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Réalisation : Brad Anderson

Pays : Espagne        

Année : 2005
Genre : Thriller psychologique

Scénario : Scott Kosar

Production : Filmax Group

Distribution : CTV International

Synopsis


Trevor Reznik est ouvrier dans une usine où le travail est physiquement usant. Anorexique et atteint d'insomnies chroniques, il mène une vie austère et sans problème.
Cette dernière prendra un tournant décisif le jour où il fera la rencontre d'un certain Ivan.


Les composantes du film


The Machinist est à mon sens un très bon film qui a la prétention de nous servir un récit intrigant dès les premières minutes, intéressant par la figure de style cinématographique qu'il utilise : le flash back. Une autre façon de raconter une histoire, on commence par la fin.
Bon nombre de films sont construits de la même manière.
Au premier visionnage, on pense tout de suite au film de Christopher Nolan, Memento (2000), utilisant le thème de l'anti-héros amnésique et par extension exploitant le thème du double, qui par ailleurs n'est réellement explicite qu'à la fin.
Là encore, on ne saurait faire l'impasse sur le mythique Fight Club (1999) de David Fincher, à la schizophrénie du personnage et à son dédoublement de personnalité.
Angel Heart (1987) d'Alan Parker, magnifique film où l'histoire se passe à la Nouvelle-Orléans, exposant le mythe de Faust à travers une enquête policière qui amènera le personnage principal à découvrir une autre facette de sa personnalité.
Enfin, et ce serait une maladresse de ne point le citer, Alfred Hitchcock, maître ès crime, avait le sens du suspense, certes, mais possédait l'obsession perpétuelle d'exploiter la dualité des personnages qu'ils mettaient en scène.

Le thème du double et du dédoublement


L'écran est un miroir vivant échappant à tout contrôle. The Machinist est en cela une fiction psychologique, où la réalité du personnage est altérée par des maux contemporains (travail difficile et usant, anorexie, trouble du sommeil) ayant pour conséquence une confusion de la réalité, dûe à ses insomnies répétées et au manque de nourriture.
Le miroir est ici utilisé comme une allégorie, symbolique du dédoublement de personnalité, dans laquelle on retrouve la part maudite de la psyché où s'inverserait la loi morale.
Thème classique de la littérature et du cinéma fantastique, le double s'échappe et se retourne contre son propriétaire.
A travers le miroir, il y a recherche de l'identité.

L'histoire met en évidence deux incarnations de Reznik caractérisées par un dédoublement simultané. L'une est un double catalysant ses angoisses et ses inquiètudes inconscientes, déchirement de la conscience, du moi, opérant une division de son être. L'autre est une matérialisation de son sur-moi, partie de la personnalité qui s'astreint au jeu social, qui compose une façade à l'égard des autres en refoulant ses pulsions instinctives. Il est un principe qu'en tout homme, l'animalité sommeille, l'amenant vers le bas, vers le monde inférieur.

Le scénario est d'une exquise subtilité puisqu'il dépeint, à l'insu du spectateur, deux incarnations d'un seul et même individu qui coexistent dans un monde analogue. Reznik et son double se côtoient dans un même espace-temps.
Le morcellement du caractère provoque de graves perturbations psychologiques, le conduisant à la folie et à un état paranoïaque. Ayant procédé au refoulement de son acte, les propos de son double, son sur-moi, le ramène à une réalité certaine que je ne saurais dévoiler...


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