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Les façades des villes offrent aux artistes de « Street Art » (art illégal), des moyens d’expression qui attirent les artistes du monde entier. L’art urbain est né de l’underground et est considéré comme quelque chose relevant de l’interdit en se donnant la possibilité d’exprimer son art en toute liberté quelque soit le lieu.

Les thèmes les plus souvent exploités relèvent de la complexité du travail au quotidien et de la folie mais il est évident que le Street Art, art visuel non pérenne, possède des influences non seulement picturales mais également cinématographiques. Les œuvres véhiculent un message ou pas. Il s’agit d’attirer l’attention sur les problèmes humains et sociaux. L’art urbain a trouvé sa voie au-delà de la subculture.

 

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Confère albums photos sur le blog de Phoebe : http://unefenetresurlemonde.over-blog.com

Le Graff : un art illégal

Au début de l’année 1988, le graffeur Nasty découvre le livre « Subway Art », considéré comme la bible du graffiti. Cette bible inspire l’artiste qui au départ avait une démarche voulant dépasser l’interdit, considérait l’acte de graffer comme un simple acte de vandalisme.

L’artiste considère la ville comme un terrain de jeu et compare son art au « savoir-faire » des hommes préhistoriques qui dessinaient dans les grottes. Sa démarche est en effet similaire : laisser une trace éphémère sur les murs de la ville et se confronter à l’esprit critique des gens qu’il rencontre. Son travail dans la rue lui confère une expérience. L’artiste se considère comme étant un autodidacte et n’a pas forcément fréquenté une école d’arts plastiques, en mettant en avant son travail sur la calligraphie, des tags, du style ainsi que la formation des lettres : « simple dans les couleurs mais compliqué dans la composition ».

Aujourd’hui, le graffiti est rentré dans les mœurs et fait partie intégrante du paysage urbain.

Source : Emission Arte TV du 25/12/2011.

 

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Le graff, un art de la calligraphie


Cela fait maintenant plusieurs mois que je vadrouille dans toute la région parisienne à la recherche de graffs à photographier. Véritables peintures murales, témoins d’une vie urbaine, parfois tumultueuse, certains lieux sont propices à leur contemplation, en particulier en empruntant les transports en commun. C’est d’ailleurs ainsi que je repère ces œuvres d’art, car c’est de cette manière que je les considère. On peut tout de même avoir l’occasion d’en voir dans certaines galeries d’art.

 

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Œuvres d’art, certes, mais qui restent non pérennes, car le graff est souvent vu comme une dégradation de la ville, ce qui en fait des œuvres éphémères. En effet, il existe des lieux où les graffs sont autorisés mais n’ont qu’une durée de vie très limitée.

Au début, je les observais et les photographiais comme un tout et telles des fresques contemporaines. De fil en aiguille, je m’aperçus que certains pouvaient être considérés comme des calligraphies et c’est en conclusion ce qu’ils sont. Du moins, pour certains. C’est en cadrant ces graffs que je me rendis compte qu’ils pouvaient être contemplés d’une façon plus intense, dévoilant tout le savoir-faire de l’artiste anonyme.

 

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Pourquoi une calligraphie ? Le graff est à mon sens, un style particulier de calligraphie, la touche originale et personnelle de chaque graffeur. On peut également les voir telle des idéogrammes et à force de les regarder, on y voit parfois autre chose. Si on se rapproche, on peut également avoir tout le loisir de voir la magie s’opérer et d’en contempler tous les détails. Certains artistes sont reconnaissables par des traits caractéristiques.

 

Cf. Album photos : Graff # 4


Le pochoir et le collage


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Source : Grimoire de Pochoirs et Formules de Rue, Street Arm’s

Un petit manuel amusant, bien sympathique qui permet l’élaboration de pochoirs, stickers et autres anti pubs.

En dernière page, un petit rappel de certains articles de loi concernant la destruction ou laa détérioration d’un bien appartenant à autrui.

« … des poèmes gribouillés dans les toilettes des palais de justice, de petits fétiches abandonnés dans les parcs et les restaurants, des photocopies artistiques placées sous l’essui-glaces des pare-brise des voitures en stationnement, des slogans écrits en caractères énormes collés sur les murs des cours de récréations ou des aires de jeux, des lettres anonymes postées au hasard ou à des destinataires sélectionnés (fraude postale), des émissions radio pirates, du ciment humide… Erigez des plaques commémoratives en cuivre dans les endroits (publiques ou privés) où vous avez connu une révélation ou une expérience sexuelle particulièrement satisfaisante. Déguisez-vous. Laissez un faux nom. Soyez mythique ».

Extraits "Terrorisme Poétique" de Karim Cey.

Voir texte intégral : http://biblioweb.samizdat.net/article45.html

 

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Les aventures de Mr Toulmonde

 

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Mister Toulmonde n’est pas comme tout le monde. Mister Toulmonde a une vie trépidante et si l’on désire le rencontrer, il suffira d’entamer une petite marche méditative, en descendant la rue des Pyrénées, le regard attentif, l’œil alerte… Et c’est au détour d’un pâté de maison ou s’exposant en plein milieu de votre chemin, que vous pourrez l’apercevoir. Affublé de son éternel chapeau melon et de son parapluie, Mister Toulmonde fait partie de notre paysage urbain, personnage ni commun, ni ordinaire.


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Mister Toulmonde est unique et il a développé l’art du camouflage, bien que ses clones cultivent le même genre d’activités ludiques et extrêmes. Pour Mister Toulmonde, aventure est souvent synonyme de quotidien. Bien qu’il soit peu propice à l’oisiveté, Mister Toulmonde est toujours occupé. Il peut finalement être partout et nulle part et semblerait être la personne parfaite pour observer le tumulte de la rue, de jour comme de nuit, il arpente les murs de la ville telle une ombre mais pas sans peine ; plutôt amusante et distrayante qu’effrayante. Cette ombre qui attire l’œil de celui ou celle qui sait (ou saura) lire les murs peinturlurés et gribouillés du quartier, marquant le mur du quartier telle une toile éternelle, à jamais redécorée, à jamais renouvelée. Car Mister Toulmonde est lui aussi est un habitant du quartier et s’il vous prend l’envie de le rencontrer, il se pourrait que cela puisse arriver.

Restez curieux !

 

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Cf. Album photos : MrToulmonde


Du graff au tatoo : Mike Giant

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« Mike Giant a une vision : l’immaculé désir de donner aux héritages culturels un sens subtil et une nouvelle dimension. Son art est avant tout celui d’un chef d’orchestre de symboles sacrés. Allégories funèbres, cauchemars érotiques de pin-ups tatouées, folklore mexicain et broderies japonaises se confondent pour célébrer un culte tribal déconcertant. […] L’Univers de Mike Giant, c’est l’Univers. L’aventure d’un alchimiste, féru de Heavy Metal, qui aurait surpris une vierge mexicaine dénudée à l’époque victorienne. Lui allouer une couverture, c’est reconnaître l’expérience d’un artiste universel ayant traversé le monde grâce à son acuité ».

Michael Lesage aka Mike Giant une considérée comme une légende du graffiti et du tatouage. Associé au soleil de Californie, cet artiste est reconnu par ses paires au sein de l’univers du tatoo. Dès son plus jeune âge, il se consacre à l’art de tatouer les corps. En 1993, il pratique le graffiti d’une façon intense, en représentant le « crew BA », tout en dessinant dans un style où prolifèrent les crânes de têtes de mort. En 1998, il s’initie à la pratique du tatoo puis en fait sa profession. Sa première performance à la Link Gallery (Californie) fut le témoin de sa reconnaissance artistique. Ses célèbres dessins à l’encre noire le mèneront à Paris dans la galerie Magda Danysz. Les sujets qui l’inspirent tournent autour de la religion, la philosophie et le sacré. Le premier médium qu’il a utilisé t qu’il utilisera toujours est le marqueur noir (d’une certaine marque que je ne citerais point). Mike Giant ne graffe plus mais continue à tagger de temps à autre, continue à lire les graffs qu’ils rencontrent sur sa route, chose qu’il fera toujours. L’artiste considère les tatouages comme de puissants symboles du drame humain.

Lien entre le graffiti et le tatouage : « La typo en graffiti est la déclaration de l’égo et la voix individuelle dans la société de masse, peu importe la légalité (cf. l’esthétique d’un point de vue éthique, Emmanuel Kant), ce qui est symboliquement très fort ».

D’après Mike Giant, se faire tatouer est une des nombreuses manières de briser le moule dans lequel nos institutions veulent nous faire rentrer.

La culture graffiti-typo à vu le jour à New York et à Philadelphie au début des années 70. Par opposition, la culture tatoo existe depuis des siècles et inclut un panel de thèmes beaucoup plus large, dont le lettrage n’est qu’une partie. Le travail de Mike Giant serait un mélange de symboles intergénérationnels, qui reprennent des éléments de l’imagerie religieuse, philosophique et culturelle.

« L’unicité de la réalité reste constante. Mes dessins sont juste une manifestation passagère de cette unicité ».

Un moyen de communiquer et de diffuser : communiquer une philosophie, l’idée d’une fraternité (utopique ?) mondiale, d’une culture ou un message à l’échelle planétaire ?

Sans prosélytisme aucun, Mike Giant évoque son inspiration à travers l’usage de psychotropes tels que la Sativa ou le LSD, qui constituent des catalyseurs hallucinogènes (substances illégales en France), propices au processus de création : un processus qui passe par la mort d’un monde physique et matériel, selon Mike Giant.

Mike Giant préfère le noir et blanc à la couleur car la tatoo est un médium très difficile pour lui (pour des raisons de fatigue physique et physiologique), et se concentre plus sur le dessin qu’il considère comme un refuge, une vocation. Il n’hésite pas à explorer ses compétences et à développer son talent grâce à d’autres médiums tels que le pinceau, l’aquarelle et au charbon.

Source :

Clark Magazine # 34 ~ Janvier/Février 2009 : magazine dédié à la street culture, au graphisme et à la musique.

Voir également :

Berlin, capitale européenne de l’art urbain

CF. Quartier de Little Lucy (arte.tv)

Source : Arte.tv in Metropolis – 02/07/2011

“Le Street Art poursuit sa révolution au Caire »

« Présent sur la scène underground, cet art de rue est apparu durant la révolution. Les graffeurs de la capitale égyptienne continuent d’interpeller leurs concitoyens ».

Un art revendicatif, spécifiquement urbain, que l’on retrouve bien souvent au sein de paysages industriels.

Source : LeMonde.fr/Article du 05/09/2011 par Claire Talen.


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