Phoebe : « Ouvre ton esprit & observe l’Univers ».

Phoebe : « Ouvre ton esprit & observe l’Univers ».

Sakura

« Maintenez votre esprit vaste et sans nuage, et donnez toute son amplitude à votre intellect ».

Il n’est point de théorie sans pratique et point de pratique sans théorie !

Pratique de l’ATTENTION SCRUPULEUSE, qui correspond « à garder l’esprit sur un seul point et ne pas s’en détacher », qui correspond à la formule CONCENTRATION SANS ENTRAVE.

Pratiquer l’attention scrupuleuse consiste à se concentrer sur un seul point, ce qui correspond à un ESPRIT DE DETERMINATION.

L’attention scrupuleuse n’est pas considérée comme une étape élevée.

C’est un exercice destiné à contrôler les perturbations de l’esprit, un entraînement permettant d’accéder à la liberté de diriger l’esprit à sa guise.

L’étape de NON-ATTACHEMENT est considérée comme l’étape finale.

L’attention scrupuleuse sert à empêcher l’esprit de divaguer.

« Tenir fermement l’esprit au-dessous du nombril », constitue l’étape appelée RECHERCHE DE L’ESPRIT LIBRE.

Il est important de porter attention sur le hara, situé trois doigts en dessous du nombril, et un pouce enfoncé dans l’abdomen, considéré comme étant le centre de l’énergie vitale chez les Asiatiques, notamment pour les adeptes de la méditation mais également pour les artistes martiaux.

C’est une technique utilisée pour engendrer le processus de guérison.

NB : je ne prétends aucunement apporter une guérison quelconque pour une maladie. Je ne suis pas médecin et encore moins professionnelle de la psyché ou autres pratiques concernant le bien-être.  Ici, il s'agit simplement d'arts martiaux et afin de mieux comprendre de quoi il s’agit, je vous conseille de vous référer à la bibliographie citée en fin d’article.

Seuls un maître zen, un maître d’arts martiaux ou une personne formée à pratiquer des soins issus de la médecine traditionnelle chinoise ou des points d’acupuncture sont habilités à enseigner ce genre de pratiques. La méditation se pratique en dojo ou chez soi, à plusieurs ou tout seul, et mieux vaut apprendre le Tai chi Chuan avec un enseignant ou même mieux, un shifu chinois !

La recherche de l’esprit libre permet de contrôler les pouvoirs liés à la STABILITE MENTALE (joriki) et permet également de cultiver la concentration (zenjo).

Pour pratiquer la concentration, il faut travailler les kôans.

  • A quoi pensez-vous quand vous méditez ?
  • Je pense sans penser.
  • Comment pensez-vous sans penser ?
  • Sans pensée.

Un kôan est une phrase courte, généralement absurde, anecdotique ou paradoxale, ne sollicitant aucune logique ordinaire.

Le kôan est utilisé comme un outil de méditation dans la pratique du zen, censé amener l’esprit au SATORI (ou EVEIL ou ILLUMINATION), et permettre ainsi le discernement entre l’éveil et l’égarement. Au fil du temps, le discernement devient un art de vivre.

Le bushidô caractérise l’idée du guerrier calme et imperturbable, véhiculant le concept de maturité, de sobriété et de sérénité face à la mort, donc face à la vie quotidienne aussi.

Zen et arts martiaux doivent déboucher à un processus de création et de concentration de l’énergie.

« PAS BOUGER, PAS BOUGER »

Cette expression signifie (bizarrement) se mettre en mouvement. La tranquillité dans le mouvement est le secret du kendô.

L’ART DE DIRIGER L’ESPRIT

Ici, il n’est pas question de diriger l’esprit d’autrui mais bien son propre esprit. Dans un premier temps, il faut définir ce qu’est « l’esprit ».

Dans la mentalité asiatique, l’esprit est beaucoup plus que l’âme comme on l'entend d'une façon occidentale. C’est également le souffle de la vie, c’est l’énergie vitale, une sorte de flux électrique mais aussi magnétique, que les pratiquants de Tai Chi Chuan savent bien diriger. Ce n’est pas quelque chose de visible, ni de palpable, mais c’est quelque chose que l’on peut ressentir, en méditation, au repos, mais également quand on marche ou quand on court ou quand on danse ou quand on chante ou simplement quand on se concentre. Et c’est seulement en pratiquant l’attention scrupuleuse que l’on peut se rendre compte de cela.

« L’esprit doit être sans cesse concentré sur la situation, prêt à agir ou à réagir ».

La CONSCIENCE EVEILLEE doit être permanente afin d’acquérir le geste juste. La conscience sélectionne un coup, puis viennent ensuite la technique et le corps.

L’INTUITION est importante car elle déclenche la réaction du corps et de la technique, ainsi corps et conscience s’unissent.

SHIN (esprit) + TAI (corps) + WASA (technique) = CONSCIENCE EVEILLEE + GESTE JUSTE

Ces trois éléments doivent être unis et constituent un ensemble idéal permettant l’acte juste (Cf. Octuple Noble Sentier, L’enseignement de Bouddha).

Afin de conserver la CONCENTRATION JUSTE, il convient de s’adapter à ce qu’il se passe autour de soi. La concentration doit être portée sur la respiration (en pratiquant notamment la méditation), en particulier sur l’expiration qui se doit d’être lente, longue et doit descendre au plus bas dans l’abdomen (hara), là où se situe le centre de l’énergie vitale.

Ce qui importe, c’est la puissance dans la concentration en canalisant la tension du corps et l’habilité de la technique dans l’ATTENTION-INTUITION de l’esprit. Ce dernier devient vide, « ku », sans faille (cf. Shodoka de Taisen Deshimaru Sensei).

ATTEINDRE LE DETACHEMENT TOTAL

Cela équivaut à se débarrasser d’un seul coup de toutes les afflictions psychologiques et mentales qui polluent l’esprit (Cf. Le sabre de vie de Yagyû Munenori).

Pour obtenir un cœur léger, il convient de réunir toutes les afflictions en un seul bloc pour ensuite s’en détacher, pratique à faire avec un maître ou suivre une bonne grosse thérapie, voire une nécessaire psychanalyse.

PHILOSOPHIE MARTIALE

 « Connaître, c’est discerner ce que l’on comprend et ce que l’on ne comprend pas ». Confucius

Discerner le vrai et le juste, comprendre les aspects positifs et négatifs de chaque chose. Saisir d’instinct ce que l’on ne voit pas. Apprendre à voir chaque élément avec précision. Prêter attention au moindre détail.

« Ne pas se contenter de répéter bêtement ce que les gens disent. Réfléchir et trouver l’information à la source afin d’écarter toute erreur et ainsi faire rejaillir la vérité pure. Vaincre n’est pas l’essentiel. Au-delà de l’horizon, le monde est bien plus vaste qu’on ne peut l’imaginer. Ne pas voir chez autrui ce qu’il peut nous enseigner, c’est faire preuve d’étroitesse d’esprit et c’est manquer de générosité ».

The Grandmaster - Wong Kar Wai (Hong-Kong, 2013).

Discussion entre Zhuangzi et son ami Huizi

Zhuangzi : « Comme ils ont l’air heureux ces poissons ».

Huizi : « Comment pouvez-vous savoir si ces poissons sont heureux ou non, puisque vous n’êtes pas un poisson ?! »

Zhuangzi : « Mon ami, comment pouvez-vous savoir ce que je sais ou ce que je ne sais pas des poissons, puisque vous n’êtes pas moi ?! »

Kôan : « Penser : « Je ne penserai pas », c’est déjà avoir une pensée en tête. Ne pensez tout simplement pas, à ne pas penser du tout ! »

PHILOSOPHIE CONFUCEENNE

« Quand j’ai soulevé un angle de la question, si le disciple n’est pas capable d’en déduire les trois autres, je ne répète pas la leçon ».

Kongzi plus connu sous son nom latin Confucius, rejetait l’obstination et l'entêtement car savoir changer en fonction des circonstances était une marque de justesse dans un monde où le changement était la norme (et devrait l'être aujourd'hui à propos de notre planète et de ce qu'il s'y passe (Cf. La Grande étude et L’invariable Milieu).

« La seule chose qui ne changera jamais, c’est que tout est toujours en train de changer ». Confucius

« L’être accompli » signifie « être humain » qui agrandit le dao et non le dao qui agrandit l’être humain ».

 Dans les affaires du monde, l’être accompli n’a pas une attitude rigide de refus ou d’acceptation, le juste est la seule règle.

Dans l’idéal confucéen, le perfectionnement de soi est à la fois un but et une méthode. Ce but consiste à accéder à la meilleure part de sa propre nature afin d’être capable d’agir en vue du bien d’autrui autant que du sien (quête du bonheur).

FAIRE SILENCE POUR VOIR CLAIREMENT

Dans les traditions chamaniques, le silence joue un rôle fondamental, dans l'hindouisme ainsi que dans le bouddhisme, dans le taoïsme et dans le shintoïsme.

Le silence est le contenant de l’Univers, celui qui permet de découvrir le chant de la Terre, et la puissance d’un chaman se mesure notamment à la capacité qu’il a à faire le calme dans son esprit, à entrer dans le silence pour observer le monde tranquillement et se mettre à son écoute.

« Le chaman se laisse porter par le flux de la vie. Il se met à l’écoute des images et des sons, des couleurs et des ondes » et des divers paysages de la planète et de l’Univers cosmique.

« Car le silence est riche de sons. La pratique du silence intérieur nettoie le jeu mental. La pratique du silence fortifie le vouloir (la volonté). L’intuition se réveille et rejoint la raison ».

Il faut apprendre à fermer le robinet des bruits de fond, musiques ou paroles. IL  FAUT APPRENDRE A ENTRER DANS LE SILENCE, c’est apprendre à se poser, à se recentrer sur soi-même, à se centrer, à se concentrer, à être attentionné et ainsi à observer ce qui nous entoure avec discernement. Et pour accéder à plus de sagesse il faut savoir faire le silence autour de soi et surtout dans sa tête !

« Rappelez-vous que le silence est parfois la meilleure des réponses »

LA DISCUSSION PAR LE SILENCE

« La discussion par le silence est la suprême des discussions ».

C’est une expérience agréable, qui apporte le calme intérieur, un apaisement physique et psychologique, si les deux personnes sont calmes et apaisées. Une expérience très enrichissante tant sur le plan humain que sur le plan spirituel.

RECUPERER SON POUVOIR A UN PRIX

Pour atteindre sa nature la plus profonde, il faut forger sa vie, il faut accepter de plonger dans l’inconnu (et également le territoire inconnu que sont les rêves).

Savoir mener le combat contre soi-même, parce que c’est le seul combat qui en vaille vraiment la peine car chacun développe en lui des résistances au changement, souvent bien plus fortes qu’il ne l’imagine (cf. Taisen Deshimaru Sensei, Zen & Arts martiaux).

Pour retrouver notre libre arbitre, il faut savoir se respecter et s’aimer. Il faut également avoir le courage de contacter des douleurs enfouies, quitte à se faire aider s’il le faut. C’est à ce prix que l’on avance dans sa quête intérieure et que l’on peut s’ouvrir à toutes les richesses de la vie !

 

« Sachez voir et regarder l’être humain d’un point de vue qui n’est pas celui de l’être humain et vous comprendrez la Vérité ». Bouddha

Kôan : « Lorsqu’il n’y a plus rien à faire, que faites-vous ? »

A suivre : SHAOLIN & WUDANG CHRONICLES # 03 : La Voie du budo, un art de vivre au quotidien

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