour les futures missions expérimentales prévues en direction de la planète rouge.

La base lunaire abritera dans un premier temps, une dizaine de personnes pour des séjours de plus d’un an. Une décennie plus tard, la base comptera une centaine de personnes, constituant ainsi une population autonome. Pour se rendre sur la Lune, la Falcon Heavy (Space X) sera utilisée pour le transport des personnes, des équipements et de la nourriture, notamment une imprimante 3D afin de produire tout ce qui est nécessaire sur place.

La colonie sera établie sur l’une des bordures extérieures de l’un des pôles de la Lune, celui qui reçoit le plus de lumière solaire que le reste de la surface, ce qui maintiendrait le fonctionnement de l’équipement solaire.

Ainsi, cela pourrait également fournir de l’énergie aux robots programmés pour récupérer de grandes quantités de glace détectées dans les cratères lunaires. L’eau recueillie servirait à ravitailler les colons et pourrait être utilisée pour la production d’oxygène ; ou pourrait être transformée en combustibles pour les fusées.

Les habitats des astronautes seraient fournis par la société Bigelow Aerospace. Ce sont des modules lunaires gonflables, résistants au rayonnement cosmique et proposant différentes gammes de zone de vie, ainsi qu’un espace de stockage considérable.

Ces modules seraient également utilisés pour les cultures de base qui seraient engendrées grâce à une énergie issue du recyclage des déchets biologiques des astronautes (Cf. « Seul sur Mars » (Ridley Scott, 2015, USA).

Source : Magazine « Espace & Vie » N°9 - Août 2017

LA RUEE VERS LA LUNE

Les agences nationales spatiales n’ont jamais autant porté d’intérêt sur la Lune depuis ces 50 dernières années.

La raison en est simple et l’objectif clair, net et précis : installer une base permanente pour une future colonisation de la planète rouge.

Le 11 décembre 2017, le Président des Etats-Unis d’Amérique annonçait, à la Maison Blanche, en présence de Buzz Aldrin, Neil Armstrong et Harrison Schmitt qu’il était temps « de restaurer la suprématie des Etats-Unis dans l’espace. »

Mais c’est sans compter de nouvelles nations qui entrent dans la course avec des pays comme le Japon, l’Inde et la Chine.

L’Empire du Milieu et celui du Soleil Levant ont exprimé leur volonté d’envoyer une mission sur la Lune d’ici 2030.

Pendant que les pays asiatiques testent leurs technologies grâce aux dernières missions Chang’e, la Maison Blanche rêve grand : « Cette fois il ne s’agira pas seulement de planter le drapeau et de laisser notre empreinte. Nous établirons une base pour une mission vers Mars et peut-être un jour vers d’autres mondes au-delà […] »

Pour l’instant, ce qui est réellement prévu : un premier vol habité, avec 2 personnes en orbite autour de la Lune prévu en 2022.

Technologies utilisées : lanceur SLS, capsule Orion.

Du côté de l’aérospatiale privée, l’entreprise Space X possède déjà son lanceur Falcon Heavy, sa capsule Dragon et son super-lanceur Big Falcon Rocket (lanceur de même puissance que le Saturn V du programme Apollo).

Les 2 lanceurs devraient subir une batterie de tests en 2019 pour l’envoi d’astronautes en orbite autour de la Lune, accompagnés de 2 personnalités de Hollywood. Tests servant à assurer à terme la desserte régulière de la Lune.

D’après le Directeur du Groupe de travail international pour l’exploration lunaire (ESA) : « Dans la prochaine décennie, il faudra instaurer une occupation permanente de la Lune, avec en régime de croisière un équipage de 6 à 10 astronautes, correspondant à l’ensemble des compétences nécessaires. […] Cette communauté sera soutenue par des robots et l’intelligence artificielle. Et à plus long terme peut-être 100 personnes sur la Lune vers 2040, 1000 en 2050. »

Abandon de la station spatiale internationale (ISS) prévu en 2024.

L’ESA a décroché un contrat de construction du module de service de la capsule Orion, baptisé European Service Module (ESM).

Concept de village lunaire : « C’est le prochain chantier de l’humanité, un projet global qui ne se fera qu’à l’aide de contributions multiples. Les secteurs public et privé devront s’associer. Ce projet n’est pas utopique, nombre d’entreprises […] ont manifesté leur volonté de participer à l’aventure en vue de développer une économie lunaire. »

En attendant la visite de futurs explorateurs humains, la Lune va être assaillie d’une multitude d’orbiteurs, d’atterrisseurs et autres rovers, envoyés par les différentes agences spatiales nationales.

L’Agence spatiale chinoise qui prévoit  d’ici 2020, l’exploration de la face cachée de la Lune, a lancé son programme robotique d’exploration lunaire en 2007 (Cf. Missions lunaires).

La prochaine mission indienne, Chandrayaan-2, composée d’un orbiteur, d’un atterrisseur et d’un rover, prévoit d’étudier les reliefs lunaires et les roches, et de repérer les gisements de glace et d’eau afin d’en dresser la carte.

L’objectif du Japon se situe dans la mission Slim (2019) avec un alunisseur technologique de précision qui doit se poser près d’un cratère de lave lunaire.

« La mission Apollo 15 avait découvert en 1971 un tunnel de lave de 120 km de long et de 1 km de large. »

En 2008, la mission japonaise Sélène découvrait la région volcanique des collines Marius, une ouverture de quelques centaines de mètres de large pour 80 mètres de profondeur. Une région où les cavités pourraient atteindre des dimensions géantes : 50 km de long pour 1 km de haut.

Depuis 2009, la sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) a repéré plus de 200 puits lunaires. Ces grottes offriraient un abri idéal à de futures cités humaines, estiment les partisans d’une colonisation de la Lune. Enterrées sous une épaisse couche de lave solidifiée composée de basalte, ces zones volcaniques protégeraient des radiations et des météorites, et offriraient une température stable de - 20°C, quand celle-ci varie à l’équateur entre + 120°C et - 70°C. Situées entre les montagnes et les mers lunaires, elles seraient desservies par les antennes de communication installées sur les premières et les sites d’alunissage offerts par les secondes.

La Lune deviendra une « station-service pour vols interplanétaires ». Nous ne sommes pourtant pas dans un film de science-fiction mais nous nous rapprochons du Cinquième élément (Luc Besson, 1997, France) et de Total Recall (Paul Verhoeven, 1990, USA), entre tourisme spatial et exploitation minière, pourtant des films tout droit sortis de nos écrans, tout droit sortis de nos fictions, et nous espérons tous de faire un agréable voyage en direction de la planète Mars et peut-être en direction de Fhloston Paradise (pas certaine que ce soit un paradis !). N’oublions pas de payer bien cher l’air et l’eau sur Mars et si on se rebelle, on n’aura plus qu’à crever de soif et suffoquer en silence ! Et je raconte même pas le prix des fruits et des légumes !

La sonde LRO a détecté de l’eau en grandes quantités sous forme de glace, notamment au Pôle sud.

« Dans des régions plongées en permanence dans l’ombre, à - 120°C, les glaces survivent pendant des milliards d’années. »

Il y a donc sur la Lune des milliers de tonnes d’eau disponibles. L’eau reste l’élément essentiel à la base lunaire, elle a également un intérêt en ce qui concerne le ravitaillement des stations spatiales. La Lune servirait donc de station de ravitaillement non seulement pour l’eau mais également pour l’air et le carburant, qui seront obtenus par électrolyse de l’eau, afin de produire de l’hydrogène et de l’oxygène. Ainsi, la Lune deviendrait au long terme une station-service pour des vols interplanétaires vers Mars et d’autres planètes donc d’autres systèmes.

« La nouvelle conquête de la Lune prendrait alors tout son sens. »

Une industrie minière extra-terrestre ?

La Lune possède en abondance l’Hélium 3, élément déposé par les vents solaires et extrêmement rare sur Terre. Cet isotope est le carburant idéal pour la fusion nucléaire, « Graal de la production d’énergie. »

Si l’être humain maîtrise cette technologie, l’Hélium 3 sera au cœur du dispositif de colonisation.

Les Etats-Unis, le Luxembourg et les Emirats arabes unis ainsi que des entrepreneurs privés ont déjà déclaré tout leur intérêt pour l’exploitation de la Lune.

Ce qui pose des problèmes de droit international car le Traité sur l’espace de 1967 indique clairement « qu’on ne peut pas s’approprier un corps céleste, considéré comme bien commun de l’humanité. »

Source :

  • Internet
  • « Sciences & Avenir » N°854 - Avril 2018
  • Magazine « Espace & Vie : les cahiers d’espace et d’astrophysique » N°9 - Août 2017.
  • Magazine « Espace & Vie : les cahiers d’espace et d’astrophysique » N°10 - Novembre 2017.
  • Magazine « Espace & Vie : les cahiers d’espace et d’astrophysique » N°12 - Mai 2018.
  • Magazine « Les Mystères de la Science : les essentiels » ; « Dans les coulisses de l’exploration spatiale - Février/Mars/Avril 2018.
NG # 25 : NEWS GALACTIQUES : Colonisation de la Lune
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