La connaissance du contexte dans lequel les films ont été produits, qu’il soit culturel, idéologique ou social est nécessaire à la compréhension des œuvres cinématographiques.

L’objectif est d’identifier le contenu apparent des films, leur matériau, la langue de leurs personnages, les décors de leur action, le repérage des multiples allusions et citations que comporte le titre, le dialogue, la musique ; tous ces éléments participent à la signification du film.

La mise en lumière du contexte est importante car elle permet de mettre l’accent sur le texte filmique, ce que le mode détermine bien souvent.

La répétition et la stéréotypie peuvent éventuellement définir l’ensemble de la production hollywoodienne qui ne se réduit fort heureusement pas à ces variantes insignifiantes.

Les caractéristiques du classicisme hollywoodien sont définies par les paramètres tels que l’exclusion, la censure, l’autocensure, le refoulement, l’ellipse et le non-dit.

Hollywood nourrit des formes qui viennent d’ailleurs, définissant une norme ainsi qu’une marge, tolérées ou ressuscitées par l’industrie cinématographique. Ces formes hollywoodiennes classiques ont fortement influencé les productions de notre époque mais de toute évidence, elles n’ont plus la même fonction sociale ni la même signification.

Le classicisme américain connote donc un mode de production des films, leur mode de consommation, massif ou cinéphilique, ce qui permet de définir la notion de genre.

La question que l’on pourrait alors se poser est la suivante : la notion de genre définit-elle une catégorie formelle ?

Deux ensembles peuvent ainsi être mis en évidence :

* Un groupe de films obéissant à un ensemble de règles narratives, dramatiques et stylistiques, délibérées ou inconscientes, mettant en avant un certain type de récit ainsi qu’un certain type de personnages.

* Un groupe de films regroupant une catégorie commerciale, délibérément façonnée par les producteurs pour répondre aux goûts supposés du public.

Pour exemple, peut-on affirmer que le film noir constitue par lui-même un genre ?

Certains historiens du cinéma contestent cette catégorie car les réalisateurs de l’époque n’avaient pas forcément conscience de produire des œuvres appartenant à cette catégorie, car la notion de « film noir » est une dénomination d’origine française, extra-hollywoodienne et non américaine.

On peut donc imaginer l’hypothèse que la codification d’un genre est postérieure aux nombreuses productions des films, induisant une catégorie façonnée par leur succès auprès du public.
Pourtant, de nos jours, le film noir constitue des composantes esthétiques et une influence bien définies par ce style.

Le film criminel et ses composantes

Considéré comme étant spécifiquement américain, il entretient un rapport étroit avec la « réalité » de l’Amérique : violence, gangsters, immigration, abondance des armes à feu, division des rôles entre la police locale, nationale et fédérale, conception du droit, etc.

La différence reste tant il est difficile de distinguer si l’objet film est un simple reflet de la société ou une invention à des fins esthétiques ou polémiques. Ce genre cinématographique, si toutefois on peut le qualifier ainsi, exprime avant tout la fascination d’une Amérique contemporaine et urbaine, où la violence s’expose d’une façon nocturne et insidieuse.

Au début des années 1930, le débat est lancé lorsque les films du genre sont accusés de manifester d’une façon idéalisée, l’image du crime organisé et du gangster.

Le film criminel dépeint, bien souvent, le personnage d’un justicier conservateur, mettant en avant les valeurs de l’Amérique de l’ouest ; ou représente l’image d’un gangster repenti, ayant les traits d’un héros romantique et loyal.


A suivre...

Sources :

Hollywood : la norme et la marge ~ Jean-Loup Bourget ~ 1998

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