"La seule chose qui ne changera jamais, c'est que tout est toujours en train de changer."

Le Yi Jing (ou Yi King) est un texte très ancien, dont le sinogramme signifie "mémoire" ou "traité canonique de la Mue", fondateur de la civilisation et de la pensée chinoises, signifiant littéralement : le Classique (jing) des changements (yi). C'est un livre étrange qui n'explique en rien sur l'univers, il est simplement basé sur un principe qu'aucune foi ne rejette : "le changement est la vie même".

La pensée chinoise s'appuie sur le changement incessant, en cela, le Yi Jing est considéré comme le fondement du raisonnable et l'outil originel de l'intelligibilité du monde, utilisé pour examiner les changements potentiels, dans l'action et sur le moment.

Pour connaître le Yin (le blanc dans le noir) & le Yang (le noir dans le blanc), piliers de la dialectique chinoise, il n'est rien de mieux que de consulter le Yi Jing.

La partie la plus ancienne s'appelle le Classique des changements qui est le Texte canonique, organisée en soixante quatre chapitres regroupant quatre mille idéogrammes ; chacun étant consacré à une situation type, à un agencement énergétique spécifique, défini par un verbe d'action, dont le déroulement peut-être expliqué en six paragraphes successifs appelés hexagrammes.

Le peuple chinois a une manière spécifique de penser le monde, rationnalisée à travers le Yi Jing, étudié au moment des loisirs, consulté au moment de choisir.
Très concret, il ne saurait imaginer un futur prévisible, de ce fait, ce livre ne peut être considéré comme divinatoire. Il ne donne en rien de la marche du destin ni de l'avenir de la personne qui le consulte.
Il délivre une information objective et circonstanciée. Une configuration qui amène à agir sur le moment présent, la recherche d'une équation harmonieuse entre le projet que l'on mène et l'ensemble où il s'insère, ce que Confucius considérait comme l'acte moral par excellence.

Le Yi Jing possède la finesse et la sensibilité du taoïsme, la rigueur du confucianisme, il est donc une voie royale pour qui souhaite comprendre le mode de penser chinois, utilisé tel un manuel pratique d'aide à la prise de décision dans la vie quotidienne.

Il est composé en chinois, plus qu'une langue, une écriture dont les signes génèrent une intelligence du sens que nos langues littérales sont incapables d'imaginer.
Il suffit de regarder attentivement un idéogramme pour comprendre toute l'essence qui s'en dégage.

Plus qu'un texte, le Yi Jing se présente comme une structure, un ensemble de juxtapositions d'interconnexions dont l'agencement n'est possible que grâce à une qualité particulière des signes chinois.
Ce qu'il faut savoir, c'est que les idéogrammes suggèrent plus qu'ils énoncent.
Une fois familiarisé, on cesse de les percevoir comme des signes abstraits, pour les voir comme de véritables formes animées, des représentations en mouvement.




Retour à l'accueil