LA VOIE DES RÊVES # 09 : Alice, le Maître des Rêves (Cf. Freddy 4 : Le Cauchemar de Freddy)

Phoebe Chroniques cinématographiques, La voie des rêves …

24 sept. 2018

Phoebe : « Ouvre ton esprit, rêve et observe l’univers ».

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NB : cet article dévoile tout ou partie du récit.

Problématique : A travers la saga Freddy et en particulier, A Nightmare on Elm Street (Wes Craven, 1984, USA), A Nightmare on Elm Street 2: Dream Warriors (Chuck Russell, 1987, USA), The Dream Master (Renny Harlin, 1988, USA), The Dream Child (Stephen Hopkins, 1989, USA) et Freddy’s Dead: The Final Nightmare (Rachel Talalay, 1991, USA), comment le récit témoigne de l’importance du rêve, de son utilité et quelle est la méthode pour réussir à les contrôler et à les diriger ?

Méthode et axe d’étude :

Freddy Krueger, le Maître des Cauchemars : Opposition entre Tina et Nancy : deux adolescentes en quête chacune de leur personnalité à travers leurs cauchemars (Cf. épisode 1).
Dream Warriors, les Disciples des Rêves Part 1 & 2 : Opposition entre Nancy et Kristen : l’une est expérimentée mais ne possède pas la connaissance ; l’autre possède un don mais est immature. Kristen est une disciple des rêves qui s’ignore (Cf. épisode 3).
Alice, le Maître des Rêves : Opposition entre Freddy et Alice : deux personnages utilisant des dons induisant le rêve, une capacité humaine cérébrale. Le rêve et ses déclinaisons : rêve lucide, rêve télépathique, rêve prémonitoire, rêve récurrent (Cf. épisode 4).
Dream Masters, Combat de Maîtres Part 1 à 7 : Maîtriser et diriger ses rêves, c’est savoir maîtriser et diriger sa vie. Savoir interpréter ses propres rêves, c’est savoir développer sa propre intuition : rêve lucide, rêve télépathique, rêve prémonitoire, rêve récurrent et rêve de l’au-delà (Cf. épisodes 3, 4, 5 et 6).
Dream Master, l’Ultime Cauchemar : Le rêve astral et la projection de conscience (Cf. épisode 6).

Dans l’épisode 4 : A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master, Kristen a la chance de rencontrer un jeune Maître des rêves, beaucoup plus positif que Freddy, ce dernier étant plutôt un Maître des cauchemars : il s’agit d’Alice, une camarade de classe qui pratique le rêve lucide. Hélas, cela ne sera d’aucune utilité pour Kristen qui n’aura pas le temps de pratiquer, bien qu’elle ait tout de suite compris le principe.

Kristen est toujours hantée par le souvenir de Freddy. Au départ, le lien télépathique est certainement le chien de Kincaid, un des rescapés de l’épisode 3. Kristen a rêvé du chien et l'a ramené dans son rêve. Kincaid rêve également de son chien lors d’un cauchemar où il voit Freddy se reconstituer. Le chien regarde les os du croquemitaine se rassembler et constate la reconstitution du corps. Tout en regardant son maître apeuré, le chien se détourne de ce dernier, semblant lui signifier que ce n’est pas son problème et qu’il ne sera pas un bon chien sur ce coup là, tout en s’éloignant au plus vite du futur danger.

« Freddy est revenu ! », hurle Kincaid plus qu’effrayé.

Cet opus est d’autant plus intéressant qu’il va développer le thème du rêve lucide et de son utilité. Ce film est une véritable démonstration, que dis-je, une aubaine, un vrai mode d’emploi horrifique, j’en conviens, mais très pratique quand même sur la manière de maîtriser et de diriger ses propres rêves !

A travers les personnages de Freddy, Maître des cauchemars et d’Alice, Maître des rêves qui s’ignore, il sera question de repérer le type de rêve émis et de démontrer son utilité et donc de l’efficacité de la solution apportée dans la réalité. Dans un deuxième temps, sous la forme d’un combat onirique, il sera question de comptabiliser les points accumulés par nos deux experts en la matière. Ne dit-on pas dans la pratique des arts martiaux qu’il faut « dialoguez dans les rêves ».

Résumé de l’histoire

Après avoir tué ces deux grosses feignasses de Joey et de Kincaid, Freddy est bel et bien revenu, car Kristen est maintenant la dernière enfant d’Elm Street, adolescente qu’il tuera par ailleurs tout aussi facilement, car elle n’a tiré aucune leçon de son expérience passée avec le croquemitaine. Mais le voilà intéressé par une nouvelle recrue : Alice, une jeune adolescente qui pratique le rêve lucide. Pour Freddy, Alice est bien plus intéressante que cette idiote de Kristen qui ne fait qu’appeler ses amis dans ses rêves quand elle a la frousse. Exit Kristen l’égoïste et faites place à Alice l’altruiste !

Kristen commence par polluer l’esprit de ses amis et d’Alice avec l’histoire de Freddy. Attention à la puissance de l’esprit ou comment se méfier de la force de la pensée humaine et de l’esprit de persuasion, et c’est ce qu’utilise Freddy pour atteindre Alice. Cette rêveuse éveillée, qui en plus maîtrise ses propres rêves.

« Enfin une adversaire intéressante ! », aurait dit Freddy.

Cet épisode nous propose une dichotomie plus complexe qu’il n’y paraît : d’un côté, Freddy Krueger, le Maître des cauchemars qui maîtrise les mauvais rêves, les illusions et qui te fout la pression ; et de l’autre, Alice, jeune Maître des rêves, dont le rêve lucide constitue son principal pouvoir, pouvoir qu’elle va devoir développer et utiliser autrement afin de combattre Freddy (donc de se combattre elle-même) : apprendre, comprendre, se développer mentalement et évoluer (mais ne serait-ce pas le but de tout un chacun dans ce bas monde ?!).

Dans tous les cas, « Learning is fun with Freddy! », c’est le Maître des cauchemars qui l’a dit !

Kristen déteste rêver, certainement parce qu’elle n‘a jamais appris à le faire. A contrario, Alice adore parce que sa mère lui a appris quand elle était enfant. Ce que déteste la jeune fille, sont ceux en rapport avec son père. Kristen lui demande alors comment elle arrive à contrôler ses cauchemars. Alice lui répond que c’est grâce au Maître des rêves, croyance et pratique qu’elle prend d’ailleurs très au sérieux, c’est dire que c’est quelque chose d’important pour elle. Il lui suffit de rêver à un endroit plaisant et de se souvenir qu’elle en a le contrôle. Alice possède une connaissance sur les rêves ainsi qu’une pratique, celle du rêve lucide.

C’est « une sorte d’experte », comme elle le dit si humblement.

Freddy réactive la mémoire de Kristen et pousse cette dernière à utiliser une ultime fois son pouvoir, afin de ramener Alice dans son cauchemar et de faire connaissance avec cette jeune femme, qui a l’air de maîtriser sa porte positive du royaume des rêves, lui qui maîtrise depuis longtemps sa porte négative. Freddy et Alice vont donc tous les deux jouer avec les rêves et la réalité.

Alice n’est pas une personne qui fuit la réalité. Kristen et Freddy, sont deux personnages très égoïstes et très égotiques, comme quoi parfois, nous ne sommes pas bien différents du monstre que l’on pointe du doigt !

Kristen se prenant pour le nombril du monde : « Je vous l’ai dit, on ne peut pas m’aider. Ce n’est pas un cauchemar normal et moi, je suis l’histoire ».

« Mais oui, mais oui, petite nombriliste, on va voir ça, petite fille de riches ! Toi qui n’as rien compris. Toi qui n’as rien fait de ton extraordinaire pouvoir ! », lui aurait railler Freddy (Cf. Freddy 3, Dream Warriors).

Kristen va commencer par « polluer » (parce qu’il n’y a pas d’autre mot !) l’esprit de son amie intelligente et lucide, en lui montrant une vieille maison toute délabrée, où aurait vécu un tueur d’enfants, lui-même assassiné par les parents de ces mêmes mômes, alcooliques et psychotiques, dépendants et névrosés, habitants de cette même rue Elm. Un tueur qui n’est plus de ce monde, mais qui est maintenant devenu une légende, en hantant les rêves de la progéniture de ces « assassins vengeurs » en dépression ! Et pour le coup, Kristen fabule sur la maison en disant qu’elle est devenue hantée. C’est le mythe de la légende urbaine, basé sur un folklore, lui-même issu d’un fait divers. On en rajoute au fil du temps qui passe et puis si ça peut encore faire plus peur, et bien pourquoi ne pas en rajouter une couche à chaque fois que l’on raconte l’histoire !

Et voici la légende : « Freddy reviendrait dans les rêves et que s’il te tue dans ton rêve, tu es mort pour de vrai ». Quelle étrange légende, surtout quand on est censé ne pas être en danger quand nous dormons et donc quand nous rêvons, quelle que soit la chose qui nous arrive.

L’être humain passe quand même un tiers de sa vie à dormir et donc à rêver. Ce qui apparaît naturel et nécessaire, mais alors pourquoi ne pas l’enseigner au sein de la famille ou à l’école comme une pratique essentielle et vitale ? Et l’on s’aperçoit que le rêve ne fait partie d’aucun enseignement général, il n’est qu’une spécificité parmi tant d’autres ou ne constitue qu’un simple détail au sein de disciplines universitaires et/ou scientifiques.

Mais qui est Freddy Krueger ?

Un croquemitaine ? Un démon ? Un fantôme ? Un mauvais esprit ?

Freddy : « Mais ne serait-ce pas plutôt ton mauvais esprit et tes diableries, toi, être humain ? La partie obscure de toi-même que tu ne veux jamais regarder et que tu n’assumes pas d’ailleurs !? Ta partie démoniaque, c’est-à-dire, tes propres défauts, tes propres peurs, tes inimitiés, tes préjugés, tes clichés, tes stéréotypes, tes intolérances, ta dualité intérieure, tes propres afflictions mentales et psychologiques voire psychiatriques auxquelles tu te raccroches lâchement en pensant que ce sont de bons points de repère, ton formatage de cerveau sans âme et tes conditionnements à la Pavlov, que tu rejettes à chaque fois que la situation devient négative, allègrement et parfois d’une façon réflexe et systématique sur autrui ? Ta mauvaise foi que tu t’empresses de projeter sur les autres surtout quand tu as tort comme tu es susceptible, mal luné et soupe-au-lait, toi, être humain ! »

Freddy (histoire d’en rajouter une couche) : « Et dans l’absolu, ne serait-ce pas chaque mauvaise foi qui se trouve dans chaque être humain, c’est-à-dire, toute la mauvaise foi humaine du monde mais pas de l’univers ? »

Freddy Krueger ne cesse de poser cette question aux adolescents qu’il terrorise : « Es-tu sûr de te connaître comme tu l’affirmes bien souvent égotiquement ? Est-ce que tu assumes ce que tu es ? Es-tu bien sûr de me connaître avant de me juger ? Parce que moi, je sais qui je suis. Je suis le Maître des cauchemars et des mauvaises illusions. Je suis là pour t’apprendre la chanson et prendre ton âme si tu ne fais pas attention. On me nomme Freddy, celui qui fabrique des mauvais rêves durant la nuit. Mais avant, je fus un tueur d’enfants, emprisonné, jugé et relaxé, mais brûlé vif comme une vulgaire sorcière, par vos parents riches et en colère, mais toxicomanes, dépressifs et patibulaires. Alors toi, enfant d’Elm Street, qui es-tu ? ».

Et Freddy Krueger nous demanderait à tous dans l’absolu : « Et toi spectateur d’un film d’horreur, oui toi là-bas, toi qui a peur, en me regardant, seul ou accompagné, mais cerné et coincé que tu es dans ton fauteuil-ciné, qui es-tu, trou du cul ? »

Mais qui est Alice ?

La question mérite également d’être soulevée et d’être explorée.

Faire une carrière de serveuse, c’est un peu l’angoisse d’Alice amoureuse du beau Dan, qu’elle fantasme en faisant des rêves lucides dès qu’elle le peut.

Alice apparaît comme un personnage qui compte beaucoup sur l’amitié et donc altruiste : quand elle est devant ce qui pourrait être un miroir, tout recouvert qu’il est d’une multitude de photos de ses amis, on ne peut pas dire qu’Alice soit une personne égoïste et narcissique.

« Le miroir, une façon de surmonter le problème », nous dit Rick, le frère d’Alice, disciple en arts martiaux japonais et qui parle également de l’esprit en tant que force mentale (Cf. L’esprit martial de Kazumi Tabata sensei). Alice ne veut pas se regarder dans le miroir (pourtant son prénom lui indiquerait de faire le contraire !), mais elle ne s’en cache pas. C’est dire qu’elle ne se ment pas à elle-même. Sauf qu’Alice est dans une période de deuil (la mort de sa mère) et se perd dans ses rêves lucides, ce que lui fait incessamment remarquer son entourage.

Une aubaine pour Freddy de se mesurer à ce Maître des rêves, lui qui s’ennuyait avec Kristen, chamane perdue dans les propres limbes des actes peu reluisants de ses géniteurs.

Lors de l’ultime rêve de Kristen, Freddy sort le grand jeu en déroulant le tapis rouge à une Alice intriguée mais apeurée et tétanisée. D’ailleurs Freddy lui souligne d’un ton vicelard et ironique qu’elle est la bienvenue au pays des merveilles. Lui qui sait ô combien que les rêves constituent une pratique très sérieuse pour cette jeune femme qui n’a eu que cela pour grandir et se développer. Le Maître des cauchemars exige non seulement de rencontrer le Maître des rêves qu’est Alice mais exige également un combat sans faille, dont son expérience, ses propres dons, ses propres capacités et sa facilité à imaginer (c’est-à-dire à produire des images) sont ses seules armes et dont l’adage serait « connais-toi toi-même ».

Le Maître des rêves : « Et maintenant, je vais m’allonger pour dormir et le maître des rêves prendra mon âme… »

Les rêves de l’au-delà et les rêves astraux (pour atteindre d'autres dimensions)

Durant notre sommeil, nous sommes projetés dans des plans de réalités différentes (appelées densités ou dimensions) de celle où nous vivons à l’état conscient et que nous appelons réalité. Très souvent, le rêveur aura l’impression de voler, de flotter (mais surtout il ne faut pas tomber !).

Ce genre de rêves, appelé « rêve astral », peut également se faire à l'état d’éveil. L’âme/la conscience quitte le corps. Ce dernier se paralyse pour laisser l’âme/la conscience s’envoler vers des univers et des dimensions connus ou inconnus. L’âme/la conscience voyage librement vers d’autres dimensions du monde visible et invisible (dans l'espace infini, mieux vaut savoir se diriger).

Le rêveur peut recevoir des messages venus de personnes disparues, de personnes vivantes, de guides spirituels ou de toutes autres entités appartenant à un monde différent du nôtre (par exemple contact avec des êtres venus de l'espace). Ces rêves ont pour but de nous révéler notre dimension spirituelle ainsi que nos capacités parapsychiques et médiumniques.

Il existe également le « rêve récurrent », qui est un rêve répétitif, c'est-à-dire, un rêve qui revient d'une façon régulière. Généralement, c'est pour transmettre un message important auquel il faut faire très attention. Si nous n’essayons pas d'être à l'écoute pour comprendre ce genre de rêves, il reviendra hanter notre inconscient sans cesse jusqu'à trouver la solution. Le rêve peut être une mise en garde, un avertissement ou une préparation qui anticipe un événement important à venir.

Mais il ne faut surtout pas commettre l’erreur de croire que tous les rêves nous offrent de vrais conseils ou peuvent changer quotidiennement notre vie et essayer de les suivre peut devenir un travail à plein temps.

C’est aussi un moyen de s’enliser dans son propre cinéma que de prendre tous les rêves pour des messages émanant d’une source spirituelle supérieure. Cela ne se passe pas comme ça. Nous devons faire très attention aux rêves et nous devons pouvoir discerner ceux qui ont de l’importance de ceux qui traduisent seulement les émotions, les désirs, les peurs, les espérances et les fantasmes de notre vie quotidienne.

Nos nuits sont vitales pour notre vie car elles nous permettent de nous régénérer, en nous nourrissant de l’énergie cosmique. A travers le rêve, cette énergie nous offre des outils essentiels pour nous guider jusqu’à notre accomplissement personnel et spirituel en développant des capacités psychiques comme par exemple l'intuition, que l'on appelle également sixième sens.

L’interprétation des rêves dépend énormément du vécu de tout un chacun. Ces associations ne constituent pas une règle absolue.

A SUIVRE : La Voie des Rêves # 10 : Dream Masters, Combat de Maîtres Part 1

Source : A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master (Freddy 4, le Cauchemar de Freddy) - DVD.

NB : ce texte est une analyse cinématographique issue des éléments et des signes observés dans le récit audiovisuel et n’est valable que pour ce contexte. Il ne constitue ni des conseils ni des obligations de comportements à adopter, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Références Le Blog de DJ Miss Phoebe :