IP MAN, LA LÉGENDE EST NÉE : PRÉSENTATION

Titre original : Yip Man chin chyun

Titre anglais : The Legend is Born: Ip Man

Réalisation : Herman Yau

Scénario : Erica Li

Genre : Biopic

Pays : Chine

Année : 2010

Synopsis : Biographie de Yip Man, maître incontesté de Wing Chun, de son entrée dans l'école de Maître Chan Wha-shun à ses 24 ans.

 

Problématique :

A l'image de « The Grandmaster » de Wong Kar-wai (2013), qui décrit la vie de Yip Man à partir de ses 40 ans, comment Herman Yau, réalisateur de « Ip man, la légende est née » décline le Wing Chun et s'applique à montrer la technique d'une manière esthétique ?

Axes d'étude : Histoire de la Chine, biographie de Yip Man, histoire du Wing Chun (les principes et les méthodes).

 

Le réalisateur : Herman Yau Lai-To

Réalisateur, producteur et scénariste né à Guangzhou (Chine) en 1961, surtout connu pour ses deux films d'horreur : « The Untold Story » (1993) et « Ebola Syndrome » (1996).

En 1987, il réalise son premier film « No Regret », une comédie dramatique. Il a notamment été directeur de la photographie sur « Time and Tide » (Thriller, Hong Kong, 2000), « Seven Swords » (Hong Kong, 2005) et « La Légende de Zu » (2001), deux films issus du genre Wu Xia Pian, tous réalisés par Tsui Hark.

Entre 1997 et 1999, il a également mis en scène « Troublesome Night » ( épisodes 1 à 6), série de longs-métrages d'horreur, équivalents des « Contes de la Crypte ».

Entre 2010 et 2013, il réalise deux biopics : « Ip Man, la légende est née » et « Ip Man, le combat final », deux films d'arts martiaux qui décrivent la vie du maître incontesté du Wing Chun et héros légendaire chinois : Ip Man.

Autres films notables :

Happy Family (2002), The Ghost Inside (2005), Lethal Ninja (2006), Qiu Jin, la guerrière (2011), Nightmare (2012), Love Lifting (2012).

 

Qui était Yip Man ?

 

Yip Man ou Ip Man ou Yip Kai-man (son nom de naissance) était un maître chinois de Wing Chun. Né en 1893 à Foshan dans le sud-est de la Chine, il a grandi dans une famille aisée de commerçants, et a reçu une éducation traditionnelle chinoise empreinte de confucianisme.

Il étudia le Wing Chun auprès de Chan Wah-shun, Ng Chung-sok et Leung Bik.

‪Yip Man débuta lapprentissage du Wing Chun très jeune. Il fut le dernier élève du maître Chan Wah-shun, mais ne pratiqua essentiellement qu'auprès de Ng Chung-sok (second plus ancien disciple) et de Lui Yu-chai.‬

‪A 15 ans, Yip Man déménagea à Hong Kong et fréquenta le St. Stephens College, une école secondaire pour les familles aisées et les étrangers vivant à Hong Kong.‬ ‪

La légende raconte que lors dun incident durant sa période détudes, Yip Man intervint après avoir vu un agent de police étranger battre une femme.‬ ‪Lagent tenta dattaquer Yip Man, ce dernier le terrassa, puis senfuit dans son école avec son camarade de classe.‬

Leung Bik eut connaissance de cet événement et invita Yip Man. Cet homme n'était autre que le fils de Leung Jan, lui-même maître de Chan Wah-shun. Dans un échange dassauts amicaux, Yip Man se fit terrasser par Leung Bik. Il continua par la suite à apprendre le Wing Chun, auprès de celui-ci, découvrant notamment lart du Dragon Pole (bâton long) ainsi que des techniques de déplacements plus sophistiquées.

A 24 ans, Yip Man retourna à Foshan pour rejoindre larmée durant la guerre, puis occupa pendant quelques années les fonctions de capitaine des patrouilles de police de Foshan.‬ ‪Il enseigna le Wing Chun à plusieurs de ses subordonnés, parents et amis, sans ouvrir décole darts martiaux.‬

En 1949, dès létablissement de la République populaire de Chine par les communistes, Yip Man alors âgé de 56 ans, craignant des représailles en raison de ses anciennes fonctions officielles dans larmée nationale et la police, quitta définitivement Foshan, pour s'installer à Macao, puis à Hong Kong.‬

Man mourut en 1972, d'un cancer de la gorge. Il laissa un énorme héritage pour le Wing Chun, qui s'étend maintenant à travers le monde et est devenu l'un des arts martiaux chinois les plus pratiqués.‬

 

Depuis Yip Man est considéré comme le maître incontesté du Wing Chun. Il apparaît comme un sage, réaliste et intelligent. Grand expert du Kung-Fu, il n'eut jamais à utiliser ses talents de combattant, car il possédait une maîtrise absolue de sa propre personne. D'après son fils, Yip Chun, c'était un homme sérieux qui possédait une éthique professionnelle. C'était un très bon « sifu » en cantonais (ou « shifu », en mandarin), littéralement « maître-enseignant », qui réfléchissait sur la meilleure façon de transmettre ses connaissances.

Dans le Kung-Fu, il n'existe pas de « techniques secrètes ». Celui qui parle de techniques secrètes n'a aucune idée de ce qu'est vraiment le Kung-Fu.

Quand Yip Man commença a enseigné à Hong-Kong, durant les années 1950, il remarqua qu'il était très important d'adopter une méthode pour transmettre ses connaissances à ses disciples, d'où l'importance de dispenser à ses élèves une sorte de plan d'enseignement personnalisé.

D'une part, il commença par rejeter tous les termes compliqués liés au Wing Chun et aux théories philosophiques qui le sous tendent (les 5 éléments).

D'autre part, il changea le langage pour donner au système une forme d'expression plus moderne de façon à rendre l'apprentissage plus facile. En outre, il simplifia les exercices pratiques qui devinrent plus accessibles.

 

Pour Yip Man, le Kung-Fu se devait d'être le plus simple possible et pour se faire, il avait arrangé certaines techniques, mais n'a jamais modifié les formes traditionnelles. Par exemple, il considérait le « Chi Sao » comme une part fondamentale de l'enseignement au Wing Chun (environ 90% de l'entraînement).

Le « Chi Sao » ou exercice des mains collantes est l'exercice emblématique du Wing Chun. C'est d'ailleurs un des meilleurs exercices pour développer la sensation dans les phases de contact. A force de pratique, il permet d'anticiper l'attaque de son adversaire et de trouver les failles dans sa défense.

D'après Yip Chun, le « Chi Sao » est l'intelligence du Wing Chun et c'est de cette pratique que provient clairement son caractère génial.

« La méthode de Yip Man consistait à instruire chaque étudiant suivant sa personnalité, sa profession, son éducation, sa forme physique », ce qui lui permettait par la suite d'élaborer une méthode d'enseignement spécifique pour chaque élève. Man (en chinois, le nom de famille se dit avant le prénom) était quelqu'un de très observateur qui possédait une excellente mémoire.

 

Dans le Wing Chun, il est très important d'être détendu et patient.

Yip Man avait reçu une éducation supérieure et lisait de nombreux ouvrages qui lui ont permis d'acquérir de nouvelles idées pour développer ses connaissances générales. En outre, il a su adapter ses connaisances à ses méthodes d'enseignement.

Dans le Wing Chun, il est également important de savoir maîtriser ses émotions, à comprendre comment fonctionne le système nerveux et à identifier les anxiétés.

Tout ce qu'enseignait Yip Man devait avoir une explication et devait s'accompagner d'une démonstration efficace. Il n'a jamais exagéré une technique et a toujours utilisé des exemples pratiques pour enseigner.

« L'être humain doit utiliser le Kung-Fu, il ne doit jamais être utilisé par le Kung-Fu » . Yip Man

 

Histoire du Wing Chun ?

 

Autrefois, l'histoire se transmettait traditionnellement de façon orale de maître à disciple, c'est pour cela qu'il est difficile de trouver des sources sur les réelles origines du Wing Chun. Néanmoins, l'histoire de cet art martial reflète, non seulement, les bouleversements dans les représentations conceptuelles de l'art du combat, mais également, l'émergence de l'évolution des théories physique, anatomique et physiologique.

 

Le contexte politique

Le Wing Chun a été développé il y a quatre cent ans, durant une période où la dynastie Qing, d'origine mandchoue régnait en maître absolu sur la Chine. A cette époque (1644-1912), il était interdit aux Chinois d'utiliser des armes ou de pratiquer les arts martiaux. C'est ainsi que se développèrent des sociétés secrètes, initiées par des maîtres d'arts martiaux, afin de renverser l'oppresseur.

 

Rôle des monastères bouddhistes

Ces sociétés secrètes représentaient des regroupements de rebelles qui se cachaient dans les monastères bouddhistes. Ces derniers étaient ignorés par les Mandchous, par respect de la culture bouddhiste. Shaolin et Siu Lam étaient des sanctuaires bouddhistes qui constituaient des lieux idéaux pour les rebelles, qui se déguisaient en moines. Ces temples étaient considérés comme des arènes de combat, où les opposants élaboraient leurs plans contre l'oppresseur mandchou.

 

Origine et signification du salut Wing Chun

Jadis, le salut du Wing Chun était un signal secret. Dans la plupart des styles de Kung-Fu, la salutation traditionnelle possède deux significations :

1/ Cela provient de l'origine du style Shaolin, la main gauche symbolise l'union du Dragon Vert avec le Tigre Blanc (main droite).

2/ Le salut symbolise également les animaux de combat des moines Shaolin.

 

Dans le Wing Chun, les mains sont inversées : la main gauche forme un poing et la main droite est paume ouverte. Le poing représente « Yat » (le soleil) et la paume ouverte représente « Yuet » (la lune).

Réunis, ces deux caractères signifient « brillant » , qui se lit « ming » , qui était le nom de la dynastie chinoise des Ming.

 

Création du Wing Chun

Vers 1600, inquiétés par les activités du temple Siu Lam (développement des arts de combat), les Mandchous envoyèrent des espions pour infiltrer les sociétés secrètes et apprendre l'art traditionnel du poing du sud.

Les maîtres de Kung-Fu s'en étaient rendus compte et avaient donc développé un nouveau système qui devait être appris d'une façon efficace et rapide. Ce qui devait s'avérer être d'une extrême efficacité contre les systèmes de combat mandchous. C'est ainsi que naquit le Wing Chun.

 

Premières générations de Wing Chun

Afin de stopper la propagation de ces sociétés secrètes, les Mandchous incendièrent le temple de Siu Lam du sud.

 

Cheung Ng (ou Tan Sao Ng) créa la « Beautiful Flower Society Association » (précurseur de la Jonque Rouge, « Red Opera » en anglais), au sein de laquelle il enseignait le Wing Chun secrètement. Mais Cheung Ng dût disparaître dans la clandestinité pour échapper aux persécutions des Qing.

Pendant plus de dix ans, Cheung Ng enseigna secrètement le Hung Fa Yi Wing Chun a des parents éloignés, qui conservèrent la technique durant quatre générations, avant qu'elle soit par la suite dévoilée au public.

C'est durant la quatrième génération que le mythe sur les origines du Wing Chun fut créé.

 

Le mythe de Ng Mui et Yim Wing Chun

Afin de protéger l'identité des créateurs et les adeptes du Wing Chun, un mythe fut créé. La légende raconte que parmi les survivants de l'incendie du temple de Siu Lam, quatre moines et une nonne, prénommée Ng Mui s'échappèrent.

Ng Mui pratiquait le bouddhisme chan et développa le Wing Chun au sein du temple de la Grue Blanche, sur le mont Tai Leung. Il est dit qu'elle développa cet art afin que les plus faibles puissent se battre contre les plus forts.

Elle voulait que cet art soit accessible à tous et que l'on puisse l'apprendre rapidement afin de combattre efficacement les Mandchous.

Pour développer le Wing Chun, le mythe raconte que Ng Mui s'inspira du combat entre une grue et un serpent tout en épurant les mouvements de ces deux animaux. L'objectif de cet art était de vaincre l'ennemi, non par la force mais grâce à une méthode.

Par la suite, toujours selon la légende, Ng Mui transmis son enseignement à une jeune fille nommée Yim Wing Chun, qui enseigna à son tour cet art martial, qui devint connu sous le nom de Wing Chun.

Cette histoire du Wing Chun est la plus connue et la plus répandue des versions.

En ce qui concerne Yim Wing Chun, ce nom ferait plutôt réfférence à la pertinence des sociétés secrètes.

« Yim » signifie « interdire » ou « secret ».

Le terme « Wing Chun » fait référence à un lieu géographique : le Siu Lam Wing Chun Tong, littéralement « la Salle du Printemps Eternel », lieu où les rebelles chinois pratiquaient secrètement les arts martiaux.

Ainsi, « Yim Wing Chun » constiturait plutôt un nom de code signifiant « protéger l'art secret de la salle de Wing Chun ».

En outre, afin de faciliter le secret du système, cet art martial ainsi que son histoire traditionnelle fut transmise uniquement de maîtres à disciples.

 

Les dépositaires du Wing Chun

Dai Yat Chum Si, originaire du temple de Shaolin du nord et Cheung Ng, originaire du temple du sud, seraient les dépositaires officiels du Wing Chun.

Cheung Ng était le fondateur du Kihng Fa Wui Gun (« Beautiful Flower Society »), précurseur de la fameuse troupe d'opéra de la Jonque Rouge (« Opera Hung Suen », « Red Boat Opera » en anglais).

 

Le rôle des artistes et la perpétuation du système

Historiquement, les activités rebelles ont évolué dans la troupe de l'Opéra de la Jonque Rouge.

Les artistes experts en Kung-Fu exerçaient leurs talents sur scène, mais s'entraînaient surtout en coulisses, en vue de combattre l'envahisseur. Après la création de l'Opéra de la Jonque Rouge, Cheung Ng prit le pseudonyme de Tan Sao Ng.

 

Mythe versus histoire

L'hypothèse désignant Cheung Ng comme étant l'héritier de l'art du Temple du sud qui aurait transmis le Wing Chun, présente une réalité historique que le mythe de la nonne Ng Mui ne possède pas forcément.

L'histoire de Cheung Ng et de l'Opéra de la Jonque Rouge est beaucoup plus plausible sur l'origine et les racines du Wing Chun.

Bien entendu, les mythes sont souvent créés pour simplifier les choses ou pour déguiser la nature véritable d'une chose, afin de les rendre plus acceptable à l'esprit. En outre, le mythe apparaît comme étant beaucoup plus réconfortant que la vérité.

Par conséquent, la légende de Ng Mui et de Yim Wing Chun n'est, comme son nom l'indique, qu'une légende ne retranscrivant aucune vérité véritable. Néanmoins, elle reste tout de même une très belle histoire.

 

L'étude des arts martiaux est une quête perpétuelle de la vérité, tout comme Bouddha dans sa quête de l'Illumination. Cette quête peut constituer une vérité personnelle, sociale, historique, voire même spirituelle.

 

Qu'est-ce que le Wing Chun ?

Technique et méthode.

Le Wing Chun est un wushu qui comporte peu de techniques de jambes. Le terme signifie littéralement « boxe du printemps radieux ».

Toutes les parties du corps sont à percuter en double frappe, à commencer vers les « deux têtes », c’est-à-dire, les yeux et les parties génitales.

Pour en savoir plus sur le Wing Chun

Lien : http://www.francewingchun.fr/wing-chun/

 

Principes fondamentaux du Wing Chun

Protège ton centre (ta ligne centrale), que ce soit dans l’attaque ou dans la défense.

Utilise la force de l’adversaire pour la retourner contre lui.

Utilise les principes de déviation de la force pour la défense et la ligne droite pour l’attaque.

Lorsque le pont a été établi, reste collé aux avant-bras de l’adversaire, car l’information transite plus rapidement par le contact que par l’œil.

Si la force adverse est trop grande, cède et utilise ton système de déplacement pour te restructurer.

Si l’adversaire recule, suis-le et maintiens la pression, ne le laisse pas reconstruire de nouveaux plans.

N’utilise pas ta force de frappe mais la vitesse et la masse de ton corps.

 

A SUIVRE : « Ip man, la légende est née » : analyse cinématographique

 

Références :

Lien Ip Man, la légende : https://www.youtube.com/watch?v=3x7JrbR7Tuk

 

Techniques du Wing Chun :

Techniques du wing chun 1 : https://www.youtube.com/watch?v=7ic3Y9Jh3VE

Techniques du wing chun 2 : https://www.youtube.com/watch?v=n-crGQ3NWNs

Techniques du wing chun 3 : https://www.youtube.com/watch?v=nW7sOO82fk8

Techniques du wing chun 4 : https://www.youtube.com/watch?v=vnKm1vDAJo4

Techniques du wing chun 5 : https://www.youtube.com/watch?v=I6Vjn8QeEtA

Techniques du wing chun 6 : https://www.youtube.com/watch?v=-0QOjzAsUDg

 

Sources :

http://wing-chun.fr/2012/12/histoire-plus-complete-du-wing-chun-1/

http://www.yimwingchun.com/le-wing-chun/histoire-du-wing-chun/yip-man/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_wing_chun

http://fr.wikipedia.org/wiki/Wing_chun

 

IP MAN, LA LÉGENDE EST NÉE : PRÉSENTATION
Retour à l'accueil