480815 10152028599715241 1547083198 n

 

L’esprit du guerrier zen est appelé « vraie substance indescriptible » ou « corps spirituel permanent ». Cet esprit n’est pas dupe ; il est imperturbable et maître des choses. Ces bushis sont appelés « hommes de grande vigueur », « cœurs et tripes d’acier » ou « détenteurs de la Voie ». De tels êtres sont capables de maîtriser les phénomènes.

Les adeptes de la Voie se doivent de pratiquer courage et volonté et de cultiver, grâce à l’énergie, l’invulnérabilité afin d’éviter les afflictions mentales.

« Les hommes de la Voie » sont des hommes capables de transcender les choses en possédant un cœur ferme et un esprit stable.

En tant que guerrier, Shôsan fait la différence entre le courage nécessaire à la souveraineté de l’esprit zen et le courage des guerriers dont on associe force et violence. Les travaux de Shôsan débouchent sur un essai décrivant les moyens de développer la force de caractère dans la vie quotidienne des guerriers.

Takuan, dont Yagyû fut le disciple, expose dans son recueil, « Mystères de la sagesse immobile », le principe de fluidité qui constitue les fondements de la Voie. Il faut éviter que l’esprit se fixe sur le sabre de l’adversaire. C’est en faisant le vide dans votre esprit que vous serez à même de suivre le mouvement du sabre adverse et ainsi être capable de parer le coup en le percevant, sans réfléchir, vous permettant de le désarmer. Dans le Zen, on utilise généralement la technique du non-sabre qui consiste à désarmer l’adversaire pour ensuite le frapper. Il faut donc savoir se détacher des choses qui occupent l’esprit afin d’éviter la fixation.

Selon Takuan, l’esprit de liberté se situe dans la Voie de la fluidité en action. Il fait la relation entre la réaction spontanée et l’immédiateté, en repoussant la notion de vitesse et de précipitation.


« Ce n’est pas la rapidité mais l’immédiateté de l’attention qui rend l’action possible ».

 

« Quand on a pris la décision de tuer quelqu’un, même si l’action immédiate présente de graves difficultés, il ne sert à rien d’user de voies détournées. La Voie du Samouraï est celle de l’immédiateté, il faut foncer tête baissée ».


« L’esprit d’étincelle » est un état d’esprit où il n’existe aucun intervalle, ainsi votre sabre devient le sabre de l’adversaire, le but principal étant d’éviter l’attachement de l’esprit.

Selon Maître Takuan, la rapidité ne doit pas être confondue avec la spontanéité en évitant toute fixation. Dans « Où placer l’esprit ? », Takuan définit la façon dont l’esprit zen transcende ces fixations.

Dans le bouddhisme, « tenir fermement l’esprit au-dessus du nombril » constitue une étape appelée « recherche de l’esprit libre », technique consistant à forcer l’esprit à se tenir au-dessus du nombril. Cette pratique très populaire de nos jours, fut introduite au Japon au 9ème siècle et consiste à porter l’attention sur le « hara ». Suivant les traditions de l’école Tendaï, cette technique était utilisée dans le cadre d’un processus de guérison, qui consistait à contrôler les pouvoirs liés à la stabilité mentale (joriki). Elle était également utilisée comme moyen de cultiver la concentration (zenjo). Selon un moine du 18ème siècle, la pratique de la concentration sur le hara est issue de la médecine taoïste traditionnelle. Les personnes s’adonnant à cette pratique travaillent les kôans, autrement dit, « les histoires zen au creux de leur ventre ». Le kôan est une courte phrase absurde, anecdotique ou paradoxale ne sollicitant pas la logique ordinaire, utilisée comme outil de méditation dans la pratique du zen, sensé amener l’esprit au Satori et permettre ainsi le discernement entre l’éveil et l’égarement.

Grâce au Bushidô, cette technique se répandit parmi toutes les classes sociales japonaises, à un tel point, qu’il n’est pas rare d’utiliser des expressions idiomatiques telles que « Hara ga dekite iru » (le hara est réalisé) ou « Hara ga suwatte iru » (le hara est établit). Le hara désigne la partie du bas-ventre, située près des organes génitaux, où se concentre la plus grande partie de l’énergie des nerfs du système neuro-végétatif.

Le Bushidô caractérise l’idée du guerrier calme et imperturbable, véhiculant le concept de maturité, de sobriété et de sérénité face à la mort.

Takuan analyse les notions de liberté spirituelle et d’esclavage mental. L’idéal du guerrier se situe dans l’état de fluidité, désigné per l’esprit foncier ou esprit sans pensée. Les samouraïs se devaient de dépasser l’état de fixation, désigné comme étant un esprit illusoire ou esprit pensant.


« L’esprit droit ou authentique atteint l’omniprésence et s’étend au corps entier, sans s’attacher à un point précis. Quand l’esprit manque de globalité, il est appelé « esprit unilatéral ».


Afin d’éviter l’unilatéralité, il ne faut pas rester figé. Il faut laisser l’esprit libre afin de pouvoir l’adapter à chaque situation. La quête de l’esprit foncier consiste à ne s’attacher à aucun point particulier. Comparable à l’élément eau, l’esprit foncier s’attarde en nul endroit. Si vous faite fondre l’esprit tel un bloc de glace, il faut apprendre à l’utiliser comme de l’eau vive à travers tout le corps, cela vous confèrera la possibilité de l’orienter à votre guise. Dans le Zen, cette quête de l’esprit foncier constitue un point essentiel que les guerriers ne négligeaient pas, considérant avec attention les qualités d’équilibre propres à cet esprit d’où émane l’action spontanée, libérant les inhibitions engendrées par l’ego.


« Le cœur authentique n’a pas besoin d’explications. L’esprit foncier ne tergiverse pas ».


Prêcher le faux pour obtenir le vrai, autrement dit, mentir au détriment de la vérité, retranscrit un esprit illusoire qui constitue une maladie de l’esprit foncier. Eliminer l’esprit illusoire, c’est éradiquer la maladie et supprimer la maladie, c’est clarifier l’esprit. Cet esprit clair est appelé esprit foncier ou esprit originel. Rechercher l’esprit foncier, c’est devenir maître dans toutes les dimensions de la vie quotidienne.

L’objectif des adeptes du Zen, qu’ils soient moines ou guerriers, était de développer leurs potentiels naturels afin d’atteindre une fluidité parfaite de leurs réactions.

Takuan introduisit les notions d’esprit pensant désignant une réflexion excessive et d’esprit sans pensée, désignant une conscience sans entrave. Takuan fait la différence entre l’état « sans pensée » qui est assimilé à un espace d liberté fluide et « l’absence de pensée » perçue comme une forme d’indifférence.

L’esprit ne doit pas s’emplir d’une seule chose, la supprimer, c’est atteindre l’esprit sans pensée. Ne pas y penser fera naturellement revenir l’esprit sans pensée qui agit toujours à bon escient.


« Penser à ne pas penser, c’est penser à quelque chose. Parviendrez-vous à ne pas penser, même à ne penser ? »


Le principe consiste à ne pas laisser l’esprit se fixer sur un seul point, quelle que soit votre perception.

Takuan fait également la distinction entre l’attention scrupuleuse, technique élémentaire et la méthode zen du « non-attachement ». Les Japonais pratiquent l’attention scrupuleuse, qui correspond à l’expression néoconfucianiste « garder l’esprit sur un seul point et ne pas s’en détacher », expression qui correspond elle-même à la formule bouddhiste, « concentration sans entrave ». Pratiquer l’attention scrupuleuse consiste à se concentrer sur un seul point, ce qui pourrait correspondre à un esprit de détermination dans le cas d’un combat au cours duquel le but est de pourfendre l’adversaire, quitte à ne pas attaquer le premier.

Dans le bouddhisme, l’attention scrupuleuse n’est pas considérée comme étant une étape élevée. Elle est plutôt perçue comme un exercice destiné à contrôler les perturbations de l’esprit, un entrainement permettant d’accéder à la liberté de diriger l’esprit à sa guise. L’étape du « non-attachement » est considérée comme étant une étape finale. Par conséquent, l’attention scrupuleuse est un exercice constituant une étape provisoire qui empêche l’esprit de divaguer, en appliquant sur lui un contrôle de tous les instants, évitant la dispersion mentale. Ne pas s‘y attacher, c’est conserver sa liberté.


Secret du Budo, secret du Zen

Le secret des arts martiaux réside dans le fait qu’il n’existe ni victoire ni défaite, ce qui constitue le vrai Budo.

A l’ère de Togugawa (1603-1868), appelée également époque Edo, un certain samouraï, grand maître de l’art du kendo souhaitait découvrir le vrai secret de la Voie du sabre. C’est alors qu’il s’en alla à la rencontre de Hachiman, dieu shintô de la guerre et protecteur divin du Japon et du peuple japonais. Dans le Japon médiéval, son culte devint populaire, aussi bien auprès des bushis qu’auprès des paysans. Les armes de Hachiman ont la forme d’un tomoe, ancien symbole héraldique japonais ayant la forme du magatama (Cf. Histoires de samouraïs part IV), ressemblant à une sorte de tourbillon ou un vortex à trois branches, tournées vers la droite ou vers la gauche, se rapprochant de la forme de la croix basque ou du triskel.

Au cours de son voyage, ce samouraï sentit la présence d’un monstre. Par intuition, le guerrier dégaina son sabre face à lui et le tua d’un seul et unique coup. Hachiman ne lui révéla rien du secret de la Voie du sabre mais sur le chemin du retour qu’il la comprit à travers l’expérience qu’il venait de vivre.

Dans la pratique du Budo, l’intention et l’action doivent être simultanées ; il ne faut s’accorder une seule seconde pour penser.


« Le reflet de la lune sur le cours d’eau ne reste pas alors que la lune, elle, brille et ne bouge pas ».

C’est ce qu’on appelle la conscience « Hishiryo ».


Le Maître du thé et le Rônin

L’histoire du maître de thé et du rônin illustre bien l’essence de la pratique. Un jour, un maître du thé nommé Kozo Tajima fut provoqué en duel par un rônin sans scrupule. Désireux de ne point perdre son honneur, le maître du thé se préparait à affronter la mort. Il alla visiter un voisin, maître dans l’art du sabre afin qu’il lui enseigne l’art de mourir en toute dignité. Avant de lui proférer l’enseignement, le maître du sabre demanda à Tajima de lui servir une coupe de thé. Heureux de pouvoir pratiquer son art pour la dernière fois, Tajima s’appliqua à la préparation du rituel « chanoyu », tant il était absorbé par ce qu’il faisait, il en oublia ce qui l’attendait. L’expert du sabre fut tellement impressionné par tant de sérénité en une heure si grave, observant la concentration de l’esprit du maître du thé, qu’il lui sembla inutile de lui enseigner quoi que ce soit sur l’art de mourir, lui affirmant qu’il était capable d’affronter n’importe quel maître du sabre. L’’expert du sabre lui donna alors quelques conseils : « Tirez votre katana au-dessus de votre tête, soyez prêt à abattre votre adversaire s’il vous attaque ». Après l’avoir remercié, le maître du thé se redit sur le lieu du combat, se remémorant l’enseignement qu’il venait de recevoir tout en s’imprégnant de la pensée qu’il allait servir du thé à un ami. Dès qu’il leva son sabre au-dessus de la tête, le rônin ne bougea point tant il avait ressentit en face de lui une personnalité différente. En effet, le rônin n’avait pu détecter aucune faille lui permettant d’attaquer son adversaire, ce dernier n’ayant laissé transparaître aucune peur, aucune faiblesse. C’est alors que e rônin jeta son katana et se prosterna devant le maître du thé, s’excusant humblement pour sa conduite inqualifiable.


Pas bouger, pas bouger

C’est laisser les pensées, ne pas y penser, ne pas penser, ne pas rester sur une pensée. Ne pas bouger signifie en fait se mettre en mouvement. La tranquillité dans le mouvement semble être l’un des secrets du kendo.

Le secret du kendo : zen et arts martiaux doivent déboucher à un processus de création et de concentration de l’énergie.

Il existe un lien particulier entre le Budo et le Zen. Le Zen et les arts martiaux possèdent une unique saveur dont le secret réside dans l’art de diriger l’esprit que l’on retrouve dans l’expression « Kyu Shin Ryu ». La substance est l’esprit. Il ne faut pas regarder le corps de l’adversaire, mais il faut savoir diriger notre esprit. Il est donc question d’apprendre à dépasser l’illusion de nos sens.

Dans le Japon féodal, les guerriers étaient entrainés à donner la mort en un seul coup d’où l’importance dans la concentration du mouvement avant l’attaque. Tout se joue en un instant, laps de temps qui ne laisse aucune place à l’attente.

« L’esprit doit être sans cesse concentré sur la situation, prêt à agir ou à réagir ».

La conscience éveillée doit être permanente afin d’acquérir le geste juste : la conscience sélectionne un coup, viennent ensuite technique et corps.

En kendo, il existe un coup appelé « debana wasa », technique consistant à attaquer avant tout mouvement de l’adversaire, à frapper avant qu’il ne le fasse, technique qui fait donc appel à l’intuition. L’intuition est importante car elle déclenche la réaction du corps et de la technique, ainsi, corps et conscience s’unissent. Shin, l’esprit, wasa, la technique et taï, le corps doivent être unis et constituent un ensemble idéal permettant l’acte juste.

Si le kendo a toujours été considéré comme un art de combat noble, c’est parce qu’il rassemblait particulièrement bien les facteurs conscience/intuition et corps/technique. Dans tous les arts martiaux, esprit, corps et technique forment un ensemble primordial.

L’histoire des trois chats prouve que la puissance du corps et l’habileté de la technique sont inefficaces sans l’acquisition de la vigilance de l’esprit.

Afin d’éliminer un rat dans sa maison, un samouraï acheta un chat robuste et vaillant mais le chat ne réussit pas à tuer le rat. Alors le samouraï acheta un autre chat, malin et astucieux, mais le chat ne réussit pas à capturer le rat. Un moine lui fit don d’un chat quelconque qi n’avait rien de particulier si ce n’est qu’il passait son temps à sommeiller à longueur de journée. Le rat continuait d’évoluer sans s’inquiéter une seule seconde de la présence du chat. Jusqu’au jour où ce même chat tua le rat d’un seul et unique coup de patte.

Une autre histoire nous raconte un combat entre deux grands maîtres du sabre. Les deux adversaires se fixaient du regard sans opérer un moindre mouvement. Au bout de cinq minutes, les juges déclarèrent match nul car les deux adversaires n’avaient toujours pas bougé. Cette histoire nous démontre la signification de la conscience éveillée ainsi que celle du combat par le biais de l’esprit. Si l’un de deux combattants avait bougé ne serait-ce que pouce, l’autre aurait pu détecter une faille lui permettant de remporter la victoire.

Afin de conserver la juste concentration, il convient de s’adapter à ce qu’il se passe autour de nous. La concentration doit être portée sur la respiration, en particulier sur l’expiration qui se doit d’être lente, longue et doit descendre au plus bas de l’abdomen, dans le hara.

Au cours des duels de nuit, les samouraïs se concentraient sur l’ombre de leur adversaire. Les mouvements de l’ombre indiquaient non seulement les mouvements du corps mais également ceux de l’esprit. Ce qui importait le plus, c’était la puissance de la concentration, en canalisant la tension du corps et de l’habileté de la technique dans l’attention/intuition de l’esprit ; l’esprit devient vide, ku, sans faille.

Dans la pratique du Zen come dans celle des arts martiaux, il est important de savoir se concentrer sur l’expiration. Cela permet d’accumuler l’énergie vers le bas du corps et de la colonne vertébrale, ce qui entraine une détente produisant une force.

Le secret du sabre est de ne pas dégainer le sabre. Il ne faut pas sortir le sabre, car si vous désirez tuer quelqu’un, vous devez également accepter de mourir. Il faut se tuer soi-même, tuer son propre esprit. Ainsi, les autres ont peur et s’enfuient.

Maître Takuan, célèbre dans le Zen et l’art du sabre, a éduqué de nombreux samouraïs, dont Miyamoto Musashi qui employa cette expression : « Fu Do Chi Shinmyo Roku », ce qui signifie, « Note mystérieuse sur la sagesse immobile ».

Dans le Budo, « Muso » est la non-posture, c’est-à-dire, la posture sans mouvement, ce qui permet d’atteindre l’esprit immobile. L’esprit ne doit pas rester fixé, il doit laisser passer les pensées. Ainsi, si on ne reste pas sur une pensée en particulier, la substance de notre esprit est « Fudo », sans mouvement.

Même si un samouraï est attaqué par une dizain d’adversaires, il sera capable de tous les vaincre car son esprit changera rapidement et saura, par le biais de la concentration, adapter sa technique devant chacun de ses adversaires.

La première école de kendo fut créée par le samouraï Nodo. Au commencement, les samouraïs entrainaient leur esprit de façon à obtenir des dons surnaturels. Le Zen vint influencer leur conception de la Voie du sabre. Musashi disait qu’il fallait honorer Dieu et Bouddha mais qu’il ne fallait rien attendre en retour. La Voie du sabre se transforma en méthode pour couper son propre esprit, voie de l’esprit de décision, de résolution et de détermination.

« On ne doit pas penser,

Sur l’avant et sur l’après

En avant, en arrière,

 Seulement la liberté

Du point du milieu »

 

Ce poème illustre à merveille le secret du kendo : c’est la Voie du Milieu.

Le kendo a toujours été considéré comme un art noble et la pratique se rapproche de celle du Zen car tous les samouraïs et maîtres japonais savaient qu’avant d’être digne de tuer une personne, il fallait savoir se tuer soi-même, c’est-à-dire, savoir trancher sa propre conscience, ce qui leur permettait de sortir vainqueur de nombreux  combats.


Le maître du thé et le samouraï

Nombres d’histoires de samouraïs relatent et mettent en évidence l’importance de la concentration et de l’attention comme dans celle du maître du thé et du samouraï.

Rikkyu, célèbre grand maître de la cérémonie du thé, prouva à Toyotomi Hideyoshi, samouraï de son état, que l’absorption en une tâche précise n’était pas pour autant une source de passivité et que le fait d’être concentré ne signifiait pas que nous ne portions pas attention à tout ce qui nous entoure. Un jour, Rikkyu organisa une cérémonie du thé où il avait convié quelques amis et nobles samouraïs, dont Toyotomi Hideyoshi. Les mouvements de maître Rikkyu restaient précis et sobres tout au long de la cérémonie, tant et si bien qu’on n’aurait pu l’attaquer par surprise. Hideyoshi décida de vérifier cette impression en attaquant le maître du thé dès que l’occasion s’en présenterait. Lorsque la cérémonie toucha à sa fin, la samouraï prépara une attaque croyant détecter l’occasion de le faire. A cet instant précis, le maître du thé leva simplement les yeux, lui sourit et complimenta Toyotomi Hideyoshi d’être un invité plein de retenue…

A l’époque des samouraïs, les guerriers se devaient d’apprendre non seulement les arts de la guerre mais également les arts qui incombaient à la vie civile, tels que la philosophie ainsi que le yawara, la technique de la souplesse (ou douceur).

Yamada Soko (1622-1685), professeur japonais, a longuement médité sur la Voie des Samouraïs. Souhaitant accroître leur culture, il édicta un enseignement spécial consistant en une éducation militaire et civile appelée « bun Bu Ryodo », la double Voie. Le samouraï était un guerrier, il se devait de connaître tous les arts constituant le budo mais il se devait également d’acquérir une culture intellectuelle, une culture générale regroupant des domaines diversifiés tels que la littérature, le Shintô, le Bouddhisme ainsi que la philosophie chinoise. Les samouraïs devaient également s’entrainer à la vertu afin d’acquérir la Voie de la sagesse. Ils se devaient d’avoir des qualités nobles, de cultiver une personnalité élevée, d’étudier l’histoire des civilisations et ainsi de réaliser la Voie. Cet enseignement était auparavant réservé à une élite. Peu à peu, la Voie du samouraï devint populaire au Japon.

Nous sommes tous différents et au regard de la vie quotidienne, les problèmes de chacun sont tous différents et par conséquent, ils nécessitent une solution différente pour chacun d’entre nous. Il nous appartient donc de chercher cette solution, il ne sert à rien d’imiter ou de tromper. Il nous faut créer par nous-mêmes.

 

Sources :

La Voie du Samouraï, pratiques de la stratégie au Japon ~ Thomas Cleary ~ 1992

Zen & Arts martiaux ~ Taisen Deshimaru ~ 1977

Histoires de samouraïs, récits des temps héroïques ~ Roland Habersetzer ~ 2008


Retour à l'accueil